Depuis l'avènement de l'Internet dans le microcosme scolaire, certains prêchent que ce nouveau médium " est un outil qui se prête à la tricherie, un incitatif à la paresse et à la facilité intellectuelle ". Toujours selon eux, avec l'introduction de l'Internet à l'école comme à la maison " jamais triché n'a été aussi facile ". À les entendre, si Charlemagne a inventé l'école, l'Internet a inventé le plagiat !
À la lumière de ces affirmations, une question se pose : l'Internet est-il à lui seul le véhicule du plagiat et de la tricherie de masse ? Son abolition du microcosme scolaire serait-il une panacée ? Selon certain, oui, puisque selon l'article de l'infobourg http://www.infobourg.qc.ca/AfficheTexte/Long.asp?DevId=32 " Internet un outil pour tricher " : " en France, certains professeurs vont même jusqu'à remettre en question l'utilisation de l'Internet à l'université " pour contrer le phénomène du plagiat.
Il n'y a pas si longtemps, la plupart des enseignants glorifiaient ce nouveau médium. Ils voyaient en lui un outil à la diffusion des idées, des connaissances, des expertises et cela peu importe la distance et les obstacles (géographiques, politiques, etc.) Puis, constatant son effet pervers, on en revient à mettre en doute son utilisation dans la sphère scolaire. L'Internet, les TIC et leur puissante arme : le "copier-coller" ont réduit les élèves en kidnappeur d'idées et de textes préfabriqués. En fait, pour reprendre les écrits de l'article de l'Infobourg " Internet n'est pour rien dans le phénomène du plagiat. Il est possible de tricher à l'école depuis Charlemagne ". Après tout, quelle différence entre l'Internet et une encyclopédie sur papier glacé ?
Bien sûr, puisque l'Internet est accessible à tous, il ne fallait surtout pas se surprendre de voir apparaître des sites lucratifs (ou non) permettant de télécharger des travaux scolaires préfabriqués. " L'existence de services comme The Termpapers, The WareHouse et School Sucks http://www.schoolsucks.com/main.shtml ( ) offre près de 2000 travaux sur tous les sujets possibles " et couvrant presque tous les niveaux scolaires. Ces différents sites ont de quoi choquer enseignants et parents, mais après tout, sont-ils en fait la réponse à un problème beaucoup plus pédagogique que technologique ? Le problème ne vient-il justement pas du fait que l'école d'aujourd'hui mise davantage sur le produit fini que sur la méthode de production ? Comme il est écrit sur le site de School Sucks : " Our papers are free for all to see. Even teachers. School Sucks doesn't rate the papers. A student could (likely even) be turning in garbage. Mind you, that garbage is the result of the work of educators as well. " L'infobourg écrit de SchoolSuck que " leur site oblige les enseignants médiocres qui exigent de médiocres travaux à se réveiller ". Il stipule également que leur site " pourra améliorer les méthodes d'enseignement partout dans le monde. Il parle même de Darwinisme pédagogique " !
En fait, l'inexcusable " copier-coller " de l'Internet peut mettre en lumière un phénomène plus important encore que le plagiat : la mauvaise pédagogie ! Lorsqu'on demande aux élèves un produit fini dont seule la copie finale sera corrigée, il ne faut pas faire l'autruche : l'élève utilisera tous les moyens possibles (et parfois faciles) pour remettre un travail impeccable. Par contre, si l'enseignant axe la correction sur l'organisation du plan, la mise en place des idées, la méthode de travail, etc. il devient pratiquement impossible de faire un " copier-coller " ! Car, en fait, ce qui est important, ce n'est pas tellement le produit final (même un singe peut faire une dissertation s'il la donne en contrat), mais bien le processus de production. C'est ce processus qui pourra, hors de tout doute, donner une rétroaction sur l'évolution réelle de l'élève. En fait, c'est un leurre de vouloir enrayer le plagiat. On ne s'attaque pas au vrai problème. En ce sens, l'article de l'infobourg stipulait que : " les cours d'éducation civique, de formation personnelle sociale ou morale n'y changeront rien. C'est la pertinence de certaines méthodes pédagogiques qu'Internet met en cause pas la malhonnêteté d'une fraction des étudiants ! ".
Une solution au problème du plagiat avec l'Internet est " d'exiger des élèves des travaux par lesquels ils pourront se sentir valorisés ". Il faut que les travaux soient significatifs pour eux ! " C'est alors seulement qu'il deviendra possible de mettre à profit de gigantesques banques de travaux scolaires dans des situations pédagogiques cohérentes... ". En plus d'évaluer le processus d'un travail scolaire plutôt que seul le résultat final, l'enseignant qui veut éliminer le plagiat doit donner les outils intellectuels nécessaires à ses élèves. Peu importe la matière abordée, il est essentiel que les élèves soient initiés à des méthodes rigoureuses de recherche et de traitement d'information. Cela est d'autant plus important lorsque la cueillette d'information se fait à l'aide du réseau Internet, puisque la validité et la crédibilité des sources y varie énormément. Il est absolument inefficace de laisser naviguer les élèves sans méthode de travail : moins ceux-ci savent chercher, moins ils trouvent et moins ils trouvent, plus ils se découragent et sont tentés de copier la première information plus ou moins pertinente qui leur tombe sous les yeux. Voici une adaptation libre créée par l'Infobourg ( en lien avec la Western Illinois University) pour éviter le plagiat électronique en classe : * Faites savoir aux étudiants que vous connaissez l'existence de ces sites W3. Parlez leur en vous-même. * Soumettez à vos étudiants quelques travaux scolaires pris dans Internet. Proposez-leur d'en analyser les faiblesses. * Proposez aux étudiants d'utiliser les travaux scolaires qu'on trouve dans Internet comme ils utiliseraient les ressources de la bibliothèque scolaire (avec une nuance quant à l'esprit critique qu'il faut conserver par rapport au contenu de ces travaux). * Proposez aux étudiants des travaux dont les sujets sont très spécifiques à votre cours ou mieux, qui sont basés sur l'actualité très récente. * Évaluez vos élèves
sur l'ensemble de leur démarche de recherche et d'écriture.
Demandez-leur de vous remettre un portfolio qui contient leurs
plans de travail, leurs brouillons, leurs corrections, etc. Exigez
qu'ils soumettent quelques fois leur texte à l'évaluation
de leurs pairs, etc. Exigez de vos élèves qu'ils utilisent d'autres formes de sources. Par exemple, des livres. Lorsqu'ils ont pris l'habitude de la facilité que permet l'usage des médias électroniques, l'effort supplémentaire requis pour plagier d'autres sources en décourage plus d'un. Pour plus amples informations,
nous vous proposons les lectures suivantes : L'article de l'Infobourg "
Internet : un outil pour tricher ? " |