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INTERVENTIONS
EN CLASSE POUR RÉSOUDRE LES PROBLÈMES IMPORTANTS
DE DISCIPLINE |
Introduction |
4.1 INTRODUCTION
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4.1.1 Intervenir sur le plan individuel
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4.1.2 Postulats sous-jacents à
l'intervention
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4.1.3 Les habiletés de communication
efficaces en rencontre individuelle
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Thème 2
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4.2 L'AUTOGESTION
DU COMPORTEMENT
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Thème 3 |
4.3 LE PLAN DE MODIFICATION
DE COMPORTEMENT
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4.3.1 Le choix et l'élaboration
d'un plan de modification de comportement
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4.3.2 L'application d'un plan de
modification de comportement
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Thème
4 |
4.4 LE CONTRAT
RELIÉ AU COMPORTEMENT ("BEHAVIOR CONTRACTING")
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Thème
5 |
4.5 LE COMPTE RENDU
ANECDOTIQUE
|
Thème
6 |
4.6 LA RÉSOLUTION
DE PROBLÈMES
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Thème
7 |
4.7 LA
RESTRUCTURATION COGNITIVE
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Thème
8 |
4.8 AUTRES STRATÉGIES
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Références |
RÉRÉRENCES
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INTRODUCTION |
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La grande majorité des problèmes
de disciplines sont des problèmes superficiels comme,
par exemple, du bavardage, et peuvent se résoudre facilement
par diverses interventions verbales et non-verbales. Par contre,
certains élèves posent des problèmes qui
sont plutôt de nature chronique. Ces élèves
continuent à déranger même si des techniques
préventives ou correctives ont été employées
correctement. Leurs problèmes ont généralement
leur source en dehors de l'école. Leur milieu de vie n'est
pas très stimulant, ils ont peu de modèles adultes
positifs et se sentent souvent délaissés et négligés.
Même si leur vie est difficile, il ne faut pas oublier
que la responsabilité de l'enseignant s'étend à
toute la classe et que les problèmes chroniques ne peuvent
être admis.
Les enseignants qui sont les plus efficaces
pour composer avec des problèmes soutenus de comportement
sont ceux qui voient de tels problèmes comme quelque chose
à corriger plutôt que de simplement les endurer.
Ces enseignants cherchent à bâtir des relations
personnelles et à travailler avec les étudiants
en difficulté par le biais de la socialisation, de l'entraînement
aux stratégies cognitives et de la mise en application
d'autres solutions à long terme. Retirer de la classe
un étudiant qui dérange de façon chronique
ou faire appel à de l'aide extérieure devraient
être des mesures de dernier recours.
Pour les étudiants qui présentent
des problèmes chroniques de comportement, l'enseignant
est convié à utiliser les trois interventions suivantes:
l'auto-régulation, le contrat relié au comportement
et le compte rendu anecdotique. Ces interventions requièrent
que l'enseignant anime une rencontre privée avec l'étudiant
en question. Pour ce faire, l'enseignant doit utiliser des habiletés
de communication efficaces.
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Intervenir sur
le plan individuel |
Les étudiants peuvent parfois vivre
des épreuves sur le plan personnel (dans la famille, dans
les relations avec les pairs, dans la communauté) qui
affectent leur attitude, leur comportement et leur capacité
de fonctionner à l'école. Ainsi, les étudiants
peuvent démontrer un manque de motivation et de l'agressivité
verbale et physique. Par ailleurs, puisqu'il y a de plus en plus
d'étudiants en difficulté (problèmes émotifs
et de comportement) qui sont intégrés dans une
classe régulière, les enseignants peuvent s'attendre
à ce que ceux-ci présentent des réactions
plus intenses et imprévisibles et qu'ils aient de la difficulté
à contrôler leur comportement. À cet égard,
il est parfois opportun que l'enseignant intervienne de façon
individuelle avec certains étudiants. Il est alors question
d'approches qui sont centrées non seulement sur un contrôle
externe du comportement de l'étudiant, mais également
sur la conscience de soi, l'auto-gestion et l'auto-contrôle.
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Postulats sous-jacents
à l'intervention |
- La responsabilité majeure de l'enseignant
n'est pas de résoudre le problème chronique de comportement
de l'étudiant, mais plutôt de gérer les comportements
dans la classe;
- Le nombre d'étudiants qui présentent
ce genre de problèmes dans une classe est minime;
- L'enseignant est bien préparé et
est apte à planifier et à présenter des notions
de façon intéressante et motivante pour les étudiants;
- L'enseignant utilise des techniques d'enseignement
basées sur des principes d'apprentissage et validées par
les recherches sur l'enseignement;
- L'enseignant a des attentes claires au sujet du
comportement de l'étudiant, les lui a communiquées et
les renforce de façon consistante;
- L'enseignant contrôle les dérangements
moins sérieux en utilisant un système hiérarchisé
préplanifié d'interventions verbales et non verbales
et en appliquant les conséquences logiques à l'inconduite
de l'étudiant.
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Les habiletés de
communication efficaces en rencontre individuelle |
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Les habiletés
pour recevoir l'information |
L'enseignant a besoin d'être conscient
de la perception de l'étudiant et de son point de vue
afin de miser son intervention sur le problème réel.
