Reproduit et adapté avec permission
AVANT-PROPOS
Cet ensemble de Principes psychologiques centrés
sur l'apprenant ou l'apprenante (Learner-Centered Psychological
Principles) a été élaboré
conjointement par l'Association américaine de psychologie
(American Psychological Association) et le Laboratoire
régional sur l'éducation du centre des États-Unis
(Mid-continent Regional Educational Laboratory) (1).
Ce partenariat s'est réalisé à l'intérieur
du Groupe de travail du Président sur la psychologie et
l'éducation (PsyEd), créé en 1990 par le
Conseil d'administration et le président élu, Charles
D. Spielberger, de l'Association américaine de psychologie.
Frank Farley, Nadine M. Lambert et Barbara L. McCombs ont agi
comme coprésidents avec M. Spielberger. Le directeur général
du Laboratoire régional sur l'éducation du centre
des États-Unis, C. Larry Hutchins, a été
le principal consultant en éducation du Groupe de travail.
Barbara L. McCombs, directrice de la section Motivation et Développement
humain au Laboratoire régional sur l'éducation,
a rédigé la première ébauche du document,
puis procédé à ses révisions subséquentes.
L'ont aidée dans ce travail de révision et de peaufinage
les co-présidents, de même que des membres du Groupe
de travail, dont Cynthia G. Baum, Henry C. Ellis, James J. Gallagher,
Wayne H. Holtzman, Howard M. Knoff, Harold F. O'Neil, Jr., Sylvia
A. Rosenfield et Thomas J. Shuell.
L'ébauche intiale a été préparée
en mars 1991. La présente version est le résultat
d'une large consultation sur ce texte et ses versions subséquentes
auprès de psychologues et d'éducateurs et éducatrices,
ainsi que de professionnels et professionnelles de diverses disciplines
scientifiques. Presque toutes les personnes qui ont transmis des
suggestions pour la révision de ce texte les ont accompagnées
de commentaires très favorables. Quelques-unes n'en ont
pas moins souligné que le langage utilisé demeurait
quelque peu technique et ont proposé d'améliorer
le document en simplifiant sa rédaction, de façon
à le rendre plus aisément accessible à des
enseignants et enseignantes, de même qu'à d'autres
professionnels et professionnelles. Aussi, le Groupe de travail
est-il en train de préparer, pour les non-psychologues,
une version simplifiée et qui fait appel à un langage
moins technique.
(1) Note du traducteur: Ce laboratoire
fait partie du réseau de centres de recherche appliquée
sur l'éducation mis en place au milieu des années
60. Ce réseau comprend actuellement dix laboratoires et
couvre l'ensemble du territoire des États-Unis.
Le Groupe de travail désire exprimer toute
sa reconnaissance aux collègues suivants qui, par leurs
commentaires et leurs suggestions en relation avec l'une ou l'autre
version de ce document, ont apporté une contribution notable
à son contenu: Larry A. Alferink, Harry P. Bahrick, David
C. Berliner, Emmanuel M. Bernstein, Fran C. Blumberg, Barbara
L. Bonner, James P. Connell, Eric L. Dlugokinski, Darwin P. Hunt,
Beau F. Jones, Lewis P. Lipsitt, Hermine H. Marshall, Adah B.
Maurer, Diane McGuinness, Roger C. Mills, Clark E. Moustakas,
David N. Perkins, Louisa H. Pierson, Donald K. Pumroy, D. Scott
Ridley, Jerome D. Stiller, C. E. Walker, Claire E. Weinstein,
Jo Sue Whisler, Merlin C. Wittrock et Philip G. Zimbardo. Il adresse
aussi des remerciements tout particuliers à Martin E. Ford,
président du Programme d'études psychologiques en
éducation à l'Université Stanford, pour sa
contribution substantielle à l'édition de ce document,
ainsi qu'à Scott G. Paris, professeur de psychologie du
développement à l'Université du Michigan,
pour les explicitations qu'il a ajoutées à quelques-uns
des principes relatifs à l'évaluation que l'on retrouve
dans la dernière section de ce document.
