La contribution naissante des ressources et

des outils en réseau à l'apprentissage et à l'enseignement en classe

 

 

Rapport

présenté à

Rescol / SchoolNet

par TeleLearning Network Inc.

 

 

Robert Bracewell, Université McGill

Alain Breuleux, Université McGill

Thérèse Laferrière, Université Laval

Jean Benoît, Université Laval

M'Hammed Abdous, Université Laval

Version finale

1998

Fournisseur :

TeleLearning Network Inc.

Personne ressource : Joanne Curry

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

1. Définitions

2. Méthodologie

3. Cadre d'analyse


3.1 Modèles d'utilisation des technologies en réseau


3.1.1 Deux perspectives sous-jacentes : changement progressif ou changement en profondeur


3.1.2 Les principales composantes de l'exercice enseignement/apprentissage :
les quatre éléments de base du cadre d'organisation


3.2 Grand accès à la technologie et perfectionnement professionnel soutenu chez l'enseignant,
une rare combinaison d'événements


4. Les nouvelles tendances du processus de renouvellement


4.1 La salle de classe en réseau de la maternelle à la 12e et 13e années, et son contexte


4.1.1 Tendance 1 : Un plus grand degré de contrôle par les apprenants est attendu d'eux à mesure que les
classes se branchent à Internet


4.1.2 Tendance 2 : Les situations d'apprentissage deviennent plus réalistes et authentiques à mesure que les classes se branchent à Internet


4.1.3 Tendance 3 : Les ressources en réseau augmentent l'intérêt et la motivation des élèves en classe en
diversifiant les objectifs, les projets et les résultats d'apprentissage


4.1.4 Tendance 4 : La classe branchée qui fonctionne bien combine la technologie de l'information et une pédagogie
appropriée



4.1.5 Tendance 5 : La classe s'élargit à des groupes d'apprenants en réseau, ce qui offre un potentiel de soutien voire de défi au programme d'études local



4.1.6 Tendance 6 : La formation des éducateurs est élargie pour inclure l'apprentissage au moment adéquat et (ou) axé sur la collaboration


4.1.7 Tendance 7 : Les éducateurs considèrent la technologie en réseau comme un élément moteur d'une réforme de
l'éducation

4.2 Écarts relatifs aux connaissances actuelles sur l'utilisation en réseau de la technologie de la maternelle aux 12e et 13e années


4.2.1 Connectivité et accès

4.2.2 Perfectionnement professionnel relatif aux ressources en réseau

4.2.3 Programme d'études – contenu stable ou dynamique


4.2.4 Indicateurs de rendement permettant d'évaluer l'utilisation et l'impact des technologies en réseau

4.3 La salle de classe en réseau dans l’enseignement supérieur


4.3.1 Tendance 1 : L’apparition d’un nouveau mode d’apprentissage panaché fait d'activités d'apprentissage en vis-à-vis et en réseau


4.3.2 Tendance 2 : L’accès à l’information est plus direct, interactif et souple


4.3.3 Tendance 3 : L’interaction sociale retrouve son importance dans le processus d'apprentissage


4.3.4  Tendance 4: La communauté apprenante, soutenue par des technologies mises en réseau, constitue un nouveau
dispositif d'apprentissage en coopération qui est mis à l'épreuve de bien des façons



4.3.5 Tendance 5 : Les ressources informatiques sont utilisées pour élargir la notion de résultats en ce qui a trait à
l'enseignement et à l'apprentissage
sur les campus universitaires


4.3.6 Tendance 6 : L’université en tant qu’institution est invitée à adapter son activité aux nouveaux besoins de
l'enseignement supérieur


4.3.7 Tendance 7 : L’ordinateur relié à d’autres ordinateurs constitue un élément important dans la modification des
procédures administratives universitaires, tant au niveau local que général


4.4 Lacunes des connaissances actuelles sur l'utilisation des  technologies de l’information et des communications de la maternelle à la 12e année

4.4.1 Connectivité et accès


4.4.2 Corrélation entre perfectionnement professionnel et outils en réseau


4.4.3 Meilleur équilibre entre un contenu stable et dynamique


4.4.4 Indicateurs de rendement pour évaluer l'utilisation et l'incidence des technologies en réseau sur
l'enseignement et l'apprentissage



5. Synthèse et recommandations

 

5.1 Synthèse

 

5.2 Recommandations

 

Conclusion

 

Introduction

Le but du présent examen de la documentation est double : 1) mettre à jour la première édition publiée sur le site Web Rescol à l'été 1996 et intitulée L'apport des nouvelles technologies de l'information et de la communication à l'apprentissage des élèves du primaire et du secondaire  et 2) connaître les manques en matière de recherche quant aux répercussions et à l'utilisation efficace des ressources et des outils en réseau dans les salles de classe.

L'examen, qui couvre la période de 1996 à 1998, vise à informer les chefs de file du milieu de l'éducation, notamment les professeurs qui travaillent dans leur propre salle de classe, au sujet de l'utilisation efficace des technologies en réseau. Si le document de 1996 portait plutôt sur la contribution de la technologie de l'informatique à l'apprentissage et à l'enseignement dans leur ensemble, mais seulement de la maternelle à la 12e et 13e années, le présent document met surtout l'accent sur l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC) tant de la maternelle à la 12e et 13e années que dans les laboratoires ou les salles de classe du niveau postsecondaire. Le lieu d'utilisation étant la salle de classe, c'est-à-dire l'endroit où les élèves et les professeurs se rencontrent régulièrement, le présent examen n'aborde pas systématiquement les études portant sur l'éducation et l'apprentissage à distance. Toutefois, on fera parfois référence à des études de ce genre qui seront utilisées pour corroborer ou mettre en lumière des résultats particuliers ayant trait à la salle de classe " ordinaire ".

Le cadre d’interprétation soumis met l'accent sur des situations où l'utilisation est bipolarisée, et ce cadre est suivi d’observations qui organisent les résultats obtenus dans des travaux universitaires et d'autres études très pertinentes qui, dans le processus, révèlent les tendances naissantes. Pour des raisons pratiques, les tendances liées au secteur de la maternelle à la 12e et 13e années se distinguent de celles ayant trait au secteur postsecondaire. Les deux secteurs ont leurs différences, mais ils présentent également des tendances générales sous-jacentes évidentes.

La présentation des résultats préliminaires concernant l'utilisation des ressources et des outils en réseau dans la salle de classe vise à fournir un point de départ qui permettra d'orienter les recherches futures. Les décideurs, les praticiens et les chercheurs doivent mieux connaître les possibilités, les défis et les contraintes à multiples facettes dont s'assortissent les ressources et les outils en réseau. L'acquisition de la capacité d'utiliser les NTIC dans les écoles constitue la raison d'être de la formation des apprenants. Ils seront alors dans une position qui leur permettra d'en tirer profit à l'école ou à l'université, d'avoir accès à des domaines de connaissances plus vastes grâce aux nouveaux moyens technologiques. Comme le soulignait le plus récent rapport mondial sur l'éducation de l'UNESCO (1998) :

Dans les systèmes d'éducation des pays très industrialisés, on utilise actuellement les ordinateurs surtout pour remplir trois rôles : tout d'abord, le rôle traditionnel, c'est-à-dire un moyen de faire en sorte que les élèves acquièrent un minimum de connaissances en informatique; deuxièmement, un moyen de renforcer et d'enrichir le programme et, troisièmement, un moyen de favoriser les relations réciproques des enseignants et des apprenants (p. 84).


Plus loin, le rapport insiste sur le fait que c'est au regard du troisième de ces rôles " que l'ordinateur et la technologie de communication connexe pourraient avoir les répercussions les plus importantes sur l'enseignement traditionnel. " (p. 87) À mesure que grandit la capacité des enseignants et des apprenants d'interagir en réseau de façon asynchrone et synchrone, les toutes dernières recherches font ressortir le besoin pour les professeurs de maîtriser des méthodes pédagogiques plus perfectionnées lorsqu'ils rencontrent les apprenants.

Selon les auteurs, l'introduction graduelle, dans les laboratoires et dans les classes des écoles et des universités, d'ordinateurs reliés à d'autres ordinateurs constitue un événement d'une grande importance pour les écoles et les universités du Canada. Pour reprendre les paroles de John Dewey, qui décrivait la valeur de la théorie (1929), le présent examen de la documentation vise à élargir le champ d'attention des chefs de file en matière d'éducation, à leur permettre de voir davantage de relations et de possibilités et à élargir leurs compétences et leur capacité de juger.

1. Définitions

Aux fins du présent examen, les termes qui suivent sont définis de la façon suivante :

Ressources et outils en réseau : désigne les NTIC appliquées à l'enseignement et à l'apprentissage et visant à fournir : 1) une transmission souple du matériel pédagogique (technologie éducative), 2) l'orientation et la facilitation de l'expérience de l'élève (technologie d'apprentissage), et 3) le soutien des communautés d'apprenants (apprentissage coopératif et collaboratif). " Ces technologies permettent maintenant d'offrir un accès à des ressources internationales ; de faciliter l'accumulation et la présentation de données et de permettre la communication, l'interaction et la collaboration entre les élèves et les instructeurs afin d'améliorer la pratique de l'enseignement et l'expérience de l'apprentissage. " (National Science Foundation, NSF, 1998, p. V)

Utilisation efficace des ressources et des outils en réseau : désigne les pédagogies qui tirent profit des " applications qui favorisent l’engagement des élèves envers la matière, illustrent des systèmes ou des relations complexes et encouragent l'interaction avec d'autres personnes ou d'autres équipes. En fin de compte, les outils technologiques devraient devenir transparents à mesure qu'ils intègrent l'utilisateur au processus, permettant l'immersion au niveau de l'apprentissage, tant sur une base individuelle que collective. " (Ibid, p. V)

Télé-apprentissage : désigne l'utilisation, à l'école ou à la maison, d'ordinateurs multimédias reliés par réseau à d'autres ordinateurs aux fins de l'apprentissage. (TL*NCE, 1995). Les apprenants qui utilisent des ordinateurs réseautés peuvent naturellement communiquer d'un site à un autre, en faisant appel à de nombreuses sources d'information.

Communication par ordinateur (CAO): a été définie par Kaye (1991) de la façon suivante : " L'utilisation d'ordinateurs et de réseaux informatiques comme outils de communication par des gens qui collaborent entre eux pour atteindre un but commun, qui n'exige pas la présence physique ni le regroupement des participants et qui peut fournir une tribune permettant des communications constantes qui ne sont pas soumises aux contraintes de temps. " (p.5)

Apprendre avec les NTIC : l’accent est ici mis sur l’apport des nouvelles technologies au plan socio-cognitif lorsque des enseignants et des apprenants travaillent en partenariat avec la technologie. Les résultats de la recherche réfèrent ainsi davantage aux effets du travail effectué avec l’ordinateur en réseau plutôt qu’aux résultats que pourrait procurer l’ordinateur seul. Comme le soulignent Salomon, Perkins et Globerson (1991), et le soulignent à nouveau, Salomon et Perkins (1996), cette démarche contraste avec l'étude des effets de la technologie sur l'enseignement et l'apprentissage. Le fait que l'apprentissage à l'aide des médias ait fait place à l'apprentissage avec les médias dans la recherche sur les technologies naissantes est décrit par Hannafin et coll. (1996) de la façon suivante : " la présente recherche axée sur la technologie porte sur la façon dont le traitement de l’information effectué par l'humain change de façon distincte et qualitative lorsqu'une personne entreprend une activité intellectuelle à l'aide d'un ordinateur. Sur le plan interactif, un partenariat intellectuel est établi entre la personne et la technologie; les changements cognitifs qui en découlent ne peuvent être compris lorsque la personne ou la technologie sont étudiées de façon indépendante. " (p. 392)

Ce choix de concepts dénote que le présent examen adopte une démarche susceptible d'étayer l'utilisation efficace de technologie en réseau, qui va de l'accès à l'information en réseau jusqu'à la production et la conception de connaissances en collaboration par les élèves grâce au réseau.

2. Méthodologie

Entre 1996 et 1998, la recherche sur l'apprentissage en réseau a porté sur la contribution des nouvelles technologies de l'information à l'apprentissage et à l'enseignement dans les écoles élémentaires et secondaires et dans les universités. La recherche fut exhaustive et a permis le repérage d'articles, de rapports, de communications et de chapitres de livres répondant aux critères des publications savantes. Bien que les études sur l'enseignement à distance et les bibliothèques aient été exclues de la recherche, certaines ont parfois été utilisées pour appuyer des points spécifiques. Les actes de conférences, étant jugés trop exploratoires et n'offrant habituellement ni conclusions ni constatations finales, ont aussi été exclus, mais certains textes présentés lors de conférences ont été à l’occasion utilisés pour appuyer des éléments spécifiques. Enfin, les recherches faisant appel à des moteurs de recherche sur Internet comme Alta Vista ou Excite ont également été exclues. Comme le volume de renseignements recueillis aurait été trop important, bien des articles n'auraient pu répondre aux critères retenus, et il aurait été difficile d'évaluer et d'authentifier les études. Toutefois, les articles, les rapports et les documents en réseau qui répondaient aux critères retenus ont été inclus. (Voir Annexe A, Notes méthodologiques.)

3. Cadre d'analyse

La documentation examinée laisse voir un modèle mixte d'utilisations en salle de classe des ressources et des outils en réseau. Ce modèle mixte est plus visible dans la recherche sur l'éducation supérieure parce que, par exemple, le professeur affiche le matériel de cours en réseau et entretient des conversations en personne et en réseau avec ses étudiants. À l'élémentaire ou au secondaire, les pratiques les plus innovatrices et les plus prometteuses sont axées sur la réalisation de projets d’apprentissage, la résolution de problèmes authentiques et la construction de connaissances en collaboration. La plupart des résultats portent sur le contexte et le processus plutôt que sur le contenu ou les résultats. Ainsi, il est normal que les résultats d’apprentissage, lorsque mesurés par les épreuves standardisées, varient de façon importante d'une étude à une autre dans les tout débuts de l'utilisation des ressources et des outils en réseau.

Ajoutons qu'aujourd'hui, ce sont les questions de " conception " qui prévalent et qu'elles pourraient être davantage appuyées sur des expériences pédagogiques pour susciter des discussions vigoureuses sur le contexte et le processus qui assurent la réalisation des conditions d'apprentissage en réseau. " Il est important ", soulignent Plomp, Brummelhuis et Pelgrum (1997), en s'appuyant sur les données fournies par Brummelhuis (1995) et Jansen Reinen (1996), " que les décideurs comprennent que l'intégration des technologies dépend non pas d'un seul facteur, mais d'un " faisceau " d'éléments interreliés qui varieront selon le degré de mise en application de la technologie " (p. 468). Ainsi, nous avons jugé utile de déterminer les modèles d'utilisation les plus susceptibles de fournir une vue d'ensemble de l'état actuel des connaissances en ce qui a trait à l'utilisation des ressources et des outils en réseau.

3.1 Modèles d'utilisation des technologies en réseau

3.1.1 Deux perspectives sous-jacentes : changement progressif ou changement en profondeur

Tout d'abord, il faut établir une distinction " entre les technologies qui prolongent ou reproduisent le modèle de la classe et celles qui modifient fondamentalement le paradigme éducatif ". Bates (1996) poursuit :

Les technologies comme la télévision unidirectionnelle et l'audio bidirectionnelle ou la vidéoconférence, reproduisent le modèle de la classe. Ces technologies sont très utiles lorsque le même système compte de nombreux sites et que le nombre d'étudiants est insuffisant à un site en particulier, mais suffisant dans l'ensemble pour justifier qu'un cours soit donné. Elles sont également précieuses pour les événements spéciaux, lorsqu'un expert ou un groupe d'experts venant de l'extérieur peuvent se produire à distance à un endroit ou plus. Toutefois, les apprenants dépendent toujours du lieu et de l'heure lorsqu'ils utilisent des technologies de ce genre. La télévision scolaire et la vidéoconférence constituent alors un point intermédiaire sur l'échelle de l'accessibilité. Ces technologies supposent également des coûts élevés comparativement à certaines autres nouvelles technologies (voir Bates, 1995 pour une analyse complète de cette question).

Les technologies, lorsque utilisées adéquatement, peuvent aider l’enseignant et l’apprenant à restructurer la façon dont est organisée la classe [élémentaire ou secondaire], quels sujets sont étudiés, et comment les étudiants apprennent et sont évalués, soulignent Knapp et Glenn (1996, p.13). Pour ce qui est de la classe universitaire, Norris (1997) a suggéré que : le monde de l’apprentissage tel que nous le vivons aujourd’hui représente une image fausse de ce que sera le monde dans cinq ans (...) Plusieurs des indicateurs courants (…) représentent la façon dont nous "numérisons" les pratiques existantes, plutôt que comment utiliser la technologie pour faire les choses différemment. (p.4)

De plus en plus d'équipes d'experts en contenu ou en technologie travaillent à fournir à la classe du matériel pédagogique qui exploite le multimédia et les propriétés interactives des ordinateurs. Les produits qu'ils créent, habituellement sur CD-ROM, visent à faire en sorte que l'élève entreprenne des activités d'apprentissage individuelles ; certains produits sont étroitement liés à des concepts ou des habiletés de base ou encore à des programmes précis, et certains comprennent même des activités en ligne (intranet ou Internet). L'examen de la documentation de 1996 (Grégoire inc., Bracewell et Laferrière) abordait le sujet de l'enseignement assisté par ordinateur et des systèmes d'apprentissage intégrés qui fournissent des exercices permettant d'apporter des mesures correctives au programme et à l'enseignement structurés (voir aussi Kulik et Kulik, 1991), ici, l'ordinateur sert davantage de tuteur que d'outil. Et, dans le milieu de l'enseignement, on craint non sans raison que l'utilisation de tels tuteurs puisse mener à une "déqualification" des enseignants.

Il est toutefois prudent de faire remarquer que derrière cette première perspective se cache une conception plutôt naïve de l'épistémologie. Comme le soulignaient Harlow et LaMont Johnson (1998) qui définissaient l'épistémologie comme  l'étude de la façon dont l'esprit traite et formule des croyances concernant les objets et les événements de notre entourage, " l'idée que nous formons nos perceptions du monde directement en laissant ces dernières imprégner nos sens et notre esprit est considérée comme étant le caractère propre de l'épistémologie naïve. " (p. 15) (Voir également Miller citant Popper, 1985; Novak et Gowin, 1984.) Il faut également reconnaître que les systèmes d'éducation se fondent entièrement sur une épistémologie de cette nature et que si on s'en éloigne, on est voué à aller à contre-courant à un moment ou à un autre.