Pour ce faire, il est recommandé d'utiliser les quatre
habiletés suivantes:
- Employer le silence et les signaux non verbaux
(contact des yeux, expressions faciales, langage corporel);
- Poser des questions appropriées pour
obtenir de plus amples renseignements, des clarifications et des justifications;
- Vérifier les perceptions des étudiants
en paraphrasant, en résumant ou en reformulant ce qu'ils ont
dit;
- Vérifier les émotions des
étudiants par le biais de questions et de commentaires.
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Les habiletés pour
communiquer l'information |
Au cours d'une rencontre individuelle,
il importe également de s'assurer que l'étudiant
comprenne le problème du point de vue de l'enseignant.
Par ailleurs, l'enseignant doit faire preuve d'habiletés
spécifiques, dont les suivantes:
- Voir le problème tel qu'il se présente
ici et maintenant;
- Établir un contact des yeux et utiliser
un langage non verbal qui soit cohérent au langage verbal. À
cet égard, les recherches indiquent que lorsqu'il y a incohérence
entre le langage verbal et non verbal, les étudiants ont tendance
à croire les messages non verbaux;
- Formuler des commentaires plutôt que de
poser des questions;
- Utiliser le message-je - prendre responsabilité
pour ses émotions;
- Être bref;
- Parler directement à l'étudiant,
non pas au sujet de lui;
- Donner des directives afin d'aider l'étudiant
à corriger le problème;
- Vérifier si l'étudiant
a compris le message de l'enseignant.
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L'AUTOGESTION
DU COMPORTEMENT |
Arguments en faveur
de l'autogestion du comportement |
1. L'autogestion du comportement donne de bons résultats.
Elle s'avère efficace pour un grand nombre de comportements scolaires
et sociaux, pour des élèves d'âges variés
et pour des problèmes de toutes sortes;
2. L'autogestion du comportement par les élèves
constitue un gain de temps et d'énergie pour l'enseignant. Plutôt
que d'avoir à gérer plusieurs interventions à la
fois dans un groupe, un enseignant en adaptation scolaire peut, avec
l'autogestion, réserver son attention à l'intervention
pédagogique;
3. Apprendre l'autogestion du comportement aux élèves
peut éventuellement procurer de meilleures chances de généralisation
et de maintien des nouveaux comportements. Cependant, les résultats
de recherche à ce sujet sont mitigés. En ce qui concerne
la généralisation du comportement, certains résultats
sont positifs, mais d'autres s'avèrent négatifs. Le maintien
du comportement se fait de façon plus régulière;
4. L'autogestion du comportement constitue une passerelle
efficace entre le contrôle intrinsèque et l'autocontrôle;
5. Certaines recherches montrent que d'apprendre
aux élèves des habiletés d'autogestion peut modifier
leur lieu de contrôle. Les élèves qui ont des problèmes
de comportement sont souvent assujetis à des contrôles
externes de toutes sortes. Or, l'apprentissage de la maîtrise
personnelle d'une démarche constitue l'un des buts ultimes de
l'éducation;
6. L'entraînement à l'autogestion
du comportement a des répercussions importantes sur la
vie des élèves. Les habiletés relatives
à l'organisation de sa propre vie s'avèrent souvent
plus utiles que bien des savoirs scolaires.
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Les composantes
de l'autogestion du comportement |
L'autogestion du comportement inclut trois
habiletés de base:
L'autoévaluation
- La première étape de l'autoévaluation
consiste à sélectionner un comportement-cible;
- La seconde étape est dédiée
à l'élaboration d'un système d'évaluation;
- En troisième lieu, il faut produire les
formulaires d'évaluation qui seront utilisés par l'élève;
- Ensuite, on fait la liste des étapes que
l'élève suivra dans sa démarche d'évaluation;
- Enfin, on explique ces étapes
et on procure des modèles pour l'élève.
L'autocontrôle
- En premier lieu, on définit le comportement-cible;
- Ensuite, on fixe les buts de l'intervention;
- Enfin, on conçoit et on produit
les formulaires nécessaires.
L'autorenforcement
- On détermine le renforçateur;
- On détermine les contingences
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Les contrats |
Les contrats constituent une application
du plan individuel de comportement visant à développer
un plus grand contrôle de soi chez les étudiants.
Plus précisément, un contrat de classe est une
entente négociée entre l'étudiant et l'enseignant
sur la façon de changer un certain comportement. On y
retrouve les éléments suivants:
- Précision du comportement visé;
- Critère de performance (quantité,
fréquence, qualité);
- Le taux de renforcements ("payoff ratio")
entre le comportement et les récompenses;
- Moment au cours duquel les récompenses
seront offertes;
- Bonus pour une performance presque parfaite;
- Pénalités pour bris de contrat
(optionnel);
- Méthodes pour déterminer
si les critères ont été atteints.
Un ingrédient clé pour réaliser
ce contrat est une discussion active entre les participants;
si ceux-ci ne sont pas tous d'accord avec les conditions du contrat,
il y aura échec. Certains contrats peuvent impliquer trois
personnes; en plus de l'enseignant et de l'étudiant on
peut demander à un autre enseignant ou à un parent
de participer. L'avantage des contrats est que les étudiants
apprennent à assumer la responsabilité de changer
leur comportement.