En plus de l'apport des psychologues et des éducatrices
et éducateurs déjà nommés, le Groupe
de travail a reçu des commentaires favorables de la part
de représentants ou de représentantes d'un large
éventail de groupements professionnels. Il remercie vivement
pour leur rétroaction les personnes et les organismes suivants:
· Ronald S. Brandt, Executive Editor, Association for Supervision
and Curriculum Development (ASCD);
· Bonnie J. Brunkhorst, Retiring President, National Science
Teachers Association (NSTA);
· Rodger W. Bybee, Acting Director, Innovative Science
Education, Biological Sciences Curriculum Study (BSCS);
· Joan Walsh Cassedy, Executive Secretary, Society of Toxicology;
· Pat Cox, Project Director, Regional Laboratory for Educational
Improvement (REI) of the Northeast and Islands;
· Robert E. Fathman, Chairman, National Coalition to Abolish
Corporal Punishment in Schools (NCACPS);
· Shirley M. Frye, Past President, National Council of
Teachers of Mathematics (NCTM);
· Gary D. Fullerton, President, American Association of
Physicists in Medecine (AAPM);
· John A. Gans, Executive Vice President, American Pharmaceutical
Association (APhA);
· Christopher G. A. Harrison, Chairman, American Geophysical
Union, AGU);
· Willis D. Hawley, American Association of Colleges for
Teacher Education (AACTE);
· James D. Hennes, Curriculum and Evaluation, Colorado
Department of Education;
· Rosalie S. Humphrey, President Elect, American School
Counselor Association (ASCA);
· C. Larry Hutchins, Executive Director, Mid-continent
Regional Educational Laboratory (McREL), Colorado;
· Louis A. Iozzi, Dean, Academic and Student Affairs, Rutgers
University;
· Michael J. Jackson, Executive Director, Federation of
American Societies for Experimental Biology (FASEB);
· Mechelle R. LaWarre, President, APhA Academy of Students
of Pharmacy, American Pharmaceutical Association (APhA);
· Leon M. Lederman, Chairman of Board of Directors, American
Association for the Advancement of Science (AAAS), and Director
Emeritus, Fermi National Accelerator Laboratory (Fermilab);
· James F. Marran, Co-Chair of the Teaching and Learning
Task Force of the National Council for the Social Studies (NCSS);
· Margit E. McGuire, President, National Council for the
Social Studies (NCSS);
· Patricia J. McWethy, Executive Director, National Association
of Biology Teachers (NABT);
· E. Gerald Meyer, President, American Institute of Chemists
(AIC);
· Arvern Moore, President, National Head Start Association
(NHSA);
· Richard Nicholson, Executive Officer, American Association
for the Advancement of Science (AAAS);
· Nancy S. Perry, President, American School Counselor
Association (ASCA);
· Terrence K. Quinn, Principal and Member of the Board
of Education of the City of New York;
· Samuel G. Sava, Executive Director, National Association
of Elementary School Principals (NAESP);
· George W. Sledge, Associate Dean and Director, Academic
Affairs, College of Agricultural and Life Sciences, University
of Wisconsin-Madison;
· Carol E. Smith, Senior Director, Professional Issues,
American Association of Colleges for Teacher Education (AACTE);
· Marilyn M. Smith, Executive Director, National Association
for the Education of Young Children (NAEYC);
· Philip M. Smith, Executive Officer, National Research
Council (NRC);
· Dennis Sparks, Executive Director, National Staff Development
Council (NSDC);
· Richard W. Traxler, Chair, Education Committee, Society
for Industrial Microbiology (SIM);
· Carl E. Trinca, Executive Director, American Association
of Colleges of Pharmacy (AACP);
· Sylvia A. Ware, Director, Education Division, American
Chemical Society (ACS);
· Gary D. Watts, Senior Director, National Education Association
(NEA);
· Ellen C. Weaver, Chair, Education Committee, American
Society of Plant Physiologists (ASPP).
Même si ce document résulte d'une consultation étendue,
il doit toujours être considéré comme en évolution;
tout commentaire concernant de possibles omissions ou des domaines
auxquels on devrait, dans une version ultérieure, accorder
de l'attention est bienvenu. En outre, il serait intéressant
de connaître pour quelles applications et en quelles circonstances,
à l'intérieur de vos travaux ou de vos programmes,
ces principes se sont avérés utiles. Veuillez adresser
vos commentaires à: Office of Psychology in Education,
Education Directorate, American Psychological Association, 750
First Street, NE, Washington, DC 20002-4242.