Hollenbeck (1998) fait remarquer que l'on accorde actuellement une deuxième chance à l'ordinateur - cette fois en tant qu'outil plutôt qu'en tant que tuteur - et que l'on peut espérer que cela aidera à modifier l'expérience scolaire de l'apprenant : " Parallèlement à la rhétorique de la réforme scolaire, le programme du primaire ou du secondaire qui intègre l’Internet est perçu comme un lieu permettant aux élèves d'acquérir par eux-mêmes une connaissance significative, en exploitant un environnement rempli d'experts qui n'attendent qu'à être interrogés et de montagnes d'informations prêtes à être explorées. " Toutefois, fait-il remarquer, " la plupart des nouvelles promesses [faites] demeurent fondées sur le fait que l'ordinateur fournit de l'information à l'élève. " (p. 38). Cette observation est également faite par la société RAND, qui a étudié (Glennan, 1998) les deux premières années de la New American Schools Initiative en faisant des études de cas sur 40 écoles réparties dans sept des districts participants. RAND a conclu qu'il n'est pas suffisant de croire que les choses vont s'améliorer si on achète de la technologie et qu'on la branche dans l'école. L'étude insiste sur le fait qu'une grande partie des améliorations dépend en fait des écoles et des districts proprement dits.

Maddux, Johnson et Willis (1997) ont établi une distinction entre deux types d'ordinateurs utilisés en éducation : les applications de type I, " qui rendent plus facile, plus rapide et plus efficient l'enseignement des mêmes choses, de la même façon dont nous les avons toujours enseignées ", et les applications de type II, " qui offrent des façons nouvelles et meilleures d'enseigner " (cité par Harlow et LaMont Johnson, 1998). L’équipe de recherche associe cette dernière description à la vision de l'enseignant comme praticien réfléchi, soit celle qui domine les études actuelles sur le perfectionnement professionnel des enseignants.

Comme le dit l'auteur dans The Reflective Practitioner (Schön, 1987), l'enseignant doit être " attentif à l'évolution des phénomènes, compétent pour décrire ce qu'il observe, enclin à mettre de l'avant et, parfois, à simplifier radicalement des modèles d'expérience, et ingénieux dans la mise au point de tests pour ce modèle, tout en respectant les contraintes du milieu pratique " (p. 322). Cette vision était corroborée par le groupe de recherche de TL*NCE sur la formation des pédagogues, qui étudie les nouvelles pratiques appuyées par les technologies de télé-apprentissage. Ici, l'utilisation efficace des ressources et des outils en réseau aux fins de l'enseignement et de l'apprentissage est une question de jugement professionnel constant et réfléchi de la part de l'enseignant. L'ordinateur en réseau est utilisé comme un outil qui aide l'enseignant dans sa pratique de pédagogies avancées.

L’hypothèse de travail du groupe d'étude était la suivante : afin de répondre aux exigences sociales d'une société axée sur les connaissances, la profession d'enseignant devra faciliter l'accès des élèves à des ressources et à des outils en réseau et fournir une orientation sur l'apprentissage fondé sur la recherche et la construction de connaissances en collaboration; dès lors, l’enseignant devra faire appel à des activités d'enseignement et de simulation très interactives pour s'assurer que les apprenants réalisent des activités d'apprentissage significatives, qu’elles soient individuelles ou coopératives. C'est en interagissant davantage avec un élève ou un groupe d'élèves qu’il pourra éliminer les idées fausses ou permettre aux élèves d'approfondir leur compréhension de certains sujets.

3.1.2 Les principales composantes de l'exercice enseignement/apprentissage : les quatre éléments de base du cadre d'organisation

L'utilisation efficace des ressources et des outils en réseau doit améliorer l'exercice d’enseignement/apprentissage pour être rentable. L’équipe de recherche a emprunté à Shwab (1969) les principales composantes (éléments fondamentaux ou dimensions) de la situation éducative – " quelqu'un qui enseigne quelque chose à quelqu'un dans un contexte donné " – afin de fournir un cadre d'organisation permettant d'étudier les résultats de la revue documentaire. De plus, l’équipe de recherche a poursuivi sa réflexion sur chacune des quatre constituantes de Schwab (enseignant, contenu, apprenant et contexte) selon un continuum qui est pertinent pour traiter du rôle et des effets de la technologie en réseau dans la salle de classe :

a) L'enseignant (continuum : de la transmission à la facilitation). La personne qui enseigne peut être un enseignant qui donne un cours dans une classe, mais peut aussi être un pair, ou un expert en réseau qui aide un élève à écrire, comme dans le cas du Writers in Electronic Residence Program (Programme d'écrivains en résidence électronique) (WIER, voir Wideman, 1997). Le continuum souligne le rôle de l'enseignant : à une extrémité, l'enseignant cherche surtout à fournir de l'information à l'apprenant; et à l'autre extrémité, il cherche surtout à faciliter les activités de l'apprenant qui mènent à l'apprentissage.

b) Le contenu (continuum : de " préorganisé " ou " fixé" à " construit "). Le " quelque chose " que l'on enseigne peut se situer à une extrémité du spectre, être un fait ou un ensemble de connaissances qui existe déjà, peut être une définition ou un terme sur lequel l'apprenant travaille activement; à l'autre extrémité, on retrouve l'acquisition des connaissances scientifiques dans une école pour la pensée (Schools for Thought) où les élèves de quatrième année entreprennent une étude approfondie de la Blatte siffleuse géante de Madagascar et progressivement en viennent à étudier l'adaptation, l'évolution, etc. (Caswell et Lamon, 1998).

c) L'apprenant (continuum : d'un accès limité aux ressources en réseau à un accès libre aux ressources en réseau). Aux fins de la présente étude, l'apprenant est sans contredit le centre d'attention en ce qui a trait à son degré d'accessibilité aux ressources en réseau dans la classe ou dans l'école. Aussi, cette composante comprend autant la technologie qui est à la disposition de l'apprenant que la compétence de l'apprenant à l'utiliser. À une extrémité, les apprenants sont dans une classe d'une école élémentaire et se servent d'un ordinateur une fois par semaine pour apprendre à se servir d'un clavier et, plus tard, visiter quelques sites dans le cadre d'une " sortie électronique " ; et à l'autre extrémité, les apprenants sont dans une classe PROTIC (Programme axé sur les Technologies de l’information et de la Communication) où chaque apprenant du premier cycle du niveau secondaire dispose d'un ordinateur portatif relié à un serveur qui fournit un accès intranet et Internet. La signification de cette question sera abordée plus bas lorsque nous intégrerons les combinaisons possibles des dimensions des composantes.

d) Le contexte de l'utilisation des ressources en réseau (continuum : d'une aide externe limitée de l'utilisation du réseau à une aide soutenue de l'utilisation du réseau). Comme dans le cas de la composante de l'apprenant, le contexte est étudié de façon très ciblée aux fins de la présente recherche. Ce qui nous intéresse ici est la mesure dans laquelle la situation de l'utilisation des ressources en réseau suppose un maître d'œuvre (ou des maîtres d’œuvres) capable de mobiliser des ressources, de réunir les principaux intervenants (enseignants, administration, parents) qui peuvent appuyer les activités en classe et d'agir comme personne-ressource auprès de l'enseignant à l'extérieur de la classe. Nous nous intéressons également aux politiques et aux pratiques administratives. Nous incluons ici des programmes de soutien auxquels peuvent participer les élèves, comme le programme de gestion des technologies de l'information (Willinsky et Forssman, 1997), ou encore des collègues qui travaillent dans des écoles différentes (communautés d'apprentissage en réseau).

Les quatre éléments ou dimensions mentionnés ci-dessus sont utilisés à un certain nombre de fins dans la présente étude. Tout d'abord, les dimensions définissent un espace qui nous permettra de répertorier la documentation de recherche que nous avons étudiée. Ainsi, notre analyse globale se fonde sur ce que nous considérons être les quatre éléments dont est constitué l'exercice d'enseignement/apprentissage : l'enseignant, le contenu, l'apprenant et le contexte. Parmi la myriade de combinaisons possibles de ces composantes, selon leurs caractéristiques propres, les deux combinaisons extrêmes ont été retenues et utilisées pour déterminer les modèles d'utilisation suivants :

 

La plupart des salles de classe, à l'heure actuelle, tendent vers la partie gauche du continuum : 1) l'enseignant transmet des connaissances plus qu'il ne facilite l'apprentissage actif; 2) le contenu est organisé à l'avance par l'enseignant ou " fixé " sur un CD-ROM plutôt que construit par l'apprenant; 3) les apprenants ont un accès limité plutôt que libre aux ressources et aux outils en réseau; 4) le contexte offre à l'enseignant et à sa classe une aide limitée plutôt que soutenue pour ce qui est des initiatives et des ressources nouvelles. Ce modèle d'utilisation, appelé ECAC - (chaque lettre correspond à la première lettre des quatre composantes de base), obtient ici la mention moins (-) qui souligne le niveau limité d'interaction (communication plutôt unidirectionnelle) entre l'enseignant et l'apprenant, la nature structurée du contenu et, le cas échéant, l'accès limité aux ressources et aux outils en réseau et le faible soutien de la part du contexte externe.

Le modèle d'utilisation ECAC - ou n'importe laquelle des trois autres variations dans lesquelles une des quatre composantes est de niveau peu élevé constitue, et de loin, la situation la plus courante au point actuel de l'intégration des technologies de l'information et des télécommunications en éducation. Par contre, dans la grande majorité des cas, les initiatives de recherche qui portent sur la perspective socioconstructiviste (sciences cognitives) tendent vers l'autre extrémité du continuum : enseignant-e/facilitateur, contenu/construit, apprenant-e-s/accès libre, contexte/aide soutenue (modèle d'utilisation ECAC +). Ici, l'enseignant facilite principalement l'apprentissage de l'élève, le contenu, bien que rattaché aux objectifs du programme est en grande partie construit par les apprenants, les apprenants ont un accès illimité aux ressources en réseau et le contexte favorise non seulement l'utilisation mais le cumul et l’expansion des ressources.

On peut constater l'utilité de ces composantes lorsqu'on regroupe des dimensions extrêmes afin de souligner le lien qui existe entre les combinaisons possibles et les résultats liés au rendement (apprentissage) :

- Une combinaison extrême survient lorsque l'enseignant transmet un contenu préorganisé à un élève qui dispose de peu de ressources dans un endroit qui favorise peu l'utilisation des ressources en réseau. Cette combinaison, bien qu'un peu stéréotypée, caractérise la salle de classe traditionnelle.

- L'autre combinaison extrême survient lorsque l'enseignant, en tant que facilitateur, travaille avec les apprenants qui " construisent " le contenu par l'utilisation des ressources en réseau et ce, dans un contexte qui offre une aide soutenue à une utilisation en réseau. Cette combinaison est pleine de promesses, comme on l'a vu dans le cas du Knowledge Society Network (Scardamalia et Bereiter, 1996).

Le cadre permet également la classification d'autres combinaisons possibles d'utilisation en réseau qui ont été signalées dans des recherches sur la technologie utilisée en salle de classe. Une autre combinaison est le cas de la situation où on a accès à des experts grâce à des ressources en réseau et où le rôle de l'expert (composante : l'enseignant) est principalement de transmettre le contenu à un apprenant qui a accès aux ressources en réseau. Le programme Écrivains en résidence électronique (WIER, voir Wideman, 1997) est un exemple d'une telle combinaison. Le contexte de cette situation est très frappant – une des principales préoccupations des enseignants et des chercheurs qui ont participé au projet WIER est l’identification d’outils en ligne qui garantissent une réponse rapide et opportune des experts aux demandes de rétroaction des élèves (R. Owston, communication personnelle, 1998). Une autre combinaison possible est la situation où l'apprenant a accès à des ressources en réseau, utilisées principalement pour tirer du contenu de bases de données externes. Le rôle de l'enseignant est de s'assurer que l'information reçue est exacte; le contexte en est donc un qui soutient l'accès à des ressources en réseau à cette fin. Un exemple de cette combinaison se retrouve dans Saye (1997), qui a interviewé des enseignants et des élèves d'une école secondaire sur leur orientation et leur attitude concernant l'utilisation des ressources en réseau. Saye a utilisé une métaphore tout à fait adéquate pour décrire la situation : la majorité des enseignants et des élèves était des " touristes ", qui considéraient les ressources en réseau comme une autre source d'information inévitable qui devait être intégrée aux activités habituelles d'enseignement et d'apprentissage en classe.

Les différentes combinaisons de ce cadre peuvent être perçues comme établissant les conditions de la mise en place de nouvelles et différentes pratiques d'enseignement et d'apprentissage en classe. Par exemple, la situation – où l'enseignant agit davantage comme facilitateur, le contenu est moins structuré, et l'élève est dans une meilleure position pour accéder aux ressources en réseau – fournit les conditions nécessaires à l'apprentissage en collaboration efficace selon lequel l'élève et l'enseignant s'échangent les rôles, agissant parfois comme personne-ressource, comme collaborateur et comme public pour la démonstration de l'apprentissage (voir Wolfson et Willinsky, à paraître). Ces combinaisons permettent également d'obtenir les conditions adéquates pour l'utilisation d'activités d'apprentissage plus authentiques, elles permettent aux élèves d'aller au-delà de la classe et d'utiliser des ressources extérieures pour apprendre. Ainsi, chaque point sur le continuum des composantes crée une synergie qui favorise d'importants changements des pratiques d'enseignement et d'apprentissage en classe.

Un des points importants, c'est que ce cadre ne fait que définir l'étendue et les possibilités de l'utilisation (et de la non-utilisation) des ressources en réseau dans la salle de classe. Cela n'indique pas les combinaisons les plus souhaitables ou les plus propices à l'apprentissage. C'est parce que l'apprentissage et l'utilisation du savoir acquis par les élèves sont en grande partie définis par la situation. Parfois, la transmission directe de l'information, comme l'intégration de certaines conventions, par exemple " il faut conduire du côté droit de la route " est la meilleure façon de garantir l'apprentissage. La valeur du cadre réside dans sa coordination des ressources en réseau (comme on l'a vu dans l'accès à l'apprenant), le rôle de l'enseignant, la nature du contenu et la qualité du contexte d'aide pour l’utilisation judicieuse des ressources et des outils en réseau. Ce que nous devons chercher à atteindre dans la salle de classe en réseau est la possibilité de mettre en œuvre les diverses combinaisons enseignant/contenu/apprenant/contexte de façon plus adaptée à l'apprentissage de chaque élève. Les élèves seraient bien mal servis par le fait d'être en réseau, structurés et aidés en tout temps. Toutefois, le but recherché est de faire en sorte que les enseignants puissent réaliser toutes les possibilités de ces quatre composantes, de la façon la plus adéquate possible pour répondre aux besoins d'apprentissage des élèves.

Enfin, l'espace dimensionnel est utilisé pour la détermination de modèles, de tendances et d’écarts entre ce que l’on sait et ce que l’on devrait savoir en matière de recherche. Un modèle – c'est-à-dire un modèle d'utilisation des ressources et des outils en réseau – peut correspondre à un point (représentant la position dans l'espace où le modèle se situe) ou, plus probablement, une constellation de points (représentant les différentes modalités et configurations des situations et des outils qui sont reconnus pour fournir de bons résultats). Les tendances peuvent être représentées d'au moins deux façons : a) par des trajectoires dans une configuration de pointe ou b) comme un contraste entre deux diagrammes de dispersion représentant différentes périodes (p. ex., le diagramme de dispersion des publications en 1996 et celui des publications en 1998). On peut déterminer les lacunes en matière de recherche en opposant différents diagrammes de dispersion pour différents types de documentation, par exemple en opposant le plan technologique des établissements d'enseignement (comme les commissions scolaires ou les universités) à l'état de la mise en œuvre dans les salles de classe des écoles ou sur le campus (fourni par un relevé de la situation). On peut également déterminer les lacunes en opposant les situations étudiées, conçues ou examinées dans le cadre d'initiatives de recherche aux situations qu'on retrouve dans les salles de classe ou les campus ordinaires.

3.2 Grand accès à la technologie et perfectionnement professionnel soutenu chez l'enseignant, une rare combinaison d’événements

La salle de classe branchée – c'est-à-dire, une salle de classe où les apprenants ont facilement accès à des ordinateurs reliés à un intranet et à Internet – est une réalité très exceptionnelle de la maternelle à la 12e et 13e années et au niveau postsecondaire au Canada. Les universités, les collèges et les écoles sont parfois branchés à Internet, mais rares sont les salles de classe qui utilisent les ressources et les outils en réseau aux fins de l'apprentissage. La plupart des personnes qui y ont accès sont encore en train d'apprendre à se servir des NTIC plutôt qu'à les exploiter. Pour l'instant, une classe se rend au laboratoire informatique de l'école secondaire, du collège ou de l'université à des moments précis pour effectuer des activités pratiques. Ou encore, l'enseignant emprunte un projecteur d'image-écran pour présenter un exposé ou une démonstration. Après avoir analysé l'utilisation des ordinateurs dans les écoles, l'Unesco a toutefois conclu (1998) qu' " il est clair que les ordinateurs commencent maintenant à être utilisés par les écoles pour bien d'autres choses que l'acquisition de connaissances en informatique " (p. 81). Pour le prouver, le document inclut la Troisième étude internationale des mathématiques et des sciences effectuée en 1994-1995 qui mentionnait quatre systèmes éducatifs où jusqu'à un tiers des élèves (de 14 ans) affirmaient utiliser un ordinateur " au moins une fois de temps en temps " pendant leurs cours scientifiques (cité par Unesco, 1998, p. 85).