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Les essais de médiation
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Il s'agit d'une sorte de modification cognitive
du comportement qui aide les étudiants à réfléchir
à leur inconduite et à apprendre des stratégies
pour la changer. La stratégie consiste à demander
aux étudiants de répondre à quatre questions
sur une feuille de papier:
1- Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
2- Pourquoi ne devrais-je pas le faire
?
3- Qu'est-ce que je devrais faire ?
4- Qu'arrivera-t-il si ... (je le fais
à nouveau) ?
Après avoir répondu aux quatre
questions, l'enseignant peut donner du feedback à l'étudiant.
Contrairement au fait de copier des pages de dictionnaire, les
essais de médiation permettent à l'étudiant
de connaître davantage son comportement. Cette pratique
peut ensuite donner lieu à une discussion sur les comportements
appropriés divers et sur les façons réalistes
de se fixer des objectifs.
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L'auto-régulation,
l'évaluation et le renforcement |
L'auto-régulation amène les
étudiants à observer et à prendre note eux-mêmes
de leur comportement. Ainsi, les étudiants deviennent
plus conscients de leur comportement et plus motivés à
le changer. Ceux-ci peuvent également s'auto-récompenser
pour leurs accomplissements.
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LE
PLAN DE MODIFICATION DE COMPORTEMENT |
Le choix et l'élaboration
d'un plan de modification de comportement |
La gestion d'un plan individuel de comportement
("contingency") réfère à des moyens
d'établir systématiquement des conséquences
pour modifier le comportement de l'étudiant. Selon les
behavioristes, une grande partie du comportement de l'étudiant
est acquise, c'est-à-dire qu'elle est tributaire des antécédents,
appelés aussi stimulus ("stimulus conditions or cues"),
et des conséquences, lesquelles constituent des événements
ou des conditions qui suivent le comportement et qui affectent
les chances que celui-ci se produise à nouveau. Il y a
les conséquences de renforcement qui visent à augmenter
un certain comportement ainsi que les conséquences de
punition qui visent à le diminuer.
Utiliser une analyse de
type "A-B-C"
Le but de ce type d'analyse est de comprendre
davantage comment le comportement des étudiants est affecté
par les conditions issues de l'environnement immédiat
de la classe. En ayant de l'information sur les antécédents
et les conséquences du comportement déviant, l'enseignant
a une idée plus claire des conditions de la classe, lesquelles
pourraient être modifiées pour changer le comportement.
Utiliser les éloges
et les critiques
Les éloges, approbations verbales
du comportement des élèves, est une forme de feedback
qui peut être perçue de façon favorable ainsi
que défavorable. Les éloges présentent l'avantage
d'être un type de renforcement des plus efficaces, puisqu'elles
sont disponibles en tout temps. De plus, lorsque l'enseignant
prononce des éloges à l'égard des accomplissements
des élèves plutôt que de mettre l'accent
sur ses défauts, il contribue ainsi à créer
une atmosphère de classe plus optimiste et dynamique.
Cependant, si les éloges sont utilisées à
outrance elles peuvent être néfastes; les étudiants
peuvent se sentir manipulés et développer des attentes
à recevoir un renforcement externe. Certains auteurs croient
que les éloges de même que les autres récompenses
diminuent la motivation intrinsèque. Les éloges
devraient donc être sincères et offertes pour des
accomplissements spécifiques. Elles ont apparemment une
influence à plus long terme sur le comportement que les
critiques ou le feedback négatif.
Les critiques semblent avoir un effet immédiat
sur le comportement des étudiants; cependant, cette approche
est à court terme. Les étudiants qui sont critiqués
ont tendance à se défendre en argumentant, en boudant
et en s'opposant à l'enseignant. Ainsi, il est recommandé,
si nécessaire, de formuler des réprimandes avec
doigté et de façon spécifique. L'enseignant
devrait approcher l'étudiant qui présente un comportement
déviant, établir un contact des yeux, nommer doucement
le comportement, expliquer pourquoi il s'agit d'un problème
et, finalement, demander à l'étudiant d'arrêter
le comportement. Un problème de comportement vient parfois
signaler qu'il y a un manque de motivation ou de conscience des
diverses façons de se comporter.
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L'application d'un
plan de modification de comportement |
Un plan individuel de modification de comportement
est une méthode qui vise à modifier le comportement
d'un étudiant en changeant consciemment les conséquences.
Cette approche peut être utilisée en classe régulière
lorsque le comportement de l'étudiant nuit de façon
signifiante à son propre progrès et à celui
des autres. Le plan individuel de comportement comprend les étapes
suivantes:
Miser sur un comportement
particulier
Il est important de miser sur un comportement qui
peut être changé et qui est grandement influencé
par des facteurs reliés à l'environnement de la classe.
Observer et noter les données
L'enseignant est appelé à
constituer une base de données reliée à
un comportement particulier; il s'agit de prendre en note la
fréquence, le taux et la durée de ce comportement
(par ex., les retards d'un étudiant). Disposer d'une base
de données aide l'enseignant à déterminer
la nature et l'ampleur du problème de comportement.
Il peut arriver qu'il n'y ait pas de données
disponibles concernant un comportement spécifique; il
est alors opportun d'observer directement ce comportement. Les
enseignants utilisent habituellement trois types particuliers
d'observation qui leur permettent de construire une base de données
et de contrôler les changements de comportement.