PRÉAMBULE
Le système scolaire
américain est, dans son ensemble, considéré
comme en crise. Pour surmonter celle-ci, le Président a
mis de l'avant des buts ambitieux(1).
En outre, de nombreux efforts sont en cours pour redéfinir
et réformer ce système. L'Association américaine
de psychologie se sent tenue de fournir une contribution spécifique
à ces efforts. En fait, elle a concentré son attention
sur les principes psychologiques applicables à l'apprenant(2) qui sont susceptibles de servir de
fondements à une amélioration de la qualité
de l'enseignement et de l'apprentissage dans les écoles
des États-Unis.
Les principes énoncés dans ce document, dont plusieurs
sont déjà en application dans des classes exemplaires,
constituent à la fois une vision idéale et un acquis
expérientiel qui, sous l'influence de la recherche, continueront
à évoluer. L'objectif visé consiste à
fournir une information utile qui soit en harmonie avec les résultats
de recherche des psychologues et des éducateurs dans les
domaines de l'apprentissage, de la motivation et du développement
humain. L'application de ces principes dans la réforme
du système scolaire contribuera à la réalisation
d'un objectif très largement partagé, soit celui
d'une éducation caractérisée par le souci
de l'excellence et où chaque apprenant fait l'objet d'une
attention particulière.
Par ailleurs, toute tentative de réforme qui ne tiendra
pas compte de ces principes est vouée à l'échec.
(1) Fixé à six lors du Sommet
de Charlottesville, en septembre 1989, réunissant le président
et les gouverneurs des États, le nombre de ces buts a été
porté à huit dans la loi fédérale
de 1994 intitulée Goals 2000: Educate America Act.
(2)
Le titre et l'avant-propos ayant déjà indiqués
clairement que ce texte s'applique également aussi bien
aux personnes de sexe féminin que masculin, nous ne croyons
pas nécessaire de le repréciser à chaque
fois que l'occasion se présente. Toutefois, ci-après,
dans les titres et certains passages jugés clefs, nous
utiliserons le masculin et le féminin.
EN TOILE DE FOND
La psychologie a, tout
au long de son histoire, par les résultats de ses recherches
et les théories qu'elle a proposées sur la nature,
l'apprentissage et le développement de l'être humain,
fourni une information vitale pour la définition concrète
de l'école. Elle n'a cependant jamais été
aussi productive qu'au cours des dix dernières années
en résultats de recherche pertinents pour l'éducation.
Les progrès accomplis dans la compréhension de la
pensée, de la mémoire et des processus cognitifs
et motivationnels peuvent contribuer de manière directe
à une amélioration de l'enseignement, de l'apprentissage
et, plus globalement, du système scolaire. Au même
moment, des éducatrices et des éducateurs préoccupés
par les problèmes croissants reliés à l'abandon
scolaire, la faible réussite dans les matières de
base et ce que révèlent d'autres indicateurs sur
l'échec de l'école arguent en faveur de modèles
de scolarisation davantage centrés sur l'apprenant ou l'apprenante.
Dans le contexte de la réforme en cours du système
scolaire, de tels modèles sont non seulement ouverts à
la diversité des élèves, mais ils l'utilisent
pour enrichir l'apprentissage et aboutir à des résultats.
Les principes qui suivent, qui sont cohérents avec plus
d'un siècle de recherche sur l'enseignement et l'apprentissage,
sont largement acceptés et, à l'intérieur
de plusieurs excellents programmes appliqués dans des écoles,
implicitement reconnus. En outre, ils intègrent aussi bien
les résultats pertinents de la recherche et de la pratique
émanant de plusieurs domaines de la psychologie - dont
la psychologie clinique, du développement humain, expérimentale,
sociale, organisationnelle, communautaire, de l'éducation
et scolaire - que de l'éducation, de la sociologie, de
l'anthropologie et de la philosophie. De plus, encore, ces principes
reflètent une sagesse à la fois commune et scientifique.