Psychometrics Canada Ltd. vient tout juste de terminer une étude qui montre également que les notes des tests de connaissances en mathématiques étaient plus élevées (7 octobre 1998). Selon cette étude, qui a duré un an et qui portait sur 1 184 élèves répartis dans 14 écoles secondaires, les élèves qui utilisent le didacticieà l’essai l obtiennent des résultats plus élevés aux tests de connaissances et comprennent mieux que les élèves qui utilisent d’autres techniques d'enseignement et des manuels traditionnels. Environ la moitié des élèves du groupe étudié utilisaient ce didacticiel, élaboré conjointement par les gouvernements de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, du Manitoba et de la Saskatchewan et l'éditeur scolaire ITP Nelson. La deuxième moitié des élèves (le " groupe témoin ") utilisaient des manuels de mathématiques ordinaires. Les résultats ont été mesurés à la fin de l'année scolaire par le test de connaissances en mathématiques pour élèves de neuvième année du ministère de l'Éducation de l'Alberta (qui se fonde sur le programme de mathématiques offert dans les provinces de l'Ouest). Les étudiants qui avaient utilisé le didacticiel appelé The Learning Equation Mathematics (TLE Math, http://cgl.nelson.com ) ont obtenu de meilleurs résultats. Les principales conclusions de l'étude sont les suivants : 1) un pourcentage plus élevé d'élèves qui utilisaient TLE Math ont obtenu 50 p. 100 ou plus à l'examen final de mathématiques (65 p. 100 c. 41 p. 100) et plus d'élèves ayant utilisé TLE ont obtenu 80 p. 100 ou plus (19 p. 100 c. 5 p. 100); 2) la méthode axée sur TLE Math a mené à des améliorations liées au contenu examiné, notamment les connaissances en mathématiques, l'arithmétique, les nombres, les courbes et les figures.

Il s'agit d'un exemple frappant qui montre comment un contenu " fixé ", bien pensé et bien conçu peut améliorer le rendement des élèves. Cependant, les résultats soulèvent certaines interrogations quant à quels autres facteurs (reliés à l’enseignant ou à l’apprenant) peuvent avoir joué pour expliquer pourquoi les différences entre les groupes TLE et non-TLE ont été significatives dans certaines écoles (contexte) et non dans d’autres.

L'examen de la documentation effectuée en 1996 relatait un certain nombre d'études qui soulignaient un meilleur apprentissage de divers sujets et de diverses habiletés et attitudes, notamment pour les processus mentaux de niveau élevé comme le raisonnement et la résolution de problèmes, apprendre à apprendre et la créativité. Ces études découlaient toutes de situations spécialisées dans lesquelles les chercheurs, à l'université, et les enseignants, dans la salle de classe, collaboraient pour faire une recherche sur l'utilisation efficace des technologies de l'information utilisées pour l'enseignement. Depuis la publication de cette étude, un important rapport a documenté l'utilisation efficace de ces technologies dans le système d'éducation en général. Le Educational Testing Service (Wenglinsky, 1998) a analysé une base de données nationale contenant les résultats obtenus par les élèves pour certains tests, les données sur l'utilisation de l'ordinateur en salle de classe et d'autres informations, pour le EdWeek Technology Counts 1998. On a constaté que les élèves de huitième année dont les professeurs utilisaient des ordinateurs surtout pour les " simulations et les applications " – généralement associés à un processus mental de niveau élevé – obtenaient de meilleurs résultats au NAEP que les élèves dont les professeurs n'avaient pas utilisé cette méthode. Par contre, les élèves de huitième année dont les professeurs avaient utilisé des ordinateurs principalement pour les exercices – généralement associés à un processus mental moins élevé – n'avaient pas obtenu de très bons résultats. Les améliorations étaient plus évidentes au niveau intermédiaire qu'au niveau élémentaire. Chez les élèves de quatrième année, ceux dont l'enseignant utilisait l'ordinateur surtout pour " les jeux de mathématiques et d'apprentissage " ont obtenu des résultats plus élevés que les élèves dont les enseignants n'avaient pas utilisé cette méthode. La recherche n’a permis d'établir aucun lien, positif ou négatif, entre les résultats des élèves de quatrième année à des simulations et applications d’une part et à des exercices d’autre part. (Voir le site : http://www.ets.org./research/pic/technolog.html )

Ces résultats concernant l'apprentissage, surtout lorsqu'il s'agit d'une matière comme les mathématiques, sont susceptibles d'avoir un effet plutôt convaincant sur les enseignants. Comme le public exige l'amélioration des résultats de l'apprentissage, les éducateurs professionnels sont intéressés aux facteurs liés à la démarche qui mène à de meilleurs résultats. Dans l'examen de la documentation de 1996, l'utilisation efficace des nouvelles technologies pour faciliter l'apprentissage de l'élève et améliorer son rendement était liée au préalable suivant : le participant doit posséder les connaissances et l'habileté nécessaires pour utiliser la technologie (connaissances et habiletés techniques et pédagogiques). À ce moment, on a déterminé que les résultats liés à la démarche étaient les suivants : 1) la motivation de l'élève (intérêt spontané plus grand, temps et attention accordés aux activités d'apprentissage); 2) la relation entre l'élève et les connaissances (c.-à-d., la façon dont les élèves considèrent les connaissances et les intègrent à ce qu'ils savent déjà); et 3) la coopération entre les élèves d'une même classe et entre les élèves ou les classes de différentes écoles, situées à proximité ou non, en vue de les rendre conscients des autres réalités, de leur donner accès à des connaissances pertinentes qui ne sont pas strictement définies à l'avance et d'exécuter des projets réellement pertinents pour les élèves proprement dits, et peut-être pour d'autres personnes. On a remarqué que ces élèves avaient tendance à acquérir un esprit de recherche, comme le révèle la recherche d'informations plus approfondies sur un sujet, la résolution plus satisfaisante d'un problème et l'établissement de liens plus nombreux entre les divers aspects des connaissances ou des données, menant à une meilleure intégration et à une meilleure assimilation des connaissances. (Voir la septième observation de l'examen de 1996 : le potentiel de simulation, de manipulation virtuelle, de fusion rapide d'une grande diversité de données, de représentation graphique et d'autres fonctions qu'offrent les nouvelles technologies contribuent à " cimenter " les connaissances, ce qui assure une assimilation plus approfondie des nombreuses connaissances apprises).

À mesure que se résolvent les problèmes d'accès aux technologies en réseau (apprendre à se servir de la technologie), émergent de nouvelles possibilités pédagogiques que les enseignants doivent étudier afin d'obtenir des résultats satisfaisants qui seront mesurés de façon efficace par les résultats des élèves sur le plan de l'apprentissage. La souplesse d'utilisation, c'est-à-dire de diverses combinaisons allant du modèle d'utilisation ECAC- (enseignant-e/transmetteur, contenu/préorganisé, apprenant-e-s/accès limité, contexte/aide limitée) au modèle d'utilisation ECAC+ (enseignant-e/facilitateur, contenu/construit, apprenant-e-s/accès libre, contexte/aide soutenue) est peu susceptible de se concrétiser sans perfectionnement professionnel soutenu. On ne distinguera pas ici cette sous-composante laquelle permettrait, si nous disposions de suffisamment de données précises en la matière, d’étayer le processus d'exploration et de mieux déterminer les circonstances des résultats préliminaires de l’intégration des technologies de l’information et des communications à l’enseignement et à l’apprentissage. Ci-dessous, les études qui rapportent des résultats d’expériences d’intégration des TIC sont présentées et analysées avec le plus d’exhaustivité possible. Certaines d'entre elles n’exigent rien de moins qu'un changement des rôles en éducation à mesure que se matérialise la connectivité électronique (voir Berge, 1998).

4. Les nouvelles tendances du processus de renouvellement

Les tendances naissantes (observations) sont tirées de recherches effectuées tant auprès des élèves de la maternelle à la 12e et 13e années que des étudiants de niveau postsecondaire. Les résultats quant au secteur de la maternelle à la 12e et 13e années sont surtout axés sur le processus, tandis que les résultats concernant le secteur de l'éducation supérieure sont davantage axés sur les résultats. Environ 100 études pour chaque secteur ont été choisies sur les 200 à 300 études examinées par secteur. Les observations concernant l'éducation supérieure sont présentées en style télégraphique dans le présent examen de la documentation, mais une version plus complète peut être obtenue par des hyperliens vers un document en annexe qui fournit une description détaillée de chacune des tendances en émergence (aspects conceptuels et pratiques) dans les classes universitaires en réseau qui font appel aux ressources et aux outils en réseau. Les observations portant sur le secteur de la maternelle à la 12e et 13e années sont tout à fait complètes, mais comprennent néanmoins des liens vers un certain nombre de documents pertinents en réseau.

4.1 La salle de classe en réseau de la maternelle à la 12e et 13e années, et son contexte

 

L’équipe de recherche réfère d’abord et avant tout à la démonstration faite à l'été 1996 qui étudiait l'ensemble du spectre d'utilisation des technologies pédagogiques les plus récentes en salle de classe, les ressources et les outils accessibles au moyen de l’ordinateur multimédia en réseau. Dans la salle de classe en réseau (ou dans le laboratoire informatique), les élèves ont la possibilité d'étudier le sujet de plusieurs façons, individuellement ou en petits groupes. Les informations sont accessibles en divers formats (CD-ROM ou site Web spécialisé, etc.). Les activités multimédias ou hypermédias largement interactives ne sont pas encore possibles à grande échelle. Ainsi, les activités en réseau qui supposent l'utilisation de ressources et d'outils installés sur un intranet ou accessibles par le truchement d'Internet, le sont principalement aux fins de l'information et de la communication (voir Santaro, 1998, pour une description complète d'une salle de classe en réseau).

Les salles de classe de la maternelle à la 12e et 13e années n'ont pas attendu l'arrivée du Web pour se livrer à des activités en réseau. À l'automne 1996, Trentin a pu définir trois contextes d'enseignement permettant à la télématique (applications qui fusionnent les télécommunications et l’informatique) d'aider de façon efficace et à divers niveaux le processus pédagogique :

a) L'utilisation courante du réseau pour les communications, c'est-à-dire, comme puissant outil de navigation dans l'information distribuée et pour les communications interpersonnelles.

b) L'utilisation des réseaux informatiques pour soutenir les activités pédagogiques qui peuvent être effectuées au moyen du réseau ou non (p. ex., la correspondance), mais qui de cette façon acquièrent un nouvel élan pédagogique et cognitif tout en motivant davantage les élèves et en les faisant participer plus.

c) Les activités d'apprentissage fondées sur des démarches précises qui dépendent strictement de l'utilisation de la télématique et qui ne pourraient pas exister sans le réseau. (p. 11)

Le présent examen de la documentation porte sur chacun de ces contextes, mais n'établit pas de distinction entre eux puisqu'il porte exclusivement sur les salles de classe en réseau. En ce qui a trait au troisième des contextes mentionnés, Trentin (1996) fait observer que " la télématique n'est pas seulement alors une ressource qui ajoute de la valeur, mais constitue plutôt un facteur clé de l'adoption de nouvelles méthodes qui appuient le processus enseignement/apprentissage ". (p. 11). L'examen de la documentation de 1996 a permis de conclure que la pédagogie de l'enseignant est le facteur clé de la contribution des NTIC à l'apprentissage et à l'enseignement.

Les études examinées en 1996 avaient été, pour la plupart, effectuées dans des salles de classe individuelles. Le contexte élargi, caractérisé par la présence ou non de maître d'œuvre, est, cette fois-ci, étudié pour tenter d'élargir l'examen au-delà du niveau des variables individuelles afin d'atteindre le niveau des politiques. L'étude RAND (Glennan, 1998) sur les New American Schools a conclu que les écoles étaient très différentes entre elles pour un nombre important de facteurs : par exemple, sur le plan de leur capacité de mettre en œuvre des réformes, les équipes de conception avaient des capacités très différentes d'aider les écoles, et les commissions scolaires n'offraient pas toutes le même degré de soutien. Ainsi, le cadre d'analyse proposé ici devrait inclure les chefs de file pédagogiques qui travaillent à l'extérieur de la salle de classe que ce soit à l'école, dans la commission scolaire ou au gouvernement. Il faut également adopter une démarche pédagogique particulière qui a des répercussions sur ce qui se passe dans la salle de classe ou sur la façon de mesurer les réalisations des élèves.

Les décideurs qui se demandent s'ils ont pris la bonne décision en ce qui a trait à la connectivité des écoles et des salles de classe sont aussi susceptibles de reconnaître divers apports pédagogiques comme les suivants : 1) les réalisations acquièrent plus d'importance; 2) les relations entre l'école et la collectivité évoluent et 3) les éducateurs établissent des partenariats afin d'améliorer l'enseignement et l'apprentissage. La première tendance va souvent de pair avec une orientation vers le passé (des solutions pour un retour aux bases), la deuxième, avec une orientation vers le présent (la reconnaissance de la diversité des élèves et une démarche commune face aux défis que pose l'éducation) et la troisième, avec une orientation vers l'avenir (l'éducation continue pour tous).

Pour les leaders du monde de l'éducation qui mobilisent et répartissent les ressources afin de mettre en place les conditions (accès, connectivité, développement professionnel et élaboration de programme) favorables à l'utilisation des ressources et des outils en réseau, il faut absolument que ces efforts servent à améliorer l'apprentissage des élèves. Mais, comme le soulignait Dede dans l'ASCD Yearbook de 1998, l’issue doit souvent être ramené à des résultats plus élevés au chapitre des mesures classiques du rendement, conçues pour évaluer un ensemble restreint de connaissances (p. 211). Si l'on veut trouver des preuves d'une amélioration des résultats d'apprentissage sur une plus grande échelle, on peut consulter l'étude du Center for Applied Special Technology (CAST). Follansbee, Hughes, Pisha et Stahl (1997) ont étudié dans quelle mesure les communications en réseau peuvent améliorer le rendement des élèves. Cette étude contrôlée révèle que les élèves réussissent mieux lorsqu'on mesure la gestion de l'information, les communications et la présentation d'idées, alors que les chercheurs comparaient 500 élèves de quatrième et de sixième années répartis dans sept commissions scolaires urbaines aux Etats-Unis. ( Voir http://www.cast.org/publications/stsstudy )

En 1998, le rapport mondial sur l'éducation de l'Unesco a conclu à la rareté des résultats de recherches rigoureuses démontrant clairement des gains sur le plan de l'apprentissage par rapport aux méthodes utilisées dans les classes traditionnelles, soit cet apprentissage qui devient de plus en plus utile pour la vie active à l'extérieur de l'école (p. 93). On ne trouve d’ailleurs que de rares résultats de ce genre dans le EdWeek Technology Counts Report (http://www.edweek.org/sreports/tc98/intro/in-n.htm ). Dans l'étude nationale qu'il a effectuée aux États-Unis, Wenglinsky (1998) a remarqué une amélioration des attitudes envers l'apprentissage des mathématiques, une meilleure habileté d'autogestion de l'apprentissage et une amélioration des habitudes de travail, ce qui confirme les résultats déjà obtenus dans des études expérimentales. Étant donné les constatations concernant les résultats positifs déjà observés dans des situations de recherche spécialisées, et ensuite confirmés dans des situations pédagogiques plus générales et plus représentatives, il peut être envisagé que de tels résultats liés à l'apprentissage puissent être obtenus par un accès à la technologie de l'information en réseau. Nous nous penchons maintenant sur les résultats des nouvelles recherches (1996-1998), puisque nous avons cerné des tendances naissantes précises qui indiquent l'importance des changements que les enseignants devront apporter à leur méthode pédagogique afin d'utiliser de façon efficace les ressources et les outils en réseau.

 

4.1.1 Tendance 1 :Un plus grand degré de contrôle par les apprenants est attendu d'eux à mesure que les classes se branchent à Internet

 

L'accès au réseau procure aux salles de classe branchées des sources d'information, des programmes, des méthodes et des produits intellectuels plus larges et, à l’occasion, plus approfondis. Une fois que l'on a trouvé les ressources sur le réseau, l'accès à ces ressources peut être contrôlé étroitement ou être illimité. " Tandis que les démarches traditionnelles relatives à un apprentissage assisté par l'ordinateur s'enracinent dans les principes behavioraux de l'apprentissage, les démarches contemporaines prennent plus souvent leur source dans les théories cognitives de l'apprentissage. " (Hannafin, Hannafin et Hooper, 1996, p. 391). Les stratégies de conception qui misent sur le potentiel d'apprentissage des environnements offrant un accès illimité mettent l'accent sur le contrôle par l'apprenant, ce qui peut permettre à celui-ci, s’il est adroitement guidé, de s'engager davantage dans la construction de ses connaissances au moyen de stratégies d’apprentissage pertinentes. Les élèves ne se bornent pas à apprendre l'existence des technologies, ils prennent des initiatives et doivent être capables de planifier, de choisir, de faire des recherches sur un sujet, de résoudre des problèmes, de superviser leur propre progression et d'évaluer leurs résultats.

La classe branchée à Internet peut participer à des activités en réseau dans la plupart des matières scolaires (études environnementales, mathématiques, sciences, langue, arts et études sociales). Dans de tels cas, l’activité est mise au programme par l’enseignant, souvent en concertation avec les élèves. Une telle activité peut être davantage révisée et mise à jour que dans le cas des manuels scolaires, pour y inclure des renseignements récents ou une procédure plus susceptible de tenir compte des intérêts des élèves. Internet rend possible une vaste gamme d'activités d'apprentissage et d'enseignement (voir la liste d'activités d’Harris, 1998).

Des études portant sur les simulations et les visualisations accessibles sur le réseau, susceptibles d'aider les élèves à apprendre des systèmes complexes de façon plus concrète (Pea, 1992), de même que les études sur les réseaux sémantiques (cartes conceptuelles) fournissent un aperçu rapide et instructif des possibilités à venir dans le domaine de l'enseignement de l'apprentissage. Les environnements riches pour l'apprentissage actif (REALs) sont, selon Grabinger (1996), " beaucoup plus complets et holistiques que les applications individuelles sur l’ordinateur " (p. 668).

Il faut comprendre que, jusqu'à tout récemment, le fait pour l'enseignant de donner à l'apprenant les " clés de son éducation " n'était pas très bien vu des divers acteurs sociaux et éducatifs. Il a fallu de nombreux documents d'orientation, un des derniers étant le rapport Delors (1996) pour étayer dans une société du savoir, le bien-fondé de la nécessité pour l'apprenant d'être plus actif, de prendre davantage en charge son apprentissage et de collaborer davantage. Pourtant, de nombreux parents, journalistes et éducateurs ne connaissent toujours pas cette dimension en émergence.

Pendant ce temps, il y a des enseignants qui innovent dans la production de matériel éducatif sur support informatique, et qui font parfois participer leurs élèves à la conception ou à la création de bases de données (Scardamalia et Bereiter, 1996) ou, encore, qui les font collaborer lors de la réalisation de projets (voir Ward et Tiessen, 1997, 1998). Certains éditeurs et certaines entreprises de télécommunication mettent en marché leurs activités éducatives.

Le débat portant sur l'utilité des renseignements accessibles sur le Web est susceptible de demeurer très présent, car ce n’est pas demain que la société fera consensus sur les questions de pouvoir et de contrôle (l’élève autonome et créatif ou l’élève obéissant, le contenu significatif et en contexte ou formellement prescrit, l’apprentissage à partir de structures complexes ou l’apprentissage à partir de structures linéaires, voir Shapiro, 1998).