D'abord, il est question de la tenue d'un
journal de bord qui consiste à prendre en note des comportements
problématiques ou intéressants et ce, de façon
régulière. Cette approche permet à l'enseignant
de rassembler de l'information pour les analyses de types écologique
ou A-B-C. Cependant, cette forme d'observation est centrée
sur des descriptions générales d'incidents (crises
de colère, disputes, retrait) plutôt que sur des
mesures spécifiques.
Ensuite, il y a les rapports narratifs
qui présentent des descriptions directes et détaillées
de ce que fait et dit l'étudiant (ainsi que des personnes
qui l'entourent) pendant une période de temps spécifiée.
Le but de ces rapports est de donner à l'enseignant un
rapport complet et objectif du comportement de l'étudiant
durant ce temps. Pour leur permettre d'observer, les enseignants
ont habituellement besoin qu'un autre adulte prenne la classe
en charge.
Enfin, la technique des échantillons
de temps consiste à rapporter directement un comportement
particulier pendant des périodes de temps précises.
Pour ce faire, il faut premièrement définir très
clairement le comportement visé. Deuxièmement,
l'enseignant doit déterminer les périodes de temps
ainsi que les endroits appropriés pour l'observation.
Troisièmement, il faut déterminer la durée
et les intervalles de temps de l'observation. La technique des
échantillons de temps peut être modifiée
pour permettre à l'enseignant d'observer plusieurs comportements
d'un même étudiant ainsi que d'observer ses pairs.
Élaborer une justification
pour l'intervention
La décision d'intervenir auprès
d'un étudiant devrait non seulement être basée
sur des données quantitatives, mais également sur
des jugements d'ordre qualitatif, ceux-ci étant reliés
à l'importance de changer le comportement. Une intervention
individuelle peut être justifiée lorsqu'un étudiant
présente un comportement soit excessif, c'est-à-dire
un comportement qui se manifeste au moins deux fois plus que
dans le cas des autres étudiants, soit déficient,
c'est-à-dire qui est présent moins de la moitié
du temps par rapport aux autres. Il est également important
d'évaluer l'ampleur d'un comportement en se posant des
questions du genre: "Est-ce que le comportement est suffisamment
significatif pour justifier une intervention spéciale
?" ou "Est-ce raisonnable de s'attendre à ce
qu'il y ait un changement dans le comportement ?" Par ailleurs,
les étudiants peuvent être impliqués dans
le processus d'élaboration d'une justification pour le
changement de comportement.
Choisir des méthodes d'intervention:
renforcement extrinsèque ou intrinsèque
Les renforçateurs sont présentés
selon un continuum allant des plus extrinsèques au plus
intrinsèques. Il en existe quatre types:
- Tangibles (jouets, activités préférées,
privilèges, jeux);
- Jetons ("tokens"): récompense
symbolique pouvant être échangés contre un objet
particulier. Ceux-ci peuvent être utilisés en vue d'une
récompense pour le groupe-classe;
- Sociaux: expressions verbales d'approbation,
expressions non verbales (sourire, rire), la proximité, le
contact physique (serrer la main, tape amicale sur l'épaule);
- Auto-renforcement: pensées et
émotions positives qu'un individu a au sujet de lui-même.
Afin de déterminer les renforçateurs
potentiels, il suffit d'observer quelles activités les
étudiants choisissent librement et de leur demander quels
objets et activités ils préfèrent. Il importe
de garder en tête que les récompenses doivent être
assez valables pour qu'elles aient un impact sur le comportement
des étudiants.
Communiquer les effets
de l'intervention
Rapporter les changements de comportement
sous forme de graphique donne à l'enseignant un cadre
de référence au sujet du progrès de l'étudiant
et indique aussi ce que l'étudiant a accompli. Ces graphiques
peuvent être une source de renforcement pour les étudiants.
L'enseignant peut également montrer aux étudiants
comment noter leur comportement et compiler les données
sur un graphique; il est donc question d'auto-régulation
et d'auto-évaluation.
Réduire la dépendance
à l'égard des renforçateurs extrinsèques
Il existe deux méthodes pour réduire
la dépendance au renforcement extrinsèque: l'estompage
qui réfère à la transition graduelle d'un
renforçateur extrinsèque à un renforçateur
intrinsèque; par exemple, passer d'une récompense
matérielle à un renforcement verbal. Il y a également
la diminution de la fréquence du renforcement.
Pour ce qui est du renforcement négatif,
il est habituellement exprimé sous forme de menaces de
conséquences répugnantes afin d'augmenter un comportement
particulier; par exemple, un enseignant pourrait dire "Tu
ne peux pas aller dîner tant que tu n'auras pas terminé
ton travail". Le renforcement négatif, tout comme
les punitions, produit des effets indésirables comme l'antagonisme
de l'étudiant à l'endroit de l'enseignant. Il y
a aussi des interventions qui relèvent d'une gestion archaïque;
des punitions telles que copier des pages provenant du dictionnaire
ou faire des "push-up" ne sont pas appropriées,
car elles peuvent véhiculer un message négatif
à propos du travail scolaire. De telles pratiques pourraient
développer chez les étudiants une aversion à
l'égard de certains matières.