On n'y trouve pas seulement ceux d'entre eux qui, ayant fait l'objet
d'une recherche et d'une évolution systématiques,
sont en mesure de conduire à une scolarisation efficace;
on en trouve aussi d'autres qui peuvent mener à une santé
mentale positive et à un fonctionnement plus efficace des
enfants, de leurs enseignants et des systèmes qui les desservent.
Des principes psychologiques centrés sur l'apprenant et
l'intégration de ces principes à l'intérieur
d'une perspective systémique constituent des composantes
nécessaires pour une nouvelle définition concrète
de l'école. La perspective systémique doit mettre
l'accent, aux multiples niveaux du système scolaire (l'apprentissage,
l'enseignement, l'évaluation et l'administration), sur
les fonctions de l'être humain. Si on envisage la pratique
éducative sous cet angle, c'est seulement lorsque le système
scolaire aura été redéfini d'abord en fonction
de l'apprenant qu'elle s'améliorera. En collaboration avec
les éducateurs, les psychologues sont en mesure de participer
aux décisions concernant les applications les plus adéquates
qu'il conviendrait de faire, dans le cadre d'une redéfinition
des écoles américaines, des principes psychologiques
reconnus. Une vision nouvelle et stimulante de l'école,
de même que du rôle de la psychologie dans cette vision,
pourra alors émerger.
L'objectif immédiat visé par la présentation
de ces principes pédagogiques centrés sur l'apprenant
est de fournir des orientations qui sont de nature à contribuer
à la réforme du système scolaire et aux efforts
de redéfinition de l'école qui sont en cours et,
de cette façon, d'aider le pays à atteindre les
buts qu'il s'est fixés en éducation. À travers
un dialogue avec les groupes d'éducateurs, de chercheurs
et de décideurs concernés, ces principes peuvent
évoluer à un point tel qu'ils contribueront non
seulement à une redéfinition de l'école américaine,
mais aussi à l'instauration d'une société
qui promeut un apprentissage continu, un développement
humain sain et un souci de productivité. En développant
ces principes, la psychologie - de concert avec d'autres disciplines
- peut apporter une contribution unique à la rénovation
des écoles américaines et à l'épanouissement
des ressources humaines, vitales pour la nation.
PRINCIPES PSYCHOLOGIQUES CENTRÉS SUR L'APPRENANT
OU L'APPRENANTE
Les 12 principes psychologiques qui suivent portent sur l'apprenant
et le processus d'apprentissage. Ils mettent avant tout
l'accent sur les facteurs psychologiques qui sont internes à
l'apprenant, tout en reconnaissant l'interaction qui se produit
entre eux et l'environnement externe ou les facteurs contextuels.
Ces principes s'appliquent aussi à saisir l'apprenant dans
sa totalité, et ce à travers des situations d'apprentissage
proches du monde réel. En conséquence, on doit les
considérer comme un tout, non comme une série de
principes isolés. Les dix premiers concernent, selon les
cas, les facteurs et les aspects métacognitifs et
cognitifs, affectifs, développementaux ou sociaux.
Quant aux deux derniers, ils recoupent les précédents
et sont centrés sur ce que les psychologues connaissent
en relation avec les différences individuelles.
Il convient de signaler que ces principes valent pour tous
les apprenants et toutes les apprenantes, y compris ceux et
celles qui sont d'âge préscolaire.
Le fait d'apprendre est un processus naturel qui consiste à poursuivre des objectifs ayant une signification pour soi. Ce processus est intérieur, volitif et actif; il se définit par une découverte et une construction de sens à partir d'une information et d'une expérience, l'une et l'autre filtrées par les perceptions, les pensées et les émotions propres de l'apprenant ou de l'apprenante. |
Les élèves possèdent une inclination naturelle à apprendre et poursuivent d'eux-mêmes les objectifs d'apprentissage qu'ils jugent pertinents. Dans un environnement qui tient compte de leurs acquis, relie les nouveaux apprentissages à leurs objectifs et favorise leur engagement dans leur propre processus d'apprentissage, ils sont capables d'assumer pleinement la responsabilité de ce processus - c'est-à-dire d'en superviser l'orientation, de vérifier où en est leur compréhension et de devenir des apprenants autonomes et actifs. Placés en face de situations concrètes signifiantes, même de très jeunes enfants s'engagent tout naturellement dans des activités d'apprentissage autonomes en lien avec leurs objectifs personnels. Au cours de ce processus, chaque personne, en s'appuyant sur ses croyances et ses savoirs antérieurs, élabore ses propres significations et interprétations.