4.1.2 Tendance 2 :Les situations d'apprentissage deviennent plus réalistes et authentiques à mesure que les classes se branchent à Internet

L'accès aux ressources en réseau et la participation de plus en plus grande de l'apprenant à la structuration du contenu mènent à des situations d'apprentissage plus authentiques en classe. Par exemple, en éducation sur l'environnement, les élèves utilisent des bibliothèques virtuelles situées un peu partout dans le monde et interconnectées. Pour l'instant, seul un nombre limité d'études bien contrôlées sur l'apprentissage en salle de classe branchée à Internet sont accessibles. Cela est en partie attribuable au fait que l'accès aux technologies de l'information et aux ressources en réseau demeure un défi pour la plupart des écoles (Hack et Smey, 1997; Levin et Thurston, 1996). Les résultats des études évaluatives du programme Écrivains en résidence électronique (WIER), un programme canadien, montrent que les étudiants développent un enthousiasme pour l’écriture et qu’ils écrivent avec un sens de l’auditoire et une maturité bien au-delà des attentes des enseignants. (Wideman et Owston, 1997).

Il semble de plus en plus évident à partir du petit nombre d'études expérimentales effectuées dans les salles de classe branchées à Internet que l'amélioration de l'apprentissage prend deux formes : la première concerne le fait de fournir des ressources de type 1 pour le genre d'apprentissage sur lequel on insiste déjà en classe. Par exemple : des élèves des écoles intermédiaires utilisant les ressources et les communications en réseau pour acquérir davantage de connaissances sur la météo et les conditions climatiques (Bonk, Hay et Fischler, 1996), et des élèves des écoles élémentaires connaissant davantage les droits civiques après avoir utilisé Internet comparativement aux classes témoins (Follansbee et coll., 1997). Pour la deuxième forme d'amélioration de l’apprentissage, on fournit des ressources de type 2 pour favoriser des apprentissages nouveaux ou sur lesquels on n'insiste pas encore en classe. En voici un exemple : les élèves d'une école secondaire travaillent de façon plus autonome et prennent plus de responsabilités au regard de leur apprentissage lorsqu'ils utilisent les ressources en réseau sans l'aide d'un enseignant de leur école (Adnanes et Ronning, 1998).

Il existe naturellement quantité de données descriptives sur l'effet avantageux d'une collaboration entre élèves ou avec des experts et d'autres ressources au-delà de la classe, supportée par le réseau. Ces données sont colligées depuis les années 1980 alors que les élèves ont commencé à avoir accès à des banques d'information en réseau. Des ajouts récents à ces données comprennent Cohen (1997), Bruce et coll. (1997) sur l'éducation scientifique, Schofield, Davidson, Stocks et Futoran (1998) sur l'apprentissage de la langue seconde, Keisler (1997) sur un ensemble d'utilisations pédagogiques d'Internet. La nature de ces données descriptives est illustrée par le commentaire d'un élève d'une école élémentaire participant à l'étude de Bruce et coll. (1998) :

Plutôt que de seulement regarder, tu sais, une page du manuel, on peut vraiment regarder sur Internet les photos d'un vrai œuf et c'est nous qui agissons. Et on peut faire part de nos découvertes et on peut poser des questions et obtenir des réponses super vite, je suppose, et ce sont, tu sais, des gens spécialisés dans ce que nous faisons qui répondent. (P. 82)

Ce commentaire reflète tant l'accès par l'élève aux ressources en réseau que la structuration du contenu. À long terme, des réactions de ce genre de la part des élèves sont susceptibles de convaincre tant des éducateurs que le public du rôle que les technologies en réseau peuvent jouer dans l'éducation.

4.1.3 Tendance 3 : Les ressources en réseau augmentent l'intérêt et la motivation des élèves en classe en diversifiant les objectifs, les projets et les résultats d'apprentissage

 

L'un des résultats les plus probants de la présence des TIC dans les salles de classe et de l'accès des élèves à ces technologies est l'augmentation de l'intérêt et de la satisfaction des élèves à l'égard de l'éducation (voir US Congress, Office of Technology Assessment, 1995, p. 65-66). Selon Schofield et coll. (1997), la presque totalité des 28 enseignants de niveaux élémentaire et secondaire participant au projet Common Knowledge Internet ont observé une participation et un intérêt accrus des élèves au chapitre des activités scolaires. On signale des résultats semblables de la part d'apprenants " à risque " qui sont exclus des activités scolaires en raison d'un handicap physique ou de difficultés d'apprentissage, ou encore de différences et de problèmes sociaux. L'utilisation de ressources en réseau pour répondre aux besoins de ces populations particulières en est encore à ses débuts. C’est pourquoi l'étude effectuée par Woodward et Rieth (1997) sur l'utilisation des technologies pour répondre aux besoins des élèves en difficultés d'apprentissage ne fait aucune mention des technologies en réseau. Cependant, parmi les travaux actuels concernant ces technologies, mentionnons le soutien d'élèves sourds (Johnson, 1997; Luft, 1997; Weber, 1997), d'élèves aveugles (Kapperman, 1997), d'élèves en difficultés d'apprentissage (Delzell et Hamill, 1996; Fargen, 1996), d'élèves surdoués (Bulls et Riley, 1997) et d'élèves éprouvant des difficultés sociales à l'école (Diggs, 1997; Kinney, 1997).

Cette augmentation de la motivation semble être un résultat " secondaire " de la présence des TIC en classe, puisque le principal avantage qu'on aimerait observer est un meilleur apprentissage des élèves. Compte tenu, cependant, des taux de décrochage, qui sont par exemple de 30 à 40 p. 100 à Montréal chez les garçons à l’école secondaire, l'augmentation de la motivation des élèves à l'école demeure un enjeu important. En outre, nous connaissons quelque peu les sources de cette augmentation de la motivation : elle n'est pas limitée à l'allure des technologies à la mode (même si on peut observer un effet Hawthorne au début), mais elle favorise l'accès en classe au réseau, ce qui donne lieu à une plus grande diversité d'expériences et d'objectifs d'apprentissage dans la classe. La salle de classe devient alors un environnement plus intéressant qui attire une plus grande diversité d'élèves (Bulls et Riley, 1997; McDonald et Ingvarson, 1997; Murphy, 1997).

4.1.4 Tendance 4 : La classe branchée qui fonctionne bien combine les technologies de l'information et des communications et
une pédagogie appropriée

La construction de connaissances donne lieu à différents types de situations d'apprentissage dans la classe. Collins (1991) rapporte une diminution des activités menées par l’enseignant, et Kerr (1996b) parle d’une diminution de la quantité totale de l’enseignement magistral et d’un changement vers la réalisation de projets et l’apprentissage indépendant. En ce qui concerne les TIC comme d’autres technologies, leur utilisation efficace dans la salle de classe doit être accompagnée d'une approche pédagogique appropriée. Cela semble être particulièrement le cas des utilisations ouvertes des technologies en réseau, comme les recherches d'information et l'interaction sous support électronique entre les élèves. Par exemple, des études sur les élèves qui effectuent des recherches sur Internet montrent qu'ils ont de meilleurs résultats lorsque leur méthode de recherche découle d'un apprentissage par observation ou qu'ils utilisent des modèles pour les guider dans leur recherche (Reed et Wells, 1997; Schacter, Chung et Dorr, 1998). De même, les études portant sur les élèves qui communiquent par ordinateur pour résoudre des problèmes et effectuer diverses autres tâches révèlent que l'utilisation de modèles ou de textes guidant l'interaction produit des communications plus efficaces entre les participants (Baker et Lund, 1997; Tergan, 1997; Tiberghien et de Vries, 1997). Toutefois, l'approche pédagogique appropriée ne suppose pas toujours une meilleure structure externe. Adnanes et Ronning (1998) ont constaté que leurs élèves d'écoles secondaires travaillaient de façon plus indépendante, et qu'ils se montraient davantage responsables de leur apprentissage dans un cours en réseau lorsqu'ils ne recevaient pas l'aide soutenue de leur professeur.

L'importance d'une approche pédagogique appropriée (Bonk et coll., 1997; Mergendoller, 1996; Owston, 1997b) et le grand nombre de combinaisons possibles d'approches comprenant des tâches d'apprentissage en réseau ont engendré la nécessité d'effectuer des recherches sur la conception d'environnements d'apprentissage en réseau dans la classe (Hannafin, Hannafin, Land et Oliver, 1997; Jonassen, 1997).

 

4.1.5 Tendance 5 :    La classe s'élargit à des communautés d’apprentissage en réseau, ce qui offre une possibilité de soutien élargie mais présente un défi au programme d'études local

 

Dans les classes branchées (dans le cas d’un branchement à un intranet ou à Internet), de nouveaux modèles d'interaction naissent. Les ressources d'apprentissage ne se limitent plus aux enseignants de l’école et au matériel pédagogique disponible, entre autres, les manuels scolaires. Les travaux et résultats des apprenants sont diffusés à un auditoire plus vaste que la classe. La capacité de présenter et de manipuler des données sur le réseau facilite la collaboration avec d'autres apprenants. Par exemple, une partie de l'interaction entre élèves peut être structurée dans le cadre de projets de collaboration avec un enseignant et les élèves d'une école éloignée, auxquels participent, parfois, des spécialistes et d'autres membres de la collectivité. Comme le souligne Davis (1995), un échange pertinent soulève l’attention de la classe (p. 591). Au cours des dix dernières années, les chercheurs ont participé à des projets de collaboration avec des enseignants, et développé des communautés de pratique en réseau (la plupart dans le domaine des études environnementales, des mathématiques et des sciences; voir Riel, 1994). Ils ont contribué au retour de l'approche d'apprentissage axée sur des projets à mesure qu'ils structuraient ces derniers en fonction de demandes de renseignement spécifiques, d'expéditions scientifiques, de services et de résultats prévus (Blumenfeld et coll., 1991; Marx, Blumenfeld, Krajcik et Soloway, 1997; voir également Réginald Grégoire Inc. et Laferrière, 1998).

L'apprentissage coopératif est une approche pratique qui permet de structurer les activités de la classe en tâches, méthodes et rôles attribués de façon spécifique. Johnson et Johnson (1996) ont comparé l'utilisation des ordinateurs en tant que soutien de l'apprentissage coopératif avec les approches compétitives/individuelles. Ces derniers ont conclu que l'apprentissage coopératif favorisait : a) un plus grand nombre de réalisations quotidiennes, b) une meilleure qualité des réalisations quotidiennes, c) une plus grande maîtrise des renseignements factuels, d) une meilleure capacité d'utiliser ses connaissances factuelles pour répondre à des questions d'examen exigeant l'application de faits, e) une meilleure capacité d'utiliser des renseignements factuels pour répondre à des questions liées à la résolution de problème, et f) une meilleure résolution de problème (p. 1032).

L'apprentissage axé sur la collaboration va au-delà de l'apprentissage coopératif, puisqu'il favorise un dialogue moins structuré mais plus actif entre des participants qui veulent comprendre ou réaliser quelque chose (notions, concepts, principes, projets et techniques) en se servant, entre autres, de leurs connaissances acquises. La construction de connaissances est le processus qui consiste à comprendre de mieux en mieux une question ou un thème étudié (Bereiter et Scardamalia, 1993; voir également Bordia, 1997, et Harasim, 1990).

Hativa et Lesgold (1996) ont étudié la concurrence et la collaboration qu'engendrent des systèmes d'apprentissage intégrés (SAI), et concluent que la structure sociale des classes était remarquablement stable et, par conséquent, un important facteur des résultats d'apprentissage. En appliquant leurs résultats aux technologies des réseaux, ils entrevoient que les effets de la technologie seront variés, certaines classes formant des communautés d'apprentissage élargies qui soutiennent des élèves visant à réaliser des objectifs d'apprentissage communs, et d'autres classes ne remportant pas de succès, au détriment de l'apprentissage des élèves et de l'image que ces derniers ont d'eux-mêmes (p. 168).

Des chercheurs canadiens conçoivent, rodent et mettent en œuvre des outils de collaboration en réseau, outils qui ont eu des résultats de plus en plus positifs sur l'apprentissage des élèves. Parmi ces initiatives, mentionnons CSILE (Computer-Supported Intentional Learning Environment, Scardamalia et Bereiter, 1996) et le Knowledge Society Network (Reeve et Lamon, 1998; Scardamalia et Bereiter, 1996), Studio A (Wolfson et Willinsky, sous presse). Aux États-Unis, on compte également certaines initiatives, dont COVIS (Pea, 1992) et le Multimedia Forum Kiosk (Linn, 1996).

Comme le révèlent les projets de recherche Schools for Thought (Brown, 1997; Scardamalia et Bereiter, 1996; McGilly, 1994; Cognition and Technology Group at Vandberbilt, 1993), une cognition distribuée qui favorise la coconstruction des connaissances dans les classes élémentaires est possible. L’enseignant guide le discours progressif; les élèves deviennent des concepteurs et de petits experts. Les objectifs d'apprentissage communautaire sont fortement axés sur l'évolution des connaissances de tous et de chacun. Mais l'interaction sociale sur le Web est diversifiée. C’est lorsque la dynamique sociale favorise le développement de la communauté d’apprentissage à l’aide du réseau (entendre ici davantage un intranet qu’Internet) (voir le site Knowledge Integration Environment élaboré à l'université de Berkeley KIE, http://www.kie.berkeley.edu/KIE.html); voir aussi I*Earn, http://www.iearn.org) que s’élaborent les représentations partagées et que les élèves apprennent de ces dernières.

En examinant les effets du contexte social lorsqu'on apprend à l'aide des nouvelles technologies, Lou, Abrami et Muni (1998) ont effectué un certain nombre de méta-analyses de recherches pertinentes afin de produire une synthèse des documents portant sur l'influence de l'apprentissage effectué en petits groupes ou de façon autonome à l'aide d'ordinateurs. Ils ont conclu que, en moyenne, l'apprentissage en petits groupes avec les TIC a des effets positifs sur le rendement des tâches du groupe, les réalisations de chacun de ses membres et les attitudes à l'égard de l'apprentissage axé sur la collaboration. Hollenbeck (1998) décrit pour sa part un environnement d'apprentissage plus démocratique créé avec le soutien d'ordinateurs en réseau.

L'évaluation qualitative positive faite par Keeler (1996) de l'environnement d'apprentissage axé sur l'utilisation d'ordinateurs en réseau dans les classes élémentaires l'a amené à suggérer un modèle en six étapes permettant de créer une communauté d'apprentissage grâce, entre autres, à leur usage : 1) faire participer les enseignants dès le début, 2) former des équipes dans chaque emplacement, 3) former tous ceux qui participent au projet, 4) demander aux adultes de montrer aux enfants leur propre façon d’apprendre et l'importance de l'apprentissage continu, 5) faire participer les parents en classe et 6) accorder du temps pour que chacun puisse partager ses succès et apprendre des autres (p. 342).

Maintenant, en ce qui concerne la contribution des ressources et des outils en réseau à l'enseignement, l'examen actuel révèle la tendance suivante :

 

4.1.6 Tendance 6 : La formation des éducateurs est élargie pour inclure                          l'apprentissage juste à temps et en collaboration

On considère que l'utilisation d'une meilleure technologie et l'accès à cette dernière, c'est-à-dire à des ordinateurs multimédias reliés à d'autres ordinateurs, peuvent permettre aux enseignants professionnels de répondre aux attentes d'une société axée sur les connaissances. Les technologies ont déjà joué ce rôle dans le passé, comme le révèle un examen historique de la contribution des technologies à l'éducation : l'alphabet, le livre, le tableau noir, le rétroprojecteur, le vidéo projecteur et l'ordinateur. L'équipe de recherche croit que c'est parce qu’ils ont à accomplir une tâche de nature de plus en plus complexe que les enseignants – comme d'autres professionnels – ont besoin d'une meilleure technologie et d’apprendre à l’utiliser judicieusement.

Même si les résultats de recherche étaient encore plus rares en 1996 qu’aujourd’hui, on pouvait déjà discerner le lien entre les enseignants bien renseignés au sujet des TIC et un apprentissage amélioré chez l’élève (voir la Revue documentaire de 1996). December (1994) soulignait déjà les possibilités de l'utilisation d'Internet par les enseignants aux fins de perfectionnement professionnel comme la publication sur Internet. Le fait de mettre à la disposition d'autres enseignants des informations sur ses propres méthodes d'enseignement constitue une réflexion sur l'action, ce qui est essentiellement une activité de perfectionnement professionnel. Comme le soulignent Maring, Wiseman et Myers (1997), Anderson-Inman a lancé une section Technologie dans le Journal of Adolescent and Adult Literacy en octobre 1995,

pour ouvrir la porte (...) à de nouvelles idées sur la façon d'utiliser la technologie afin qu'elle soutienne vos objectifs en tant qu'enseignant (...) de façon à ce que [les enseignants] soient mieux informés à propos des avantages que peut apporter la technologie au processus d'enseignement et d'apprentissage (...) [et] à ce qu'ils veulent en apprendre davantage (p. 197).

Certains enseignants sont conscients du fait que l'accès des élèves à l'information (Internet ou intranet) doit être canalisé de la bonne façon. Après quatre années d'utilisation soutenue de l’ordinateur multimédia dans la province de la Colombie-Britannique, Woodrow souligne (1998) l'importance, pour les éducateurs, y compris les éducateurs des éducateurs, " de prendre conscience du fait que la vaste base de données, dans tous les secteurs, exige que les moyens technologiques qui permettent d'avoir accès aux données soient offerts aux élèves des écoles publiques, ainsi que les moyens de comprendre l'information à laquelle ils accèdent " (p. 7).

Les connaissances en informatique constituent, toutefois, un important problème pour la formation initiale des enseignants et la formation des maîtres en exercice (voir Larose, Lafrance, Grenon, Roy, et Lenoir, 1998; Roberts et Associés, 1998). L'écart entre ceux qui possèdent les connaissances de base et ceux qui ne les possèdent pas est très perceptible chez les enseignants, qu'ils soient débutants ou plus chevronnés. Pourtant, de grands progrès ont été accomplis au cours des quatre dernières années, et le nombre de ceux qui adoptent rapidement l'ordinateur en réseau a atteint un point culminant, comme le montre le nombre d'élèves en pédagogie qui possèdent une adresse électronique et qui ont accès à un ordinateur personnel relié à un réseau.