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LE CONTRAT RELIÉ
AU COMPORTEMENT ("BEHAVIOR CONTRACTING") |
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Cette technique relève des principes
du conditionnement opérant qui stipulent qu'un comportement
renforcé est sujet à être répété
alors qu'un comportement non renforcé disparaîtra.
Un contrat relié au comportement est une entente écrite
entre l'enseignant et l'étudiant selon laquelle l'étudiant
commet à mieux se comporter; on y prévoit aussi
une récompense spécifique lorsque l'engagement
est respecté. Ce type de contrat est plus approprié
pour les jeunes du début du secondaire de même que
pour les étudiants provenant des classes spéciales.
Pour concevoir les contrats, l'enseignant doit prendre en considération
les trois principes suivants:
- requérir des progrès spécifiques
et graduels en termes de comportement;
- graduellement augmenter la période
de temps au cours de laquelle le contrat doit être respecté
avant de remettre la récompense;
- effectuer une transition graduelle allant
des récompenses extrinsèques (tangibles) à
des récompenses plus intrinsèques.
Le contrat relié au comportement
doit être mis de l'avant dans le cadre d'une réunion
avec l'étudiant. Au cours de celle-ci, l'enseignant encourage
d'abord l'étudiant en lui communiquant qu'il a le potentiel
de bien réussir en classe s'il démontre du progrès
dans son comportement; ensuite, l'enseignant présente
les caractéristiques du plan et, finalement, celui-ci
affirme qu'il attend avec impatience des changements positifs
dans le comportement de l'étudiant à partir de
maintenant. Une fois que le contrat a pris fin, il importe que
l'enseignant continue à donner de l'attention à
l'étudiant en question lorsqu'il se comporte bien.
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4.5 LE COMPTE
RENDU ANECDOTIQUE |
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Cette méthode est la plus appropriée
pour composer avec des étudiants du secondaire qui présentent
des problèmes chroniques de comportement, puisqu'à
cet âge ils ont déjà développé
des stratégies d'auto-régulation. L'enseignant
est d'abord appelé à prendre note du comportement
dérangeant en classe; celui-ci constitue la base du contenu
de la rencontre qui aura lieu avec l'étudiant. Pour animer
la première rencontre, l'enseignant doit prendre en considération
les principes suivants:
- commencer de façon positive;
- aider l'étudiant à prendre
conscience de son comportement passé et de ses effets
négatifs;
- expliquer que le comportement est inacceptable
et qu'il doit changer;
- aviser l'étudiant qu'un compte
rendu anecdotique de son comportement sera tenu de façon
quotidienne et que celui-ci devra le signer à la fin de
chaque journée.
Par la suite, lorsque le comportement de
l'étudiant s'est amélioré à un niveau
acceptable, l'enseignant lui signale son progrès et l'informe
qu'il ne sera plus nécessaire de tenir un compte rendu
anecdotique; toutefois, l'enseignant est convié à
donner de l'attention à l'étudiant lorsqu'il se
comporte bien afin de l'encourager. Si l'enseignant décide
de discontinuer l'utilisation du compte rendu anecdotique parce
qu'il n'a pas d'effets sur l'étudiant, ce dernier est
donc exclu de la classe jusqu'à ce qu'il prépare
un engagement écrit indiquant qu'il veut améliorer
son comportement. Si cet engagement n'est pas remis après
quelques jours l'enseignant devra alors recourir à une
aide extérieure (parents, direction scolaire, psychologue).
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LA
RÉSOLUTION DE PROBLÈMES |
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Les élèves qui ont des problèmes
de comportement n'ont pas le même répertoire de solutions,
souvent un plus petit répertoire, que ceux qui n'ont pas de problème.
Nous nous rappelons plus des événements qui ont été
associés aux émotions les plus fortes. Ex: un jeune dont
les parents se battent souvent utilisera plus souvent la force pour
régler un problème. Et même s'il est puni de façon
répétée, il ne peut changer son comportement car
il ne connaît pas d'autres façons de faire. C'est d'ailleurs
pourquoi on doit encourager les enfants à penser à des
solutions plutôt que de leur fournir tout le temps. Enfin, les
habiletés de résolution de problèmes sont des acquisitions
essentielles pour toute la vie.
La résolution de problèmes
est un processus qui a) rend disponible un ensemble de réponses
pour faire face aux problèmes et b) augmente la probabilité
que les solutions les plus efficaces soient choisies. Kaplan
et Drainville (1991) rapportent les propos de Spivack et Shure
(1974) qui divisent la résolution de problèmes
en cinq compétences séparées:
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Reconnaître l'existence
d'un problème |
Ce n'est pas tout le monde qui reconnaît un
problème quand il existe. Pour cela, il est bon de connaître
les caractéristiques d'un problème. Un problème
est "une situation à laquelle un individu doit trouver une
solution pour fonctionner efficacement mais pour lequel il n'existe
pas de solution toute faite". Il peut être interpersonnel
ou intrapersonnel. Ex: des jeunes qui sont rançonnés par
un plus vieux; un élève qui perd son argent pour son dîner.
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Définir le problème
et les objectifs |
Cette compétence est très
importante. L'erreur courante que l'on fait est de ne pas s'inclure
dans la définition du problème. Ex: "c'est
lui le problème", en parlant du plus vieux qui extorque,
alors que c'est lui mais c'est vous aussi qui avez peur de lui
(ou ne savez comment éviter les situations).