L'apprenant ou l'apprenante, indépendamment de la quantité et de la qualité de l'information disponible, cherche à se donner une représentation cohérente et significative de son savoir. |
Même lorsqu'ils sont placés en face de faits, de concepts, de principes ou de théories mal compris ou mal enseignés, les apprenants se donnent des représentations et des explications intégrées, de sens commun. Les processus d'apprentissage opèrent de manière holistique, en ce sens que, sous leur effet, se produit une compréhension interne cohérente, peu importe sa validité d'un point de vue objectif et externe. Toutefois, lorsqu'ils intériorisent des valeurs et des significations dans le cadre d'une discipline, les apprenants peuvent parfaire leurs conceptions en remplissant les blancs, en résolvant les incohérences et en révisant leurs conceptions antérieures.
C'est en lui conférant une signification tout à fait personnelle que l'apprenant ou l'apprenante relie une information nouvelle au savoir déjà acquis ou en gestation dans son esprit. |
Étant donné que les acquis et les expériences de chaque personne peuvent différer substantiellement et que, par ailleurs, mis en présence d'une information, l'esprit cherche naturellement à lui donner une signification et à la situer à l'intérieur d'un ensemble plus large, c'est en lui conférant une signification tout à fait personnelle que les apprenants organisent l'information qu'ils reçoivent. L'un des buts de l'éducation formelle - ou scolaire - est d'en arriver à ce que tous les apprenants partagent une compréhension et une conception communes des connaissances et des habiletés qui définissent les apprentissages valorisés ou y conduisent. Dans le cadre de ces situations, les enseignants peuvent aider les apprenants à acquérir et à intégrer leur savoir (par exemple, en leur enseignant des stratégies qui leur permettent d'élaborer des significations, de structurer divers contenus, de prendre conscience de leur savoir, de relier de nouvelles connaissances à des thèmes ou à des principes généraux, d'emmagasiner ou de pratiquer ce qu'ils ont appris et de représenter mentalement de futures utilisations possibles de leur savoir).
Les stratégies relatives à la pensée sur la pensée - qui permettent de superviser et de gérer les opérations mentales - facilitent le développement de la créativité, de la pensée critique et d'une compétence personnelle. |
Pendant leur passage du début
au milieu de leur enfance, les apprenants deviennent capables
d'atteindre le stade métacognitif ou directif concernant
leur propre pensée; cela signifie une capacité d'être
conscient des processus et des contenus de leur pensée,
des structures de leur savoir et de leur mémoire, de même
que de remettre en cause ces processus et ces contenus, d'entrer
en dialogue avec eux, de les gérer et d'assurer leur régulation.
La conscience que les apprenants ont de leur propre action ou
contrôle sur leurs processus de pensée et d'apprentissage
contribue à promouvoir chez eux de plus hauts degrés
d'engagement, de persistance et de participation dans leurs apprentissages.
Afin d'accroître cette conscience de l'action en cours en
eux, les apprenants ont besoin d'environnements où leurs
intérêts personnels, leurs valeurs et leurs buts
sont respectés et soutenus.
L'étendue de l'information traitée et la profondeur à laquelle elle l'est, de même que ce qui est appris et à quel degré il l'est, sont influencés par:
b) la clarté et la fermeté de ses valeurs, de ses centres d'intérêt et de ses buts personnels; c) ses attentes personnelles en regard de la réussite ou de l'échec; |
Le riche monde interne des croyances, des buts, des attentes et des sentiments peut, soit accroître la qualité de la réflexion de l'apprenant, ainsi que du traitement qu'il fait de l'information reçue, soit nuire à cette qualité. La relation qui existe entre les pensées, les dispositions intérieures et le comportement d'une personne déterminent sa santé psychologique et sa capacité d'apprendre. Les interprétations ou les constructions cognitives de la réalité que s'est déjà données l'apprenant, de même que la présence de pensées et de sentiments négatifs, peuvent fermer la voie à une motivation, à un apprentissage ou à une performance ayant une portée positive. Par ailleurs, des expériences d'apprentissage positives peuvent aider à chasser les pensées et les émotions négatives et à accroître la motivation d'un élève à apprendre.