Laferrière (1997) a élaboré le modèle de perfectionnement professionnel suivant afin d'intégrer les TIC dans la pédagogie des enseignants : 1) la sensibilisation au concept de réseau; 2) la maîtrise de l'accès à des ressources et à des outils en réseau; 3) l'exploration de nouvelles possibilités d'apprentissage et d'enseignement; 4) l'établissement de nouvelles routines dans la classe; 5) la participation des apprenants à des projets qui mettent en valeur leur intentionnalité d’apprendre; et 6) la poursuite de la construction de connaissances en collaboration.

Un soutien approprié doit être rendu disponible dans l’environnement de la classe pour aider les enseignants à intégrer les TIC dans les activités d’apprentissage (Adelman, et Panton Walking-Eagle, 1996; Maddin, 1997) : l’apprentissage par les pairs, incluant la visite de classes qui utilisent les NTIC pour s’aider dans leurs activités d’apprentissage en collaboration, des cliniques ouvertes, l’aide aux étudiants ainsi que des activités réflexives. Le Benton Foundation Report (1997) insiste sur la nécessité de se donner une " infrastructure sociale " en plus de celle de nature électronique (ordinateurs et installation).

Il existe maintenant une abondance de sites Web interactifs invitant les utilisateurs à transmettre leurs commentaires et à participer à des forums de discussion. Les enseignants ont la possibilité de se joindre à des communautés virtuelles d’intérêt et à des communautés d'apprentissage depuis presque une décennie (Bull, Harris, Llloyd, et Short, 1989; Meadows, 1992). Ils sont aussi initiés, bien que ce ne soit encore qu’un début, par des associations d'enseignants, des syndicats, des professeurs d'universités (Leach, 1997), des unités (Centre d'apprentissage et de technologie, Université McGill) et des centres de recherche (Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire, CRIRES, Université Laval).

Le nombre d'enseignants ayant suivi une formation initiale ou un programme de perfectionnement et qui utilisent le Web pour préparer leurs cours augmente sans cesse. En plus de chercher de l'information, les enseignants utilisent également le Web à des fins de communication et de collaboration (p. ex., le Réseau des enseignants de l’Ontario, http://www.enoreo.on.ca; TACT (TéléApprentissage Communautaire Transformatif, voir Breuleux, Laferrière, et Bracewell, 1998, http://www.tact.fse.ulaval.ca ; le projet E.L.I.T.E., Gibson et Hart, 1997; De Carlitz et Zinga, 1997; le projet PiVIT, Soloway, 1996; Collis, 1996).

Comme le souligne Soloway (1996) en citant John Richards, de BBN à Cambridge, la technologie fait office de " cheval de Troie " (p.14). Elle s'introduit dans la classe, entraînant une effervescence soudaine ; la technologie précipite et permet le changement (Apple Classrooms of Tomorrow, ACOT, voir Haymore Sandholtz, Ringstaff, et Dwyer, 1997). Il s'agit également de l'une des observations clés du TeleLearning Professional Development School Project (TL*PDS), dont les auteurs de cette recherche font partie. Pour reprendre les mots de Jacques Viens, professeur à l'Université de Montréal, " les NTIC crée un méta-effet; elles transforment la vision de l'apprentissage " (Viens, 1998). Soloway poursuit : " La technologie est la cause proximale; mais, en vérité, ce qui importe, c'est que l'enseignant permette aux élèves de travailler, de discuter, de produire de véritables œuvres, de s'apprécier et d'apprécier ce qu'ils font à l'école et les encourage dans cette voie " (p. 14).

Le niveau de structuration des activités d’enseignement-apprentissage est un enjeu majeur, et les résultats de recherche liant les caractéristiques individuelles des étudiants à la performance des environnements d’apprentissage en réseau ne sont pas consistants sur ce sujet. Notons, cependant, que Linn et Davidson-Shivers (1996) estiment que les élèves moins dépendants sont ceux qui affichent une attitude plus positive lorsqu'ils réalisent des activités moins structurées (p. 317). Apprendre par soi-même peut être efficace, comme le montrent Martens, Valcke et Portier (1997); voir également la section ci-dessous portant sur l'enseignement supérieur. Comme le suggèrent Hill et Hannafin (1997), aider les apprenants à construire un modèle mental de fonctionnement dans un système particulier, et leur fournir des conseils pour une recherche plus efficace, devraient augmenter leurs chances de trouver l’information désirée (p.61). Ils concluent que " les efforts pour encourager la pensée divergente et la construction de perspectives multiples, de même que la pensée critique et la résolution de problème, sont essentiels pour appuyer l’apprenant dans son adaptation à ce type d’environnement " (p.62).

On a conçu et soumis à des essais sur le terrain le Project-Based Learning Support System (PBLSS) dans une " tentative d'élaborer, à l'aide d'un processus de conception axé sur la collaboration entre les enseignants et les étudiants, des outils et des structures permettant d'exécuter des projets qui réduisent le fardeau du professeur et améliorent les chances de succès de l'étudiant " (Laffey, Tupper, Musser et Wedman, 1998). Le site web de TACT (TéléApprentissage communautaire et Transformatif) (http://www.tact.fse.ulaval.ca/) est une communauté virtuelle de soutien pour les enseignants en formation, les enseignants en service et les formateurs des maîtres, qui offre une variété de ressources et d’outils en réseau pour la recherche en collaborative des usages réfléchis et efficaces des environnements de télé-collaboration.

Le National Council for Accreditation of Teacher Education (NCATE), aux États-Unis, souligne (1997) l'importance de " la capacité, pour les enseignants, d'obtenir et d'interpréter des informations de façon précise et rapide " dans une section sur l'impact de la technologie sur l'enseignement. Le rapport du NCATE poursuit :

L'introduction d'ordinateurs et d'autres technologies dans les écoles survient en même temps que trois décennies de recherche dans le domaine des sciences cognitives, qui ont amélioré notre compréhension de la façon dont les gens apprennent, et nous force à effectuer une réévaluation des méthodes d'enseignement. Ces recherches nous ont appris que les connaissances ne sont pas reçues de façon passive par les apprenants, mais qu'elles sont acquises de façon active et sous la forme d’une construction à partir de connaissances, d'habitudes et de valeurs antérieures. La dépendance envers une seule source d'information, habituellement le manuel, doit faire place à l'utilisation d'une diversité de sources d'information. À mesure que les nouvelles technologies deviendront de plus en plus accessibles et de moins en moins coûteuses, elles vont probablement servir de catalyseur pour nous permettre de nous assurer que de nouvelles approches à l'égard de l'enseignement s’enracineront dans les écoles.  (p. 3)

Harrington (1996a, 1996b) a démontré que les activités en réseau peuvent favoriser le comportement démocratique des professeurs offrant une formation initiale à l’enseignement. Ses conclusions, selon lesquelles " les conférences permettent aux étudiants en pédagogie de débattre des dilemmes de l'enseignement avec une communauté de pairs " (p. 16), corroborent celles de Harasim (1997) et de Hiltz et Wellman (1997) concernant l'enseignement supérieur en général.

Les résultats de la recherche en sciences cognitives élèvent encore davantage le niveau de ce qui est maintenant attendu des enseignants et de tous les autres éducateurs professionnels. Par exemple, Knapp (1997) souligne que :

Si on doit réaliser pleinement une réforme systémique de l'enseignement des sciences et des mathématiques, les enseignants doivent s'engager dans un processus d'apprentissage à long terme qui ressemble aux processus constructivistes qui caractériseront, espère-t-on, les expériences en classe des élèves. Des personnes œuvrant à d'autres niveaux du système, en mesure de soutenir le travail des enseignants directement ou indirectement (les directeurs d'écoles, les coordonnateurs de programmes, les coordonnateurs de programmes de perfectionnement professionnel, les directeurs, les fonctionnaires d'organismes d'État, et même les membres de conseils d'administration et les parents), font face à un problème similaire en matière d'apprentissage. Ils doivent aussi comprendre les idées mathématiques qui sous-tendent les soustractions et les divisions non abrégées ou ce que la science intégrée peut supposer en ce qui a trait aux limites disciplinaires qu'ils vénèrent depuis longtemps) (p. 252-253).

Pour Lieberman et Grolnick (1996), les réseaux d’enseignants axés sur la réforme éducative deviennent de plus en plus importants en tant que moyens alternatifs de développement des enseignants et des écoles. L’apprentissage collaboratif devient ainsi une autre façon de satisfaire aux attentes plus élevées d’une société du savoir. Certains professeurs enseignant en réseau élaborent des programmes et du matériel d'enseignement en collaboration avec d'autres enseignants et éducateurs. Cette stratégie faisait partie de la vision du Conseil consultatif Rescol, qui a introduit (1996) la notion de communautés d'apprentissage interreliées (http://www.tact.fse.ulaval.ca/fr/htlml/svision.html) afin d'offrir une certaine orientation aux travaux innovateurs qui sont accomplis en réseau par les enseignants et les apprenants.

On pourrait en dire davantage sur la contribution des ressources et outils en réseau aux programmes de pédagogie, et la section portant sur l'enseignement supérieur fournit d'autres résultats dans ce domaine.

En ce qui concerne la gestion de l'intégration des NTIC à l'éducation, l'examen actuel révèle la tendance suivante :

4.1.7 Tendance 7 :  Les éducateurs considèrent la technologie en réseau comme un élément moteur d'une réforme de l'éducation

 

Le travail qu’implique le développement d’utilisations prononcées des NTIC dans la classe doit être pris en considération dans le contexte d’une réforme scolaire (voir Means, 1994). Des preuves s’accumulent sur l’interdépendance entre l’utilisation des outils en réseau pour l’apprentissage et la réforme scolaire ou les efforts d’amélioration des écoles : d’importantes utilisations des outils en réseau tendent à apparaître dans le contexte plus large des initiatives d’amélioration de l’école qui offrent de bénéficier du fait de laisser une plus grande place à la technologie dans le processus d’amélioration. Cette section illustre ces relations et pointe aux sources dans la littérature qui documentent les circonstances et les conséquences de telles interdépendances.

Dans l'introduction portant sur les méthodes de pointe du 1998 ASCD Yearbook on Learning with Technology, Dede fait remarquer ce qui suit : " L’annuaire met l'accent sur des projets exemplaires qui sont susceptibles de redéfinir l'éducation. " (p. V). Il poursuit en soulignant quatre types de résultats améliorés découlant de stratégies pédagogiques axées sur la technologie : la motivation de l'apprenant, les sujets de pointe maîtrisés, la transformation d'élèves en petits experts et les meilleurs résultats aux examens normalisés (1997, p. 210-211). Les éducateurs appuyant l'approche de Type 2 précitée, c'est-à-dire ceux qui considèrent que la technologie en réseau permet une nouvelle façon d'enseigner et d'apprendre et de nouvelles méthodes d'enseignement, ne disposent peut-être en ce moment que de maigres renseignements sur les possibilités qu'offre cette technologie au chapitre de l'amélioration des classes et des écoles. Mais ils élaborent des plans et des politiques et réaffectent des ressources à l'intégration des NTIC à l'éducation. Par exemple, le sommaire du rapport du President's Committee of Advisors on Science and Technology (1997) souligne ce qui suit :

Alors qu'on a suggéré un certain nombre d'approches différentes pour améliorer l'éducation de la maternelle à la 12e année aux États-Unis, tous ces plans ont en commun une utilisation plus grande et efficace des ordinateurs, des réseaux et d'autres technologies pour soutenir un vaste programme de réforme systémique et scolaire.  (p. 26)

Piper, Power et Stevens (1998) ont observé que le Vista School District Digital Intranet (Terre-Neuve) questionne le modèle fermé de l’école et gère l’isolation géographique d’une nouvelle façon.

Les éducateurs européens voient également la contribution que peuvent apporter les NTIC à la transformation des systèmes d'éducation. Plomp, Brummelhuis et Pelgrum (1997) soutiennent que l'introduction de la technologie s'effectue en trois phases : 1) la phase de substitution, où on utilise les mêmes méthodes à l'aide des nouvelles technologies, 2) la phase de transition, où de nouvelles méthodes commencent à sortir et à remettre en question des méthodes bien établies, et 3) la phase de transformation, où la technologie entraîne de nouvelles méthodes et fait apparaître certaines anciennes méthodes comme désuètes (p. 463). Ils poursuivent en soulignant que, si les éducateurs continuent d'utiliser les NTIC comme des produits de substitution des méthodes actuelles, ils sont peu susceptibles de contribuer à régler les problèmes qu'on rencontre actuellement dans le domaine de l'éducation.

La mise en œuvre fructueuse d'une technologie en réseau complète dans la classe doit s'effectuer selon un effort soutenu. Kerr (1996b), le rédacteur en chef du quatre-vingt-quinzième annuaire de la National Society for the Study of Education intitulé Technology and the future of schooling, a effectué des études qui l'ont conduit à souligner ce qui suit :

Contrairement aux attentes de certains défenseurs de la technologie, le processus d'adoption de nouveaux appareils et des approches qui le rendent possible n'est ni rapide ni facile, pas plus qu'il n'entraîne automatiquement la sorte de restructuration révolutionnaire de l'enseignement que certains avaient prédite (...) les enseignants, s'ils sont soutenus et encouragés de façon adéquate, peuvent utiliser la technologie d'une façon qui permet de restructurer la classe et qui leur fournit de nouveaux moyens de redéfinir leurs propres rôles professionnels. Même si cette approche n'entraîne pas de changements rapides, elle montre que la technologie peut modifier l'image de la classe et la façon dont elle réagit, et que les ordinateurs ont dans les écoles des répercussions sociales qui vont bien au-delà d'un mode d’instruction plus efficace ou de l'accès des élèves à de meilleurs outils (p. 115-116).

Kerr (1996a) a également établi un lien entre l'occasion pour les enseignants de collaborer pour trouver de nouvelles approches pédagogiques et la nécessité de fournir un encadrement spécifique en ce qui concerne la façon d'accomplir ces changements. Seashore Louis, Marks et Kruse (1996) ont examiné la communauté professionnelle des enseignants en tant que facteur de restructuration de l'école. Ils ont conclu que " les écoles secondaires polyvalentes dont la communauté professionnelle est excellente accusent une cohésion en matière de réforme et de l'ensemble des objectifs qu'ils se sont fixés et qu'ils ont fixés pour leurs élèves " (p. 783). L'ensemble des données qu'elles ont recueillies les ont amenées à souligner " la nécessité de mettre l'accent sur l'expansion locale des écoles en tant qu'environnement sain et professionnellement durable dans lequel on encourage les enseignants à faire de leur mieux " (p. 787). C’est dire que le besoin d’autodétermination au sein de la communauté professionnelle locale est évident, spécifiquement en relation avec l’intégration de la technologie, et tel qu’il est illustré dans le cas suivant.

Après un programme intensif de perfectionnement professionnel parrainé par le ministre néo-zélandais de l'Éducation et le Christchurch College of Education, les enseignants ont, selon Ham (1997), plaidé de façon substantielle pour avoir davantage voix au chapitre en ce qui concerne la technologie. Son enquête visait à " mettre en évidence les préoccupations relatives à la participation à la planification de la technologie et à propos du soutien requis " (p. 67). " Nos enseignants voulaient participer davantage à l'élaboration des politiques et à la prise de décisions concernant la technologie et exigeaient une planification à long terme plutôt qu'improvisée " (p. 68). On ne saurait nier l'importance d'un soutien " par le haut " et d'un changement " par la base ". On doit obtenir l'aide active des pairs, des administrateurs d'écoles ou des commissions scolaires (directives, politiques, visions, prise de décisions sur place et voies de communication ; voir Macmillan, Liu et Timmons (1997).

Un contenu développé sur place peut remettre en question le programme d'études et les moyens conventionnels d’acquisition, alors qu'un autre contenu, pré-organisé celui-là sur CD-ROM, peut être pré structuré de façon à correspondre parfaitement à un programme d'études particulier sur un sujet donné. Mais quels seront, dans un cas comme dans l’autre, les résultats d’apprentissage? La mesure des résultats est souvent conçue, selon Dede (1997), pour évaluer un éventail étroit de connaissances. Knapp (1997) a rassemblé des études et des analyses d'initiatives de réforme systémiques à grande échelle concernant l'enseignement des sciences et des mathématiques, particulièrement celles qui ont été lancées par des gouvernements d'État et la National Science Foundation. Il a constaté un manque de cohésion des éléments clés du système, soulignant que " les éléments se contredisent directement (comme lorsqu'on adopte des examens axés sur des compétences de base alors que le programme d'études met l'accent sur des compétences avancées) ou n'ont aucun lien entre eux (comme lorsque des manuels sont choisis sans égard aux préférences, croyances ou connaissances des enseignants) " (p. 230) .

Les efforts consacrés à rendre les éléments plus cohérents, surtout ceux " qui concernent la matière enseignée, la façon dont elle est enseignée, la façon dont l'apprentissage est évalué, la façon dont les professeurs sont préparés et soutenus et dont ils sont tenus responsables du rendement de leurs élèves " (p. 230), sont susceptibles de créer des problèmes et des discussions parmi les éducateurs professionnels à l'échelle locale, régionale et provinciale. Par exemple, White et Purdom (1996) considèrent que la confusion et les discussions à propos de l'utilisation d'ordinateurs et de technologies connexes dans les écoles reflètent des approches philosophiques conflictuelles à l'égard du programme d'études.

L'introduction graduelle de la technologie en réseau dans les écoles primaires et secondaires n'atténue en rien les controverses et les conflits qu'entraînent les efforts pour améliorer le système scolaire. Au contraire, elle éclaire les débats existants selon de nouvelles perspectives. Elle joue le rôle d'un catalyseur de débats, puisque les personnes qui participent aux discussions font part de leurs propres perceptions à propos de ce que la technologie peut faire ou non (voir la section portant sur les questions essentielles, dans le site Web de la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants (http://www.stf-fce.ca/f/notre/restech/ART&PRA2.htm). Fullan (1993) souligne la controverse considérable qu'engendrent les efforts d'amélioration. Et Hatch (1998), analyste du projet communautaire ATLAS – un partenariat entre la Coalition of Essential Schools, l'Education Development Center, le Harvard Project Zero, et le School Development Program, aux États-Unis – montre qu'on ne peut faire fi des différences profondes entre les théories des mesures à prendre que défendent diverses personnes et organisations participant aux efforts de réforme. Il fait observer ce qui suit :

Même dans le cas où on était relativement d'accord au sujet des objectifs et de la mission – lorsque les divergences entre les approches étaient perçues comme une simple question de degré et non comme un désaccord direct, que de bonnes relations existaient aux niveaux les plus élevés et qu'un financement considérable était fourni –, en raison des différentes approches à l'égard de trois des dilemmes de base concernant l'enseignement, il était extrêmement difficile de prendre des décisions et d'exécuter les travaux en collaboration qu'exigeait la réforme scolaire (p. 24).

