Description (Le bruit dans une classe branchée en projet) Mes premières semaines en classe furent plutôt difficiles, surtout en ce qui concerne la gestion de classe. Le contexte assez particulier, tant pédagogique que physique, m'apparaissait être une source de bruits insupportables. Adieu les périodes de travail personnel en silence; bonjour les décibels ! Dès les premières périodes, j'ai dû affronter la folie des Mp3, alors que les trois quarts des élèves de ma classe profitaient du réseau pour télécharger leurs pièces musicales favorites et, bien sûr, ne se gênaient guère pour les écouter avant, pendant et après les cours. Et c'était sans compter la multitude d'autres polluants sonores en provenance de leur ordinateur (imprimantes, écrans de veille, sons, etc). Rien pour favoriser la concentration au travail ! Bien qu'il m'était d'abord difficile de contrôler tous et chacun, j'ai rapidement interdit toute esclandre sonore en classe au grand déplaisir de plusieurs élèves, qui argumentaient pour pouvoir écouter leur musique entre les cours. Le plus difficile à contrôler
fut cependant le bruit produit par les élèves eux-mêmes.
Lors d'une journée typique, alors que les élèves
étaient en projet et donc en constante circulation et
discussion, j'ai décidé d'intervenir auprès
du groupe afin de ramener le volume à un niveau qui m'apparaissait
plus raisonnable. J'avais l'impression que plusieurs élèves
discutaient et circulaient pour rien et que, de toutes façons,
l'ensemble du groupe avait atteint un volume qui risquait de
déranger la classe voisine. Je suis donc intervenu verbalement.
Mon intervention m'a semblé passer dans le vide, plusieurs
élèves ne l'ayant même pas entendue. J'ai
donc récidivé, plus fort cette fois. Les résultats
furent à peine plus convaincants. Je commençais
à m'énerver. J'ai donc décidé d'intervenir
auprès des individus. Le premier élève que
j'ai averti s'est insurgé, arguant qu'il lui était
essentiel de parler avec les membres de son équipe, assis
à l'autre bout de la classe, afin de mener à bien
son travail. Pendant que je doutais encore de la nécessité
de son comportement, le bruit dans la classe me semblait empirer.
Je commençais à être à bout de nerfs.
J'ai alors décidé de fermer les lumières
dans le but d'intervenir auprès de l'ensemble du groupe
pour ramener le calme. Les résultats furent à demi
concluants, plusieurs élèves assis aux mêmes
tables continuaient - plus discrètement tout de même
- à discuter. Bref, j'avais l'impression de n'avoir aucun
contrôle sur le bruit dans ma classe et mon niveau de tolérance
sonore diminuait. Pourtant, je savais que le bruit était
en partie inévitable.
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