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Générer
des solutions de rechange |
Ce serait l'habileté la plus importante.
Selon Spivack et ses collègues, elle serait a) le meilleur
prédicteur de comportements inadaptés (NB: énormément
de recherches en cognition sociale), b) l'habileté la
plus influencée par l'entraînement et c) celle qui,
une fois améliorée, a le plus d'influence sur les
autres comportements. On vérifie la capacité de
générer des solutions de la même façon
qu'on l'enseigne, par le brainstorming. Exemples:
- Le problème est que, une fois rendu à
la maison, vous vous rendez compte que avez oublié les consignes
de votre devoir que vous avez à remettre le lendemain matin.
Votre objectif est de rapporter votre devoir à temps;
- Des camarades vous offrent une cigarette (alcool,
drogue). Vous ne voulez pas en prendre mais vous avez peur de ce qu'ils
penseront de vous. Votre objectif est de refuser sans perdre la face;
- Des garçons plus vieux commencent
à vous embêter dans la cour de récréation.
Vous voulez qu'ils cessent mais vous ne savez pas comment vous
y prendre. Votre objectif est qu'ils arrêtent de vous embêter.
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Évaluer les solutions |
On doit évaluer les solutions générées
selon certains critères: a) son efficacité; b)
sa faisabilité. Il s'agit de passer avec l'élève
à travers la liste des solutions générées
par brainstorming. Le but est d'obtenir le plus possible de solutions
efficaces et faisables.
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Faire un plan |
La dernière étape consiste
à choisir une des solutions retenues et de faire une liste
des choses à faire pour la mettre en action.
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LA
RESTRUCTURATION COGNITIVE |
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La restructuration cognitive, ou en d'autres termes
la modification des croyances, est utilisée pour modifier des
croyances irrationnelles. Par exemple, un élève peut croire
que tous les enseignants lui en veulent, ce qui influence ses comportements.
Ces croyances irrationnelles proviennent parfois de commentaires des
parents que le jeune enregistre et fait siens. Exemples:
1. Je dois être excellent dans tout ce que
je fais;
2. Tout le monde doit m'aimer;
3. Tout doit marcher comme je veux tout le temps;
4. Tout le monde doit me traiter correctement;
5. Je n'ai aucun contrôle sur ce qui m'arrive;
6. Je ne veux pas attendre pour avoir ce que je
veux;
7. Si je fais des erreurs, c'est que je suis stupide;
8. Je ne veux jamais avoir à faire des
choses que je n'aime pas;
9. Si quelqu'un me fait quelque chose que
je n'aime pas, c'est qu'il est mauvais et il doit être
puni.
Selon Ellis, si on a une croyance irrationnelle,
il y a de fortes chances que l'on se comporte de façon
peu appropriée car nos pensées produisent de très
forts sentiments négatifs (rage, anxiété)
qui amènent des comportements irrationnels. Une forme
de pensée irrationnelle, appelée "robot thinking",
est très destructive. Elle consiste à rejeter le
blâme ailleurs et dénote un lieu externe de contrôle.
À l'inverse, d'autres pensées dénotent un
fort lieu interne de contrôle ("tout est de ma faute").
Des exemples de séquences:
Événement |
Pensées |
Sentiments/comportements |
Des pairs se moquent de Luc |
"S'ils me font cela, c'est qu'ils sont des salauds et qu'ils
méritent d'être punis" |
Colère, agressions verbales ou physiques |
L'enseignant demande à Josée de faire quelque chose
de difficile |
"Je dois absolument être compétente en tout" |
Anxiété, désobéissance |
Robert perd une partie |
"Tout doit aller comme je veux" |
Crise de colère |
Des camarades agacent Sylvie |
"Tout le monde doit m'aimer" |
Dépression |
L'enseignante suggère à Paul de changer son comportement |
"Je n'y peux rien si je suis comme ça" |
Apathie, négativisme, frustration, désobéissance |
Selon Ellis, la meilleure façon
de changer un comportement peu adapté consiste à
changer les croyances qui l'accompagnent. La première
étape consiste à décrire l'événement
associé au comportement mésadapté. La seconde
étape, la plus difficile, consiste à identifier
les pensées qui sont associées à cet événement.
Il faut aider la personne à formuler ses pensées.
La troisième étape consiste à demander à
la personne comment elle se sent quand elle a ces pensées.
remplacer les pensées. Lors d'une quatrième étape,
on demande à la personne de décrire son comportement.
À la cinquième étape, on demande à
la personne de fournir des preuves ou des arguments qui supportent
ses croyances. La sixième étape consiste à
demander à la personne de fournir des arguments qui vont
à l'encontre de ses croyances, sinon, d'en fournir soi-même.
Enfin, à la septième étape, la personne
doit remplacer ses pensées irrationnelles par des pensées
rationnelles.
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AUTRES STRATÉGIES |
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Cangelosi (1993) rapporte certaines stratégies
à utiliser dans des cas d'inconduites plus graves.
- Placoter incessamment :l'enseignant peut alors
calculer le temps perdu et, par conséquent, en écourter
une activité appréciée par la suite. Celui-ci
peut aussi décider d'arrêter complètement une
activité et de passer à une autre; les étudiants
doivent alors compléter le travail requis à la maison.