Les trois dilemmes dont il parle sont les suivants : 1) Comment obtenir un vaste soutien tout en favorisant l'innovation; 2) Comment équilibrer les besoins et l'intérêt des élèves, des enseignants et de la société dans les programmes d'études; et 3) Comment équilibrer le besoin d'autonomie et les avantages du soutien et de l'orientation. Reconnaissant que les différentes théories des mesures à prendre soutenues par les partenaires possédant une vaste expérience en réforme scolaire rendaient le succès difficile, voire impossible, à réaliser, il recommande " d'explorer la façon dont les théories des mesures à prendre surgissent de diverses expériences et perspectives [et] la façon dont elles peuvent fournir un moyen de comprendre et d'apprécier la logique et le raisonnement qui sous-tendent un certain nombre d'approches différentes à l'égard de la réforme de l'éducation (p. 27) ".

D’autres tendances, identifiées par Westbrook et Kerr (1996) et liées à la réforme et à la gouverne, sont les suivantes : 1) en principe, l’intégration des NTIC amène des changements dans les priorités et les modèles de financement, non seulement en termes d’équipement informatique et de logiciels, mais aussi pour la reconfiguration et la remise à neuf des réseaux des classes, des coûts pour l’entretien du matériel, le développement professionnel et le support technique; 2) le financement par élève pour les NTIC est restreint (environ 3 %) et sous les estimations de ce qui devrait être requis pour atteindre le niveau de technologie désiré par certains éducateurs, décideurs et parents.

Avant que l’équipe de recherche ne souligne les lacunes au chapitre de la recherche relative aux NTIC dans le domaine de l'éducation, on doit préciser un autre point. Les administrateurs en éducation voient, tout comme les enseignants, leurs méthodes remises en question par la technologie en réseau qui permet des relations plus horizontales entre les professionnels visant les mêmes objectifs en matière d'éducation. Kerr (1996a) fait remarquer ce qui suit :

Le défi pour les administrateurs, dont un grand nombre ont passé leur vie dans des systèmes entièrement bureaucratiques, n'est pas moindre que celui que doivent relever les enseignants; les caractéristiques problématiques des systèmes bureaucratiques se prêtent moins aux solutions distinctes (tout comme de nombreuses méthodes d'enseignement) et sont le plus souvent codifiés sous forme de toutes sortes de règlements de commissions scolaires, de codes administratifs et de lois nationales (p. 25).

 

Écarts relatifs aux connaissances actuelles sur l'utilisation en réseau de la technologie de la maternelle aux 12e et 13e années

 

Le cadre adopté pour l'analyse de l'utilisation des nouvelles technologies en classe et les nouvelles tendances précitées révèlent que nous connaissons actuellement mal l'impact (existant et possible) de l’ordinateur en réseau sur l'enseignement et l'apprentissage. On peut résumer comme suit certaines de ces lacunes.

4.2.1 Connectivité et accès

L'accès substantiel aux technologies en réseau, au chapitre des ressources et de la compétence de l'apprenant à les utiliser, demeure l'exception dans les salles de classe. Étant donné la connectivité et l'accès limités, les résultats des recherches reflétant l'utilisation pratique de ressources et d'outils en réseau dans les écoles primaires et secondaires sont rares. Il importerait d’obtenir de plus amples renseignements sur les ressources à jour disponibles (Schofield, Davidson, Stocks et Futoran, 1998, p. 371), le processus de planification technologique des écoles, des conseils scolaires et des facultés d’éducation (ASCD, 1998; NCATE, 1997) et la capacité des élèves d'utiliser de façon plus efficace les ressources en réseau (Schacter, Gregory, Chung et Dorr, 1998).

Par exemple, on pourrait réduire les lacunes en matière de recherche et améliorer la recherche pédagogique au Canada en effectuant des enquêtes sur :

le niveau d'expérience avec l’ordinateur en réseau des enseignants canadiens, en se fondant sur les conclusions de Rosen et Weil aux États-Unis (1995);

le niveau d'accès des élèves aux ordinateurs reliés à un réseau (intranet et Internet) aux fins de tâches liées à un sujet spécifique ou d'apprentissage axé sur un projet qui intègrent un certain nombre de matières, à l'aide de plans institutionnels d’intégration technologique.

4.2.2 Perfectionnement professionnel relatif aux ressources en réseau

L'utilisation efficace de ressources en réseau à des fins d'apprentissage signifie que l'on doit jumeler les ressources avec une approche d'enseignement différente de l'approche traditionnelle. Il importe d’obtenir de plus amples renseignements sur la nature et l'étendue de l'expérience des enseignants dans l’utilisation des TIC (Rosen et Weil, 1995), la façon dont les enseignants perçoivent ces ressources (Kerr, 1996), la façon dont ils comprennent leur impact sur l'ensemble de la société (NCATE, 1997) et dont ils modifient leurs méthodes d'enseignement afin de les utiliser de façon efficace (Haymore Sandholtz, Ringstaff et Dwyer, 1997; Maring, Wiseman et Myers, 1997). Il faut également obtenir de plus amples informations sur les activités de perfectionnement professionnel en réseau (nature, processus et résultats; Moonen et Voogt, 1998 ; Breuleux, Laferrière et Bracewell, 1998).

Par exemple, on réduirait les écarts en matière de recherche et on améliorerait la recherche pédagogique au Canada en effectuant une étude sur deux points :

les théories des mesures à prendre par les partenaires, qui seraient fondées sur les résultats de Hatch (1998);

les perceptions qu'ont les éducateurs des propriétés de la technologie en réseau – " un outil permettant d'améliorer les façons de faire, un ensemble d'appareils et de procédés qui permettent d'augmenter l'efficacité et l'efficience de l'éducation sans modifier les hypothèses sous-jacentes à propos des rôles et des relations des élèves, des enseignants, des parents et des administrateurs touchés (...) ou un type très différent d'outil – un outil axé sur le perfectionnement des capacités de chacun dans un contexte social et sur la restructuration du travail des écoles ", comme Kerr le souligne à la fin du chapitre 1 de Technology and the future of Schooling (1996).

 

4.2.3 Programme d'études – contenu stable ou dynamique

Le contenu de ce qui sera enseigné à l'aide de ressources en réseau est de plus en plus diversifié et exige davantage de participation et de travail de la part de l'apprenant. On doit obtenir de plus amples données afin de déterminer si ce contenu plus dynamique s'oppose au contenu et aux objectifs des programmes d'études traditionnels (Saye, 1997), et, dans l'affirmative, sur la façon d'atténuer ces contradictions (Hewitt et Scardamalia, 1998).

Par exemple, on réduirait les écarts en matière de recherche et on améliorerait la recherche pédagogique au Canada en effectuant une étude sur :

les attitudes solidement établies et associées aux pratiques conflictuelles des éducateurs (croyances à propos du contenu, de la méthode, de la structure et de l'évaluation des programmes d'études), à l'aide des résultats de White et Purdom (1996);

 

les programmes avant-gardistes axés sur des capacités supérieures de raisonnement, en se fondant sur les travaux de McGilly (1994) et de Scardamania et Bereiter (1996).

 

4.2.4 Indicateurs de rendement permettant d'évaluer l'utilisation et l'impact des technologies en réseau

 

À mesure que la présence et l'utilisation des technologies de l'information se propagent, les écoles et les universités devront élaborer des indicateurs de rendement afin d'assurer le suivi de l'utilisation des technologies et les résultats obtenus, et d'assurer une reddition de compte aux sources de financement et au public. Ces indicateurs sont nécessaires, surtout pour faire le suivi des types de ressources disponibles et de leur accès, des efforts de perfectionnement professionnel, des changements apportés à l'enseignement et aux méthodes d'enseignement, et des modifications de ce qu'apprennent les élèves (Wenglinsky, 1998; Windschitl, 1998; Bordia, 1997; Harrington et Quinn-Leering, 1996). Des études sont requises concernant :

les croyances à propos de ce qui constitue le succès, en se fondant, par exemple, sur les résultats de Knapp au chapitre de l'enseignement des sciences et des mathématiques (1997);

les matières de pointe maîtrisées à l'aide de ressources et d'outils en réseau, en se fondant sur les conclusions de Dede en tant que rédacteur en chef du ASCD Yearbook on Learning with technology de 1998;

les résultats des examens normalisés, en se fondant sur les conclusions de Wenglinsky (1998);

de nombreux autres projets de recherche qui seraient d'un niveau suffisamment élevé (complexe) et officiel pour soutenir les conclusions formulées par ceux qui ont adopté la technologie lorsqu'on examine les résultats de l'apprentissage, comme le souligne Jones et Paolucci (1998) dans leur étude de plus de 800 articles de recherche associés à la technologie dans l'éducation remontant à 1992. Comme le mentionne Wenglinsky (1998), l'étude de Mandinach et Cline (sous presse) soulignera la nécessité d'utiliser la technologie durant des périodes bien définies afin de procéder à des expériences contrôlées qui contribueront à fournir les preuves de sa contribution à l'apprentissage et à l'enseignement.

 

4.3 La salle de classe en réseau dans l’enseignement supérieur

 

4.3.1 Tendance 1 : L’apparition d’un nouveau mode d’apprentissage panaché fait d’activités d’apprentissage en vis-à-vis et en réseau

 

Depuis de nombreuses années, différents types d’apprentissage se côtoient et s’entremêlent, semestre après semestre, à l’intérieur des pratiques d’enseignement universitaire. Ces pratiques sont caractérisées par des modes d’apprentissage mutables qui empruntent leurs formes autant à la perpétuation d’un enseignement traditionnel, transmis plus souvent qu’autrement grâce à des exposés magistraux centrés sur les connaissances d’un professeur, qu’aux techniques de diffusion d’une formation à distance rejoignant une clientèle disparate, localisée à l’extérieur des campus, et à l’émergence d’une téléprésence éducative in et ex situ générée par le développement et l’utilisation des NTIC. Cours magistraux, vidéos, multimédias et télécommunications soutiennent, des fois, de façon hybride, parfois, d’une manière plus intégrée, les divers processus d’apprentissage.

Entre les deux principaux modes d’apprentissage, ceux associés aux formules traditionnelles du transfert des connaissances et des rencontres en face à face et ceux dispensés au moyen d’un enseignement en réseau, l’analyse des articles scientifiques de la revue documentaire fait ressortir les gains éducatifs indéniables du travail en réseau par rapport à l’enseignement traditionnel :

Une meilleure organisation pédagogique, une meilleure transmission des connaissances, une meilleure accessibilité aux informations scientifiques utilisées à des fins de démonstration et d’illustration des connaissances enseignées et l’accroissement de la qualité de l’enseignement: Barker, Banerji, Richards et Check Meng Tan, 1995; Silverman, 1995; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; Barker et Check Meng Tan 1997; Crook, 1997; Downing et Rath, 1997; Harasim, 1997; Jaffee, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Moon, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; National Council for Accreditation of Teacher Association, 1997; Richards, Barker, Check Meng Tan, Hudson et Beachan, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998

Un engagement plus évident et plus soutenu entre les participants et de meilleurs échanges entre les pairs : Walther, 1995; Academic Systems, 1997; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; Austin, 1997; Brown, 1997; Downing et Rath, 1997; Harasim, 1997; Hiltz, 1997; Jaffee, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997; Wells et Anderson, 1997; Deden, 1998

Un mode d’enseignement favorisant l’éclosion d’une dynamique interactive qui stimule les processus d’acquisition et d’assimilation des connaissances de façon plus approfondie : Silverman, 1995; Academic Systems, 1997; Anderson, 1997; Barker et Check Meng Tan, 1997; Brown, 1997; Crook, 1997; Downing et Rath, 1997; Harasim, 1997; Hiltz,1997; Jaffee, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Richards, Barker, Check Meng Tan, Hudson et Beachan, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998

Un partage plus distribué des connaissances entre les participants : Silverman, 1995; Walther, 1995; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; ; Barker et Check Meng Tan, 1997; Brown, 1997; Davis, Wright, Still et Thonrton, 1997; Harasim, 1997; Hiltz, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; McAteer, Tolmie, Duffy et Corbett, 1997; Maltais et Rondeau, 1997; Moon, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; National Council for Accreditation of Teacher Association, 1997; Wilson et Whitelock, 1997

Un encadrement plus soutenu et beaucoup plus personnalisé : Silverman, 1995; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; Austin, 1997; Hiltz, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Maltais et Rondeau, 1997; Wilson et Whitelock, 1997

Une meilleure intégration des participants : Walther, 1995; Anderson, 1997; Austin, 1997; Brown, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997

Une meilleure assimilation des connaissances, un meilleur réinvestissement et des transferts des connaissances vers d’autres domaines plus appropriés : Anderson, 1997; Brown, 1997; Kapur et Stillman, 1997.

 

4.3.2 Tendance 2 : L’accès à l’information est plus direct, interactif et souple

Les étudiants bénéficient d’un accès à des banques de données, à des documents en réseau, à des tours cédéroms, à des sites Internet. La littérature scientifique dénombre déjà de nombreuses initiatives fructueuses. Cette prolifération de documents en réseau engendre des retombées éducatives positives. De fait, plusieurs études démontrent la véracité du postulat suivant : une meilleure accessibilité de l’information en réseau accroît la motivation, tant chez les enseignants que chez les apprenants, et elle génère un degré de satisfaction, de part et d’autre, tout en profilant de meilleurs résultats académiques :

L’information en réseau génère de meilleures performances : Silverman, 1995; Academic Systems, 1997; Anderson, 1997; Brown, 1997; Downing et Rath, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; McAteer, Tolmie, Duffy et Corbett, 1997; Wells et Anderson, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998

L’information en réseau génère une plus grande satisfaction de même qu’une plus grande motivation à s’approprier les connaissances : Barker, Banerji, Richards et Check Meng Tan, 1995; Silverman, 1995; Walther, 1995; Academic Systems, 1997; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; Austin, 1997; Barker et Check Meng Tan, 1997; Brown, 1997; Crook, 1997; Downing et Rath, 1997; Hiltz, 1997; Jaffee, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998

L’information en réseau génère des formes flexibles d’apprentissage : Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Barker et Check Meng Tan, 1997; Collis, Vigerhoets et Moonen, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Harasim, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Northern University, 1997; Richards, Barker, Check Meng Tan, Hudson et Beachan, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997; Hanss, 1998

L’information en réseau génère des formes d’organisation variées et des supports multiformes d’apprentissage : Coltar et Shimabukuro, 1995; Novick et Fickas, 1995; Silverman, 1995; Bonk, Appleman et Hay, 1996; Koltay, Trelease et Davis, 1996; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Austin, 1997; Brown, 1997; Davies, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Ellis, 1997; Harasim, 1997; Jaffee, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Northwestern University, 1997; Shabo, Guzdial et Stasko, 1997; Sloane, 1997; Svanum, Chen et Bublitz, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997; Varnhagen, Drake et Finley, 1997;; Wythe, Rozum et Gore, 1997; Bachman et Panzarine, 1998; Burden et Davies, 1998; Hanss, 1998; Reed et Afjeh, 1998

L’information en réseau génère un meilleur ancrage avec les réalités et les pratiques professionnelles de domaines donnés : Eagan et Greenfield, 1995; Jacobson, 1995; Silverman, 1995; Hayes et Lehmann, 1996; Koltay, Trelease et Davis, 1996; Lehman et Fernig, 1996; Parker, Wallis, Halama, Brown, Cradduck, Graham, Wu, Wagenaar, Nammone, Greene et Holman, 1996; Austin, 1997; Davies, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Jaffee,1997; National Council for Accreditation of Teacher Association, 1997; Oakes, 1997; Yaverbaum et Liebowitz, 1998.

 

4.3.3 Tendance 3 : L’interaction sociale retrouve son importance dans le  processus d’apprentissage

D’une part, les travaux effectués à l’Open University, à la Teluq, à l’université d’Athabaska ainsi qu’à d’autres universités du même genre, notamment en Australie et en Scandinavie, indiquent la présence d’une interaction sociale en réseau pouvant être soutenue lorsque les participants d’un cours suivi à distance font usage de l’ordinateur en réseau. D’autre part, sur les campus universitaires, les évaluations effectuées par les unités de formation continue montrent des résultats similaires. En outre, les publications sur les Computer-Mediated Communication (CMC) par des professeurs, le plus souvent rattachés à des universités ayant des étudiants à distance, se font de plus en plus nombreuses. Cependant, la marge entre une réussite concluante et un succès mitigé est minime. Tout dépend du contexte pédagogique sous lequel l’apprentissage prend forme. Ce contexte dicte la nature des interactions et des rapports sociaux émergents :

L’interaction sociale générée par les NTIC est élevée lorsque l’enseignant tient compte des caractéristiques " culturelles " des participants et de leur engagement à participer : Silverman, 1995; Austin, 1997; Calvani, Sorzio et Varisco, 1997; Jaffee, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; McAteer, Tolmie, Duffy et Corbett, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Oakes, 1997; Wilson et Whitelock, 1997

L’interaction sociale générée par les NTIC est élevée lorsque les objectifs et les tâches d’apprentissage sont clairs et explicites : Silverman, 1995; Austin, 1997; Calvani, Sorzio et Varisco, 1997; Issroff et Eisenstadt, 1997; Jaffee, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; McAteer, Tolmie, Duffy et Corbett, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Oakes, 1997; Wilson et Whitelock, 1997

L’interaction sociale générée par les NTIC est équivalente au mode en face à face; sous certains rapports, l’interaction électronique lui est supérieure : Silverman, 1995; Walther, 1995; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Austin, 1997; Brown, 1997; Russell et Cohen, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997

L’interaction sociale générée par les NTIC est beaucoup plus liée à la communication et au partages des savoir et à l’encadrement pédagogique : Silverman, 1995; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Wilson et Whitelock, 1997

L’interaction sociale générée par les NTIC suscite des collaborations et des coopérations originales et innovatrices : Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Austin, 1997; Brown, 1997; Collis, Vingerhoets et Moonen, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Ellis, 1997; Ehrmann, 1997; Fortenberry, 1997; Harasim, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Murphy et Williams, 1997; Northwestern University, 1997; Russell et Cohen, 1997; Western Governors University, 1997; Hanss, 1998; Horgan, 1998; Lévy, 1998

Les déficiences technologiques des participants n’ont qu’un impact modeste sur leurs capacités d’interagir entre eux : Ross, 1996.

 

 

 

 

 

4.3.4  Tendance 4: La communauté apprenante, soutenue par des technologies mises en réseau, constitue un nouveau dispositif d’apprentissage en coopération qui est mis à l’épreuve de bien des façons

 

La communauté d’apprentissage est un processus conjoint de création et de mise en commun des ressources en vue de partager des connaissances, des habiletés et des attitudes. Peu importe les moyens utilisés, la communauté d’apprentissage se construit en fonction de buts à atteindre. Elle se modèle aux finalités d’apprentissage. La communauté d’apprentissage est socialement inscrite dans un contexte culturel spécifique à partir duquel les participants insufflent, grâce à des valeurs négociées, des sens et des motifs à leurs actions et à leurs activités d’apprentissage. Collaboration, coopération, échange, entraide et négociation forment les principaux attributs de ce processus. À différents degrés, les NTIC permettent l’éclosion de rapports dialogiques fructueux entre les participants qui favorisent une émergence physique et virtuelle de ce genre de regroupement culturel et social. À ce chapitre, cependant, comme la communauté d’apprentissage se développe souvent dans un cadre de références non connu des acteurs quant à la formulation des véritables buts qu’elle s’est fixée, elle présente, quelquefois, en bout de piste, des succès mitigés qui sont corrélatifs d’un contexte pédagogique sous lequel cette communauté s’est développée.

La communauté d’apprentissage générée par les NTIC requiert une forme d’organisation et de fonctionnement différente de celle des classes traditionnelles : Brown, 1997; Calvani, Sorzio et Varisco, 1997; Collis, Vingerhoets et Moonen, 1997; Issroff et Eisenstadt, 1997; Harrington, 1998

La communauté d’apprentissage générée par les NTIC requiert virtuellement un sentiment d’appartenance collectif et une identité commune : Silverman, 1995; Watabe, Hamaleinen, Whinston, 1995; Koble, 1996; Calvani, Sorzio et Varisco, 1997; Ellis, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Issroff et Eisenstadt, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Murphy et Williams, 1997; Northwestern University, 1997; Western Governors University, 1997; Hanss, 1998; Horgan, 1998

La communauté d’apprentissage générée par les NTIC favorise des formes d’échange constructives et innovatrices : Silverman, 1995; Watabe, Hamaleinen et Whinston, 1995; Koble, 1996; Austin, 1997; Brown, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Ehrmann, 1997; Harasim, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Murphy et Williams, 1997; Northwestern University, 1997; Western Governors University, 1997; Hanss, 1998; Horgan 1998

La communauté d’apprentissage générée par les NTIC redéfinit le rôle de l’enseignant : Silverman, 1995; Austin, 1997; Ehrmann, 1997; Ellis, 1997; Harasim, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997; Harrington, 1998; Coalition for Networked Information (CNI), 1998.

 

4.3.5 Tendance 5 : Les ressources informatiques sont utilisées pour élargir la notion de résultats en ce qui a trait à l’enseignement et à l’apprentissage sur les campus universitaires

Dans les sections précédentes, les cas détaillés ont démontré le bien-fondé du postulat décrivant la cinquième observation. L’émergence d’un mode d’apprentissage en réseau, l’accessibilité à une information en réseau plus directe, plus interactive et plus flexible, l’augmentation des interactions sociales et l’éclosion de communautés d’apprentissage contribuent directement à accroître la performance des étudiants, peu importe l’endroit d’où ils suivent leur formation universitaire. Tout l’ensemble est interrelié. Le développement d’une meilleure compréhension, d’un savoir plus approfondi, d’un esprit critique, de capacités d’analyse, de facultés de synthèse et d’attitudes individuelle et collective se répercutent donc sur les résultats des apprentissages :

L’enseignement en réseau raccourcit les temps dévolus à la gestion académique : Barker, Banerji, Richards et Check Meng Tan, 1995; Silverman, 1995; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; Barker et Check Meng Tan 1997; Crook, 1997; Downing et Rath, 1997; Harasim, 1997; Jaffee, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Moon, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; National Council for Accreditation of Teacher Association, 1997; Richards, Barker, Check Meng Tan, Hudson et Beachan, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998; Harrington, 1998

L’enseignement en réseau augmente les temps dévolus à la fonction enseignement; il accroît la qualité de l’enseignement : Barker, Banerji, Richards et Check Meng Tan, 1995; Silverman, 1995; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; Barker et Check Meng Tan 1997; Collis, Vingerhoets et Moonen, 1997; Crook, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Downing et Rath, 1997; Ellis, 1997; Harasim, 1997; Jaffee, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Moon, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; National Council for Accreditation of Teacher Association, 1997; Richards, Barker, Check Meng Tan, Hudson et Beachan, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998; Harrington, 1998

L’enseignement en réseau stimule la communication entre les participants; il favorise l’engagement et la participation : Barker, Banerji, Richards et Check Meng Tan, 1995; Walther, 1995; Academic Systems, 1997; Alavi, Yoo et Vogel, 1997; Anderson, 1997; Austin, 1997; Barker et Check Meng Tan, 1997; Brown, 1997; Crook, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Downing et Rath, 1997; Ellis, 1997; Harasim, 1997; Hiltz, 1997; Jaffee, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Swigger, Brazile, Lopez et Livingston, 1997; Wells et Anderson, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998

L’enseignement en réseau permet le développement de connaissances plus approfondies de même qu’un esprit critique : Silverman, 1995; Academic Systems, 1997; Anderson, 1997; Barker et Check Meng Tan, 1997; Brown, 1997; Crook, 1997; Downing et Rath, 1997; Harasim, 1997; Ellis, 1997; Hiltz, 1997; Jaffee, 1997; Kapur et Stillman, 1997; Light, Colbourn et Light, 1997; Murphy, Drabier et Epps, 1997; Richards, Barker, Check Meng Tan, Hudson et Beachan, 1997; Deden, 1998; Gilliver, Randal et Pok, 1998.

 

4.3.6 Tendance 6 :     L’université en tant qu’institution est invitée à adapter son activité aux nouveaux besoins de l’enseignement supérieur

La Conférence de Monterey, USA (" Higher Education and the NII : From Vision to Reality "), de septembre 1995, a tracé les balises des futures actions dans le domaine de l’enseignement supérieur. Les universités subissent déjà les pressions du monde économique qui insiste sur une formation mieux adaptée aux exigences du monde du travail. Résolution de problèmes se rapprochant des réalités contemporaines, travail en équipe, formation continue, connaissances interdisciplinaires, multiples interactions sociales entre les étudiants et les professeurs, compétences métacognitives, apprentissage actif centré sur les besoins d’apprentissage de la clientèle et intégration des NTIC dans les processus éducatifs deviennent des priorités académiques incontournables. À ce chapitre, l’enseignement universitaire doit être ouvert et flexible. Plusieurs choix judicieux impliquent une kyrielle d’acteurs en amont et en aval du monde éducatif. Ces choix doivent être coordonnés pour que les nouveaux cadres de l’enseignement puissent être administrés et qu’ils soient jugés acceptables, accessibles et pratiques. Cela requiert de l’innovation, de la concertation, de la collaboration et de la coopération. Les NTIC permettent de générer des outils puissants au service des communautés éducatives désirant relever ces défis :

Les NTIC sont l’occasion de partenariats éducatifs concertés et innovateurs entre les différents secteurs publics et privés de la société; ces partenariats se créent à l’échelle institutionnelle et régionale et ils se confinent aussi à des dimensions extra-régionale, nationale et continentale : Eagan et Greenfiled, 1995; Ehrmann, 1995; Koltay, Trelease et Davis, 1996; Collis, Vingerhoets, 1997; Davies, 1997; Davis, Wright, Still et Thornton, 1997; Ehrmann, 1997; Ellis, 1997; Fortenberry, 1997; Moon, 1997; Murophy et Williams, 1997; Northwestern University, 1997; Western Governors University, 1997; Hanss, 1998; Horgan, 1998

Les NTIC favorisent la création et l’utilisation d’outils de mesure et d’évaluation flexibles et performants qui permettent de déterminer les impacts et les apports des technologies dans l’enseignement supérieur: Ehrmann, 1995; Brown, 1997; Ehrmann, 1997; Harrington, 1998.

 

4.3.7 Tendance 7 :  L’ordinateur relié à d’autres ordinateurs constitue un élément important dans la modification des procédures administratives universitaires, tant au niveau local que général

Les NTIC entraînent dans leur sillage de nombreux remous de changement. Ces technologies incitent de nouvelles façons de faire. Services et ressources à la communauté universitaire se métamorphosent pour offrir une nouvelle gamme d’outils de gestion administrative et de support aux études plus performants et plus accessibles à leurs clientèles. Bibliothèques virtuelles, gestion administrative et gestion organisationnelle en réseau s’intègrent dans ce nouveau décor institutionnel :

Les NTIC transforment la fonction des bibliothèques universitaires et modifient intrinsèquement le rôle des bibliothécaires : Eagan et Greenfield, 1995; Kotlay, Trelease et Davis, 1996; Reid, 1996; Davies, 1997; Hirshon, 1998

Les NTIC transforment les structures organisationnelles des universités : de nouvelles ressources, de nouveaux services et de nouvelles pratiques prennent forme et ces innovations sont beaucoup plus performantes que les anciennes façons de faire : Jacobson, 1995; Harel et Partipilo, 1996; Kotlay, Trelease et Davis, 1996; Lehman et Fernig, 1996; Brown et Malaney, 1997; Davies, 1997

 

 

4.4 Lacunes relatives aux connaissances actuelles sur l'utilisation des technologies de l’information et des communications dans les salles de classe

Le cadre de travail adopté pour structurer et analyser l'utilisation de la technologie en direct aux fins d'éducation et les nouvelles tendances précitées révèlent qu'on connaît mal actuellement l'impact (existant et possible) de la technologie en réseau sur l'apprentissage et l'enseignement. On peut résumer certaines de ces lacunes comme suit :

4.4.1 Connectivité et accès

Le nombre de classes universitaires équipées d'un ou plusieurs ordinateurs reliés à un réseau (intranet et Internet) est beaucoup moins élevé que ce que l'on retrouve dans les écoles primaires. Cependant, le nombre d'étudiants qui possèdent un ordinateur relié à Internet augmente sans cesse, et les laboratoires universitaires et collégiaux sont mieux équipés que ceux des écoles secondaires. On manque de données fiables, et les études à jour et précises sont pratiquement inexistantes. L'" accès " étant mal défini, il constitue également un objectif mobile, à mesure que les largeurs de bandes sont de plus en plus accessibles et que les applications logicielles deviennent plus exigeantes. Devrait-on inclure dans l'" accès " les étudiants dont le professeur effectue, durant un exposé devant une classe nombreuse, des démonstrations en empruntant du contenu d'Internet, ou ceux qui doivent donner leur opinion sur leur ordinateur portatif relié à un réseau dans une classe de taille similaire (voir le projet de l'Université Laval et d'IBM visant à équiper tous les nouveaux étudiants en administration des affaires d'un ordinateur portatif qu'ils pourront utiliser à l'intérieur et à l'extérieur de la classe)? Nous éprouvons des difficultés à assurer le suivi des ressources efficaces qui sont accessibles aux étudiants de niveau postsecondaire (temps d'accès fourni aux apprenants, données quantitatives/qualitatives sur les cours donnés sur le Web, exercices exigeant des activités en réseau, etc.).

L'identité et les possibilités de travail de l'apprenant changent-elles à mesure qu'il adopte les outils en réseau aux fins de recherche et de demande de renseignements ? Il n'existe pas d'études longitudinales sur les Canadiens qui ont emprunté cette voie.

 

4.4.2 Corrélation entre perfectionnement professionnel et outils en réseau

L'utilisation efficace de ressources d'apprentissage en réseau est liée à une pédagogie ou à une stratégie d'enseignement appropriée. Les professeurs d'université ont toujours refusé la formation en pédagogie. Les études utilisant la méthode mixte examinée ci-dessus prouvent qu'un enseignement efficace de ces technologies exige une formation. Leurs points de vue évoluent-ils compte tenu de la prochaine concurrence, à mesure que l'étudiant aura un plus grand nombre de choix pour acquérir ses connaissances? Croient-ils toujours que l'enseignement et l'apprentissage en réseau demeureront statiques ?

L'enseignant-artiste peut œuvrer dans l'édition de ressources multimédias, rencontrer les étudiants de premier cycle dans le studio (voir le modèle EDUCAUSE), ou présenter un exposé de façon synchrone ou asynchrone. L'enseignant-scientifique peut donner un cours avec des collègues chercheurs, discuter en réseau avec des étudiants inscrits à des programmes d'autres universités, ou superviser la création du matériel d'enseignement étroitement associé à son activité de recherche. Des études de cas d'enseignants canadiens qui ont exercé de telles activités pourraient contribuer grandement à l'élaboration de nouvelles méthodes d'enseignement.

4.4.3 Meilleur équilibre entre un contenu stable et dynamique

Compte tenu du cadre précité, le contenu de ce qui est enseigné dans les classes en réseau sera vraisemblablement de plus en plus composé d'un contenu " emprunté " du Web, d'un contenu à élaborer par le professeur et d'un contenu à construire par l'apprenant. Comment ces proportions évolueront-elles avec le temps ? Dans quelle mesure auront-elles des répercussions sur l'enseignement des professeurs d'université ? Sur la recherche ? Le groupe de recherche n'a trouvé que des extrapolations à cet égard : il n'existe aucune recherche institutionnelle.

  4.4.4 Indicateurs de rendement pour évaluer l'utilisation et l'incidence des     technologies en réseau sur l'enseignement et l'apprentissage

Des indicateurs de rendement sont importants pour les établissements postsecondaires qui doivent relever de nouveaux défis à mesure que se développe un environnement d'apprentissage en réseau. Les étudiants adultes aiment avoir une grande diversité de choix en matière de programmes et de cours en réseau accessibles (souplesse, sentiment d'appartenance au sein de communautés d’apprenants, communautés de pratique en réseau). Les circonstances dans lesquelles ils peuvent entreprendre de façon efficace et satisfaisante de tels programmes, cours et activités d'apprentissage sont en cours d'élaboration même si très peu de recherches sont effectuées à ce sujet.

Au niveau postsecondaire, le contenu de l’enseignement est beaucoup moins standardisé. Jusqu'à maintenant, l'évaluation relevait de chaque professeur, mais l'Université Western Governors tente de faire une percée dans ce domaine en distinguant l'évaluation du rendement du processus d'enseignement proprement dit. La façon dont les étudiants réagiront à un tel changement pourrait faire l'objet d'une étude longitudinale dans un proche avenir. En outre, on doit documenter le problème des étudiants qui espèrent que le programme en réseau qui sous-tend leurs études de premier cycle et des cycles supérieurs sera reconnu à l'échelle locale.

5. Synthèse et recommandations

5.1 Synthèse

L'accès à des réseaux sociaux électroniques et en réseau entraîne de nouvelles activités dans les classes, les écoles et les universités, à mesure que les enseignants découvrent les possibilités des ressources et outils en réseau aux fins d'enseignement. En outre, les technologies présentement utilisées dans certaines classes font souvent partie de projets de recherche coopératifs, et peuvent être utilisées partiellement pour répondre aux exigences requises d'une étude particulière. Certains résultats expérimentaux montrent l'impact positif d'une utilisation efficace des NTIC sur les résultats d'apprentissage, mais on commence tout juste à entreprendre des études à grande échelle sur le rendement scolaire supérieur dans des conditions appropriées. Nous sommes conscients du fait que les résultats pourraient différer de façon considérable selon les circonstances dans lesquelles ils sont utilisés. La technologie et les connaissances et compétences des enseignants peuvent en effet faire une grande différence. Mais cette combinaison de circonstances est souvent absente, facteur qu'on n'observe pas souvent dans les résultats des recherches (voir Armstrong, 1998).

On estime que deux modèles d'utilisation extrêmement différents peuvent permettre la structuration de résultats mixtes : l'ECAC: enseignant-e/transmetteur, contenu/préorganisé, apprenant-e-s/accès limité, contexte/aide limitée; l'ECAC+ : enseignant-e/facilitateur, contenu/construit, apprenant-e-s/accès libre, contexte/aide soutenue. Le fait de considérer les quatre modèles de base de chaque modèle comme un tout et non comme des éléments distincts semble être la meilleure approche. En fait, en mettant l'accent sur un élément aux dépens des autres, on soulève des questions superficielles et des discussions stériles. À notre avis, les facteurs fondamentaux dont nous devons nous rappeler constituent un modèle viable qui donne un sens à toutes les activités liées à l'utilisation de ressources et d’outils en réseau et à leur impact. En utilisant ces modèles, il est important de se rappeler que lorsque l'un de ces quatre éléments se modifie, il a une incidence sur les autres.

Lorsque ceux qui branchent des écoles et des classes présument que les enseignants et les apprenants tireront automatiquement profit des ressources et outils en réseau accessibles, ils risquent d'être surpris s'ils s'attendent à ce que les résultats scolaires s'améliorent à court terme. En d'autres mots, leur investissement dans la connectivité constitue déjà un risque élevé, mais, dans certains cas exceptionnels, un tel investissement peut se révéler très fructueux (voir le document de l’Unesco présenté à la Conférence mondiale sur l’éducation supérieure 1998, http://www.education.unesco.org/educprog/wche/index.html). Un investissement modérément risqué vise à combiner la technologie avec le contenu (voir l'initiative relative aux mathématiques lancée par les ministres de l'Éducation en collaboration avec une société privée, provinces de l'Ouest, Canada, dans Macnab et Fitzsimmons, 1998) et, en ce qui concerne l'accès plus intensif des apprenants, cela correspond à un moyen relativement facile d'accéder à un contenu de qualité (interactivité, visualisation, simulation; en réseau ou sur CD-ROM). En matière d'investissements peu risqués, qui ont la faveur de la plupart des gens, le perfectionnement professionnel des enseignants demeure la façon de renouveler l'éducation (avant, durant et après la connectivité électronique).

Au cours des premières phases de la connectivité de réseaux, les problèmes d'accès sont nombreux, et on assiste à un apprentissage de la technologie, l'acquisition d'une culture informatique étant l'outil d'apprentissage. À mesure que l'étudiant apprend à l'aide de la technologie, une diversité d'options d'enseignement sont offertes. On obtient de loin les meilleurs résultats lorsque les enseignants savent comment tirer profit des possibilités d'enseignement et d'apprentissage (synchrone et asynchrone) dans une classe reliée à un réseau.