L'enseignant peut également utiliser le contrôle par
proximité et même demander aux étudiants de changer
de place. Par ailleurs, quand le chahut est généralisé
l'enseignant peut modifier sa voix à la baisse; ceci a pour
effet d'amener certains étudiants à mettre de la pression
sur les autres afin qu'ils se taisent. Si deux étudiants parlent
continuellement l'enseignant est alors convié à les
confronter en leur demandant de parler dans un autre endroit ("time-out
room"); le temps perdu sera alors pris en compte lors des périodes
de conversation libres prévues ("free talk sessions");
- Interrompre les autres: l'enseignant peut interrompre
la personne qui coupe la parole (sans la regarder) afin de répéter
les derniers mots prononcés par la personne qui a le droit
de parole. Lorsque l'étudiant ayant interrompu est silencieux
l'enseignant peut alors lui demander son opinion; il s'agit de renforcer
un comportement souhaitable
- Faire le clown: l'enseignant doit prendre garde
de ne pas ridiculiser les étudiants, car ceci pourrait dégénérer
en une compétition. Le commentaire suivant pourrait être
prononcé: "Je suis conscient que tu essaies de nous faire
rire. Mais je n'aime pas entendre ce genre de blague. Je veux te parler
de cette situation à la fin de la journée .";
- Être impoli: lorsque l'étudiant
utilise un langage inapproprié l'enseignant peut dire ceci:"Je
peux voir que tu es frustré. Le travail est difficile. Quand
tu seras prêt à ce que je t'aide, dis-moi-le de façon
courtoise en utilisant des mots qui me sont acceptables."; - Ne pas nettoyer: pour remédier à
ce problème l'enseignant peut faire en sorte que la période
de rangement soit suivie d'une activité très appréciée
des étudiants;
- Le vandalisme: ce type de problème devrait
être pris en charge par la direction de l'école ou bien
la police; l'enseignant devrait éviter de jouer au détective
avec ses propres étudiants;
- La violence: Cangelosi rapporte que les
étudiants peuvent perpétrer une violence physique
envers les enseignants pour les quatre raisons suivantes: l'étudiant
se sent mis au pied du mur et frapper l'enseignant semble être
le seul moyen de garder la face ("maintain face") avec
ses pairs, l'enseignant est une cible accessible au moment au
cours duquel l'étudiant est en colère, l'étudiant
tente d'exercer du contrôle sur l'autorité ou d'obtenir
des faveurs de la part de ses pairs, l'étudiant veut se
défendre d'un présumé danger que l'enseignant
présente. À cet effet, l'enseignant peut réduire
les risques de devenir victime en prenant en considération
les six principes suivants:
a. Ne pas être intimidé par
la menace de violence.
b. Ne pas présenter de menace auprès
des étudiants.
c. Utiliser la force physique seulement
dans des situations d'urgence au cours desquelles l'enseignant
doit restreindre les étudiants de se blesser eux-mêmes
ou les autres.
d. Être sensible aux situations pouvant
être "volatiles".
e. Éviter de présenter des
ultimatums qui renferment des sanctions des plus sévères.
f. Ne jamais tolérer un comportement
violent en sa présence.
Burden (1995) soutient que les punitions
renferment de nombreux désavantages; cependant, en dernier
recours, il est parfois nécessaire de les mettre en application.
Si c'est le cas, l'enseignant est appelé à prendre
en considération les lignes directrices suivantes.
- Discuter des comportements acceptables;
- Spécifier clairement les comportements
qui mènent à des punitions;
- Donner un avertissement avant que la punition
soit mise en application;
- Utiliser les punitions de façon équitable
au sein du groupe d'étudiants; il ne faut pas discriminer en
fonction du sexe de l'étudiant ni de son rendement scolaire;
- Mettre en application les punitions de façon
constante à chaque fois qu'une inconduite se produit;
- Utiliser les punitions d'une intensité
suffisante afin de supprimer les comportements non tolérés;
- Choisir un type de comportement qui ne va pas
à l'encontre des règlements de l'école (commission
scolaire);
- Prévenir la possibilité que l'étudiant
fuit la punition;
- Éviter des périodes prolongées
de punition;
- Utiliser les punitions seulement lorsque les
récompenses ou les interventions non punitives n'ont pas été
fructueuses ou bien lorsque le comportement doit cesser rapidement
à cause d'un danger inhérent;
- Récompenser le comportement approprié.
Burden (1995) souligne également l'utilisation
de réponses modérées; il s'agit de moyens punitifs
visant à retirer un stimulus souhaité afin de réduire
l'inconduite. Parmi les réponses modérées il y
a, d'abord, les conséquences logiques qui représentent
une action organisée par l'enseignant, laquelle est reliée
à l'inconduite de façon directe et logique (il faut distinguer
les conséquences logiques des conséquences naturelles
des gestes des étudiants; par exemple, si un étudiant
dit des paroles blessantes aux autres, celui-ci n'aura probablement
pas beaucoup d'amis). Voici des exemples de conséquences logiques:
la perte de privilèges, le changement de places, des réflexions
écrites sur le problème, le temps de réflexion
("time-out"), la communication avec les parents, la "visite"
chez le directeur et les retenues. Ces dernières demandent cependant
d'être utilisées avec prudence, puisqu'elles peuvent entraîner
des problèmes (transport par autobus scolaire, parents qui attendent,
etc.). Par ailleurs, il existe des techniques de modification du comportement;
il s'agit de pertes de privilèges ("response cost")
et de périodes de réflexion ("time-out"). L'enseignant
peut aussi utiliser des moyens plus rigoureux ("severe responses")
qui sont des moyens punitifs incluant des stimuli désagréables;
en l'occurence, il est question de correction du comportement. Par exemple,
si les étudiants courent pour se mettre en rang, l'enseignant
peut alors leur demander de s'asseoir et de recommencer.