Depuis quelques années, l'apprentissage en réseau fait partie du programme des universités canadiennes, qui font la promotion de nombreux et importants projets d'éducation. Néanmoins, le nombre de chefs de file dans ce nouveau domaine n'a pas encore atteint le niveau désiré. Présentement, nous pouvons compter sur l'Université Simon Fraser, l'Université de la Colombie-Britannique, l'Université de Toronto, y compris l'Institut d'études pédagogiques de l'Ontario et quelques facultés d’éducation comme celles de l'Université McGill et de l'Université Laval. On doit souligner les activités de recherche et d'enseignement de la Télé-université du Québec et de l'Université d'Athabaska, qui font figure de pionniers dans le domaine du télé-apprentissage. Ces chefs de file ont déjà entrepris de nombreux projets innovateurs dont on commence à entendre parler.

Toutefois, ces entreprises et innovations ne font pas encore preuve de la vitalité qui caractérise celle des universités et collèges britanniques et américains. Par conséquent, la croissance du nombre d'acteurs associés à de nouveaux partenaires est impressionnante et demeure un facteur d'importance primordiale. L’impact potentiel dans le champ de l’éducation supérieure est étudié dans le document d’OCDE, intitulé le Global Research Village (1998). Les réseaux engendrent des activités de recherche riches et diversifiées. Les activités d’enseignements suivront-elles ce même chemin ?

Compte tenu des sept tendances liées au secteur de l'enseignement supérieur et de leur combinaison avec les modèles d'utilisation précités, les orientations de la recherche sont destinées à varier énormément au chapitre des résultats et des produits finaux. Cette intégration des ressources et outils en réseau est un processus permanent : d'une part, il croît sans cesse, mais il est limité; d'autre part, l'élaboration d'une vision profonde, orientée et innovatrice, qui tient pleinement compte des exigences, en est toujours à ses débuts.

Le programme de recherche TL*NCE (TeleLearning Network of Centres of Excellence, http://telelearn.ca) contribue à réaliser ces objectifs de recherche, en mettant l'accent sur la recherche de nouvelles pédagogies (thèmes 4, 5 et 7 en particulier). L'équipe de chercheurs du réseau EVNET (Evaluation Network, http://socserv2.mcmaster.ca/srnet/evnet.htm) et d'autres chercheurs sont en train d'évaluer un certain nombre de méthodes innovatrices. Les programmes de recherche stratégique du CRSH appuient aussi un certain nombre de projets de recherche (voir le document intitulé Information on Education and Technology 1992-1997 ). Le Bureau des technologies d'apprentissage (BTA) soutient également certains projets de recherche. Au Québec, l'Action concertée du Fonds FCAR (http://strauss.fcar.qc.ca:80/), axée sur les NTIC, soutient les chercheurs dont les recherches portent sur : 1) les connaissances en informatique et en multimédia, la conception et la production, grâce à des questions comme celle-ci : comment les étudiants procèdent-ils lorsqu'ils sont autorisés à utiliser des outils et des ressources en réseau? De quel type d'encadrement ont-ils besoin pour produire des travaux significatifs et communiquer efficacement à l'aide des hypermédias (voir les projets de Bordeleau, Deaudelin et autres); 2) les relations entre l'apprenant et son environnement d'apprentissage dans la classe, qui changent constamment (nouveaux rôles et nouvelles formes d'interaction, y compris des modèles de communication et de collaboration toujours en évolution). On retrouve également d'autres études portant sur des questions plus génériques comme l'évolution des modèles d'accès et de participation, la relation entre l'apprenant et le contenu, les impacts positifs perçus de l'attitude ou du perfectionnement sur l'utilisation, le temps, l'espace, etc (voir le EdWeek Report 1998 ( http://www.edweek.org/sreports/tc98). Voir également l'appel de propositions du CMEC concernant l'impact des NTIC sur l'éducation et l'apprentissage.

5.2 Recommandations

Considérant les conclusions ci-dessus, nous recommandons de fonder les initiatives en matière de politiques et de recherche sur les approches suivantes :

- un enseignement réfléchi (enseignant-chercheur). Les enseignants qui font une utilisation avisée des ressources et des outils en réseau s'appuient sur une réflexion dans laquelle ils tiennent compte de données empiriques plutôt que de théories personnelles. Le corps enseignant doit s'engager dans cette voie. Ce changement signifie presque certainement une nouvelle approche à l'égard de l'enseignement qui considère, par exemple, l'apprenant comme un agent chargé de construire ses connaissances tout en utilisant des stratégies pédagogiques qui le soutiennent dans l'acquisition de son autonomie intellectuelle.

- un apprentissage et des recherches menées en coopération. La technologie en réseau évolue rapidement. Le modèle de recherche traditionnel axé sur la transmission de connaissances suivie de leur diffusion ne constitue peut-être pas un processus suffisamment souple ou rapide pour répondre aux nouveaux besoins, comme le montre le paragraphe suivant.

- l'expérimentation de concepts. Les problèmes de " conception " sont fréquents aujourd'hui, et on pourrait les résoudre en utilisant des cadres d'" expérimentation " plus directs qui permettraient d'analyser en profondeur les contextes, les contenus et les processus qui assurent la mise en place des conditions appropriées à un apprentissage en réseau. Pour établir de telles conditions, il est recommandé d'adopter les méthodes de recherche suivantes :

- visualiser une classe, un établissement ou un système éducatif branché qui met l'accent sur le contenu et la pédagogie;

- planifier un processus de changement progressif;

- mettre en œuvre les approches ci-dessus grâce à une étroite collaboration entre les intervenants chargés de l'enseignement;

- entamer un processus de renouvellement des quatre éléments constitutifs qui doivent être combinés pour former des modèles d'utilisation comprenant des activités de perfectionnement professionnel;

- financer des cadres de recherche (autrement dit, des écoles primaires et secondaires ainsi que des collèges et des universités) capables et disposés à entreprendre et mener :

- une réflexion novatrice à propos de l'accès des apprenants à des ressources et à des outils en réseau, des méthodes d'enseignement et des facteurs contextuels;

- des enquêtes, des études de cas et des études longitudinales pertinentes;

- des évaluations et des examens des résultats.

Le Canada pourrait devenir un chef de file dans ce nouveau domaine d'étude si les programmes de recherche sur l'enseignement coïncidaient avec une infrastructure électronique bien structurée (CANET 2). Afin que les méthodes d'enseignement et d'apprentissage puissent tirer profit de l'infrastructure électronique fournie au Canada, on doit s'atteler à la tâche et entreprendre des recherches pédagogiques.

En ce qui concerne le contenu, on a déterminé ci-dessous une diversité de secteurs de recherche. Premièrement, on recommande de faire la distinction entre, d'une part, la recherche sur l'utilisation limitée de ressources et d'outils choisis et soutenus de façon adéquate, et, d'autre part, l'élaboration d'une vision profonde, déterminée, orientée, innovatrice et tenant pleinement compte des exigences, activités et facteurs liés à l'enseignement universitaire.

Sujets de recherche liés à la méthode traditionnelle, soit en lien avec l’usage des TIC en appoint ou de manière complémentaire (type I) :

Les designs environnementaux et pédagogiques qui enrichissent l’acquisition et l’assimilation de connaissances et d’habiletés;

Les performances et les compétences acquises à partir d’environnements en réseau complémentaires à l’enseignement;

Les attitudes et les démarches pédagogiques qui stimulent une plus grande motivation, une plus grande satisfaction et une meilleure intégration sociale à pouvoir s’approprier les savoirs;

Les supports techniques, les méthodes pédagogiques et les contenus éducatifs qui permettent d’assurer des ancrages potentiellement conformes aux réalités contemporaines;

Les valeurs et significations éducatives accordées à l’utilisation des ressources en réseau comme soutien et complément aux rencontres en face-à-face;

Les degrés d’autonomie et de contrôle des apprenants dans le repérage, la sélection, le tri et l’exploitation de l’information en réseau;

Les processus éducatifs qui favorisent une meilleure gestion académique qu’elle soit d’ordre formative ou sommative;

Les outils d’évaluation pour mesurer les coûts d’implantation de développement des technologies en réseau, ses impacts éducatifs et la nature et les degrés de compétences acquises et assimilées dans ces environnements;

Les partenariats stratégiques entre les secteurs privé et public, les concertations intra-institutionnelles et les innovations organisationnelles suscitées par les besoins de l’enseignement et de l’apprentissage en réseau;

Sujets de recherche liés à la méthode d'acquisition des connaissances en mode collaboratif (type II) :

 

La cognition distribuée et consciente des connaissances et des habiletés entre les participants dans un environnement d’enseignement et d’apprentissage en réseau;

 

Les méthodes pédagogiques qui favorisent et stimulent en réseau des processus conscients et intentionnels d’acquisition, d’assimilation et de transformation de connaissances, d’habiletés et d’attitudes nouvelles;

Les rôles et les fonctions des enseignants et des apprenants dans un processus fait de constructions partagées et négociées de connaissances, d’habiletés et d’attitudes nouvelles;

Les degrés d’autonomie et de contrôle des apprenants dans le repérage, la sélection, le tri et l’exploitation de l’information en réseau;

Les designs environnementaux et pédagogiques qui favorisent l’éclosion et l’exploitation en réseau de formes ouvertes et flexibles d’apprentissage;

Les environnements culturels et psychologiques qui influent sur le partage et la négociation entre les participants dans la coconstruction de connaissances;

Les interactions sociales conscientes et intentionnelles dans les processus reliés à la coconstruction (partage et négociation de sens) de connaissances, d’habiletés et d’attitudes nouvelles;

Les processus culturels de conscience et d’intentionnalité dans la construction de communautés d’apprentissage et de pratique en réseau;

Les réseautages de communautés d’apprentissage jumelées à des communautés de pratique dans des environnements d’enseignement et d’apprentissage en réseau;

L’évaluation qualitative et quantitative des performances dans des environnements en réseau ouverts et flexibles;

Les outils d’évaluation pour mesurer les coûts d’implantation et de développement des technologies en réseau, ses impacts éducatifs et la nature et les degrés de compétences acquises et assimilées dans ces environnements;

Les partenariats stratégiques entre les secteurs privé et public, les concertations intra-institutionnelles et les innovations organisationnelles suscitées par les besoins de l’enseignement et de l’apprentissage en réseau;

Conclusion

La salle de classe est un endroit où règne l'ordre. L'arrivée des NTIC crée une zone d'incertitude pour les enseignants et les apprenants, ce qui les entraîne dans un processus de risque et d'exploration pour quelque temps. En faisant une recherche sur l'un ou l'autre des quatre éléments fondamentaux des modèles d'utilisation minimisés (ECAC - : enseignant-e/transmetteur, contenu/préorganisé, apprenant-e-s/accès limité, contexte/aide limitée) ou maximisés (ECAC + : enseignant-e/facilitateur, contenu/construit, apprenant-e-s/accès libre, contexte/aide soutenue) tout en négligeant les autres, on obtiendra forcément des résultats partiels et déroutants. L’équipe de recherche insiste sur le fait que mettre l'accent sur un élément au détriment des autres tend à soulever des questions superficielles et à susciter des débats stériles. L'interdépendance des quatre éléments fondamentaux sur lesquels porte la présente étude (et qui en recommande fortement l'application dans toute étude ultérieure) doit être progressivement documentée pour ce qui est de l'incidence des technologies en réseau sur l'enseignement et l'apprentissage en classe. Des développements conceptuels récents qui interviennent dans d'autres domaines, comme la structure d'une organisation apprenante et le nouveau domaine de la gestion des connaissances, semblent aller dans le même sens.

En conclusion, l’équipe de recherche s'attend à ce que les pays qui élaboreront des conceptions étoffées de l'enseignement, de l'apprentissage, du contenu et du contexte pour offrir aux apprenants des écoles primaires, secondaires et postsecondaires des possibilités de renforcement des connaissances et d'expériences sociales communes amélioreront en même temps leur capacité de recherche. On comprendra l'importance de ce choix en lisant le rapport très évocateur que vient de publier l'OCDE sous le titre The Global Research Village : How Information and Communication Technologies Affect the Science System. (1998).

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Stratégie utilisée, à l’exclusion des procédures reliées à ERIC

SOCIAL SCIENCE ABSTRACTS <1984 to June 1998>

1 internet.ti,ab,hw.

2 internet.sh.

3 1 or 2

(world wide web or www).ti,ab,hw.

5 (computer mediated communication or cmc).ti,ab,hw.

6 3 or 4 or 5

7 (teach or learn or school).ti,ab,hw.

8 6 and 7

9 limit 8 to yr'1996-1998

 

ABI/Inform <January to June 1998>

1 internet.ti,ab,hw,co.

2 (world wide web or www).ti,ab,h,co.

3 (computer mediated communication or cmc).ti,ab,hw.

4 1 or 2 or 3

5 (teach or learn or school).ti,ab,hw,co.

6 4 and 5

7 limit 9 to yr'1996-1998

8 7 not proceedings,ti,ab,hw,co.

9 8 not library,ti,ab,hw,co.

 

CURRENT CONTENTS/ALL EDITIONS <Wk 01 1996 to Wk 26 1996>

<Wk 27 1996 to Wk 52 1996>

<Wk 01 1997 to Wk 26 1997>

<Wk 27 1997 to Wk 52 1997>

<Wk 01 1998 to Wk 26 1998>

<Wk 27 1998 to Wk 32 1998>

1 internet.ab,ti,kw,kp.

2 (world wide web or www).ti,ab,ti,kw,kp.

3 (computer mediated communication or cmc).ti,kw,kp.

(teach or learn or school).ab,ti,kw,kp.

5 1 or 2 or 3

6 4 and 5

 

SOCIOFILE / MEDLINE / PSYCHINFO / HUMANITIES ABSTRACTS

1 internet.ab,ti,hw.

2 (world wide web or www).ti,ab,ti,hw.

3 (computer mediated communication or cmc).ti,ab,hw.

4 1 or 2 or 3

5 (teach or learn).ti,ab,hw.

6 4 and 5

7 limit 6 to yr'1996-1998

 

DISSERTATION ABSTRACTS

4 su:internet or su:(world wide web or www) and yr:1996-1998 633

 

7 ((teach" or teaching)) 71072

8 (learn" or learning) or 7 109959

9) 148

Pour ce qui est de la documentation en français, la base de données FRANCIS, ainsi que PsycLit et le Répertoire canadien sur l'éducation ont été passés en revue. On a utilisé les descripteurs suivants :

Internet

WWW

Technologies de l'information et des communications

Nouvelles technologies de l'information et des communications

Télé-enseignement

Télé-apprentissage

Enseignement à distance

Enseignement supérieur

Impact, conséquences

 

En ce qui concerne l'enseignement supérieur, on a interrogé ProQuest Direct (ABI/INFORM: Global) pour obtenir de la documentation universitaire, et Amazon, pour obtenir le titre de certains ouvrages (on a également déterminé de multiples références aux mêmes ouvrages qui se rapportent aux écoles primaires et secondaires).

On a récupéré un nombre exceptionnellement élevé de citations, et nous avons dû les évaluer manuellement. Nous n'avons pas tenu compte des articles qui ne respectaient pas les critères mentionnés ci-dessus (articles populaires, articles qui ne portent pas sur les écoles ou les universités, etc.). La sélection des documents de recherche s'est effectuée en fonction des critères suivants : validité, pertinence, crédibilité de la source, caractère descriptif plutôt que normatif, nouvelle recherche et financement (organismes de financement, partenaires d'affaires). On a considéré les expériences concrètes d'importance (catégorie 1) menées auprès de classes d'écoles ou d'universités ou auprès de groupes de classes, quelquefois en collaboration avec d'autres organismes, comme des sources principales (catégorie 1). Les activités systématiques réalisées par des chefs de file en matière d'enseignement et leurs évaluations considérées comme étant importantes constituent d'autres documents importants (catégorie 2). Tous les documents qui ont été passés en revue découlent d'une approche méthodologique définie d'après un plan global préétabli et ce, peu importe l'envergure des expériences actuellement à l'étude. Les évaluations devaient avoir été documentées de façon appropriée.

Critères de sélection des documents. La bibliographie concernant l'enseignement supérieur comprend plus de cent ouvrages de référence. Quatre-vingt-seize de ces documents se rapportent à diverses expériences et (ou) innovations pédagogiques qui ont été menées entre 1994 et 1998, dans le cadre d'activités universitaires. La bibliographie ci-jointe présente une diversité d'approche d'enseignement et d'apprentissage en réseau. Elle comprend toutes sortes de méthodes et de moyens, comme Internet, les sites web, les téléconférences, les vidéoconférences et la téléprésence, les cours virtuels, les plateformes éducatives, les bases de données, les liens hypermédias et multimédias en réseau, les tribunes en temps réel ou en différé et les messages électroniques. On a pris soin d'éliminer tous les ouvrages de référence qui portaient sur des articles prospectifs en matière de système d'analyse théorique et (ou) méthodologique.

Marcos Silva et Tina Newman, étudiants de deuxième cycle au laboratoire cognitif de l'Université McGill, et M'Hammed Abdous, de l'Université Laval, ont mené la recherche. Monsieur Silva a acquis des compétences en recherche au cours de sa formation en bibliothéconomie universitaire, et Mme Newman connaît bien la terminologie de la recherche utilisée par les professeurs Bracewell et Breuleux. Monsieur Abdous travaille depuis trois ans avec le Dr Laferrière en tant que membre de l'équipe TACT (Technology for Advanced Collaborative Teaching). Monsieur Benoît est titulaire d'un doctorat en histoire et travaille avec le Dr Laferrière en tant que nouveau membre de l'équipe TACT. Il a rédigé la section du présent rapport qui présente une description détaillée des expériences dans le domaine de l'enseignement supérieur.

Les résultats des recherches qui entraînent des changements de pratique dans les écoles et universités ont été recueillis et analysés par M'Hammed Abdous, Jean Benoît (enseignement supérieur) et Tina Newman (enseignement aux niveaux primaire et secondaire), adjoints à la recherche, sous la supervision d'un chercheur chevronné. Les paramètres de l'énoncé de travail ont orienté l'analyse des documents. On a accordé une attention spéciale aux travaux sociotechniques axés sur l'apprentissage des étudiants, le leadership en matière d'enseignement et le perfectionnement professionnel des enseignants. Les docteurs Bracewell, Breuleux et Laferrière ont entrepris l'analyse finale de la documentation qui impose des conditions d'interprétation rigoureuses des connaissances en ce qui a trait à la question de l'utilisation à des fins pédagogiques d'Internet et d'intranets comme CSILE, et la détermination des lacunes.