Pour ce qui est de l'usage de drogues,
Cangelosi (1993) soutient que les enseignants qui réalisent
qu'ils ne peuvent pas tout faire pour leurs étudiants
se concentrent plutôt sur l'aide qu'ils peuvent leur procurer
dans l'atteinte d'objectifs pour lesquels ils sont responsables.
Ces enseignants croient que même s'ils ne sont pas capables
de contrôler l'utilisation de drogues en-dehors de leur
classe, ils ont la responsabilité d'enseigner à
leurs étudiants de choisir de ne pas être sous l'influence
de drogues quand ils sont en classe.
Quant aux événements comportant
de fortes émotions telles que des crises et des bagarres,
il est conseillé, selon Zabel et Zabel (1996) que l'enseignant
tente de calmer l'étudiant et de minimiser les dommages.
Aussi, il importe d'utiliser cette crise comme une occasion d'apprentissage,
une expérience qui aidera les étudiants à
composer avec la frustration et la colère; à cet
égard, il est préférable de percevoir ces
crises comme un problème à résoudre plutôt
que comme un affrontement personnel ou une menace à leur
autorité. Après les moments de crise il apparaît
opportun que l'enseignant établisse une communication
avec ses étudiants; d'après cet auteur, il s'agit
d'entrevues ("life space interviews") qui peuvent aider
les étudiants à acquérir une meilleure compréhension
de la façon dont les émotions ont influé
sur les incidents ainsi qu'une plus grande confiance dans les
adultes, à développer la motivation à changer
le comportement de même qu'à apprendre les stratégies
pour gérer leurs émotions et leur comportement
dans le futur. Ces entrevues se déroulent habituellement
selon les six étapes séquentielles suivantes:
1ère étape: mettre l'accent sur
l'incident;
2ème étape: mettre en place les
conditions pour pouvoir parler de l'incident;
3ème étape: trouver l'élément
central;
4ème étape: trouver une solution
basée sur des valeurs;
5ème étape: planifier une approche
empreinte de succès;
6ème étape: préparer
l'étudiant à reprendre les activités.
Dans des cas de violence
L'enseignant doit:
- Dire fermement quel est le comportement exhibé
et ses conséquences: "Mathieu, tu ne peux pas lancer des
objets. Si tu ne t'asseois pas, tu devras quitter la classe.";
- Si l'étudiant n'écoute pas recourir
à de l'aide (direction ou collègue);
- Ne pas confronter l'étudiant s'il quitte
la classe;
- Si le reste du groupe est menacé physiquement
leur dire de sortir de la classe pour se rendre à un endroit
spécifié (le groupe peut être accompagné
d'un autre adulte). Ainsi, l'enseignant peut rester seul avec l'étudiant
en question afin d'établir calmement une communication et d'atténuer
la crise;
- Après une crise importante, l'enseignant
est appelé à discuter avec les autres étudiants
du groupe afin de les rassurer.
Si un étudiant continue de déranger
le reste du groupe de façon incessante, l'enseignant doit
alors tenir compte de l'approche suivante:
- Étudier l'environnement de classe afin
de déterminer quels sont les facteurs qui pourraient causer
l'inconduite;
- Rencontrer l'étudiant en question pour
discuter du problème et tenter de trouver une solution;
- Prendre contact avec les parents et les informer
des efforts mis en branle pour améliorer le comportement;
- Implanter une forme d'intervention verbale pouvant
aider l'étudiant à améliorer son comportement;
· Référer l'étudiant
au bureau de la direction s'il s'agit de conséquences
gérées par l'administration de l'école.
Aussi, il est crucial d'analyser le comportement
de l'étudiant en question en classe et ce, de façon
systématique et spécifique.
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Références |
Burden, P.R. (1995). Classroom management
and discipline: Methods to facilitate cooperation and instruction..
White Plains, Longman.
Cangelosi, J.S. (1993). Classroom management
strategies: gaining and maintaining students' cooperation.,
2nd ed.. White Plains, Longman.
Jones, V. et Jones, L.S. (1995). Comprehensive
classroom management: creating positive learning environment
for all students, 4th ed. Needham Heights, Allyn and Bacon.
Kaplan, J. S. et Drainville, B. (1991).
Beyond behavior modification. A cognitive-behavioral approach
to behavior management in the school, 2e ed. Austin, Pro-ed.
Levin, J. et Nolan, J.F. (1996). Principles
of classroom management: a professional decision-making model.
2nd édition. Needham Heights, Allyn and Bacon.
Zabel, R. et Zabel, M.K. (1996). Classroom
management in context: orchestrating positive learning environments..
Boston, Houghton Mifflin.
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