Toute personne est naturellement curieuse et aime apprendre, mais de fortes expériences cognitives et émotives négatives (par exemple, le fait de se sentir en état d'insécurité, de craindre un échec, d'être timide ou peu sûr de soi ou d'avoir peur de subir un châtiment corporel, d'être ridiculisé ou de s'attirer des propos stigmatisants) étouffent son enthousiasme. |
Plutôt que de " catégoriser " les élèves ou de les conduire par la crainte d'une punition corporelle ou de toute autre punition excessive, les éducateurs doivent les soutenir et développer leur curiosité naturelle, ou motivation intrinsèque, pour l'apprentissage. De même, un soutien et un enseignement interpersonnels de caractère positif, dans un contexte de stratégies autogérées, peuvent atténuer l'influence des facteurs qui nuisent à un apprentissage optimal, soit, entre autres, une faible conscience de soi, des croyances défaitistes, l'absence d'objectifs d'apprentissage, des attentes négatives par rapport à la réussite et de l'anxiété, de l'insécurité ou des pressions extérieures.
La curiosité, la créativité et la pensée à ses stades supérieurs de développement sont stimulées par des objets d'apprentissage pertinents et authentiques et qui présentent un degré optimal de difficulté et de nouveauté pour chaque élève. |
Des affects positifs, la créativité
et une pensée souple et pénétrante s'affirment
dans un environnement que les apprenants perçoivent comme
pertinent et significatif pour eux. Ainsi, les élèves
doivent avoir l'occasion de faire des choix dans la ligne de leurs
centres d'intérêt et, à la lumière
d'une prise de conscience, d'une découverte ou de nouvelles
perceptions, avoir la liberté de modifier leur cheminement
d'apprentissage. De même, des projets dont la complexité
et la durée sont comparables à des situations de
la vie réelle forcent les élèves à
faire appel à leurs habiletés supérieures
de réflexion et à leur créativité.
Enfin, il convient de souligner que la curiosité des élèves
est stimulée lorsqu'ils peuvent travailler sur des objets
d'apprentissage qu'ils jugent pertinents et qui leur proposent
un degré optimal de difficulté et de nouveauté.
La croissance des personnes s'effectue à travers des stades de développement physique, intellectuel, affectif et social qui dépendent de facteurs génétiques et environnementaux spécifiques. |
Les enfants apprennent mieux lorsque
le matériel d'apprentissage qui est mis à leur disposition
est adapté à leurs stades de développement
et, tout en leur proposant un défi d'ordre intellectuel,
affectif, physique ou social, est présenté d'une
manière agréable et intéressante. Des facteurs
environnementaux spécifiques (la qualité des échanges
verbaux entre l'adulte et l'enfant et la participation des parents
à l'éducation scolaire de leur enfant, par exemple)
peuvent exercer une influence dans chaque domaine du développement
d'un enfant. Toutefois, un accent trop prononcé placé
sur l'ajustement de l'enseignement à un stade précis
de développement peut empêcher l'apprenant de démontrer
que sa capacité intellectuelle est plus grande que celle
que l'école, les enseignants ou les parents lui permettent
de déployer. La conscience et la compréhension des
différences qui existent dans le développement des
enfants qui possèdent un handicap affectif, physique ou
intellectuel ou des capacités particulières sont
de nature à faciliter grandement les efforts visant à
créer des environnements ayant une portée optimale
pour l'apprentissage.
Les échanges sociaux et la communication avec d'autres personnes dans un environnement éducatif ouvert, adaptatif et diversifié (par l'âge, la culture, les antécédents familiaux ou d'autres caractéristiques similaires des personnes) facilitent l'apprentissage. |
L'apprentissage est plus facile lorsque l'apprenant a l'occasion d'échanger avec des élèves dont les acquis culturels et familiaux, les centres d'intérêt et les valeurs sont différents des siens. Les environnements d'apprentissage qui prévoient et respectent la diversité promeuvent une pensée ouverte aussi bien qu'une compétence sociale et un développement moral. À l'intérieur de tels environnements, les personnes, ayant la chance d'envisager les choses selon d'autres perspectives et de développer une pensée réflexive, accèdent à des perceptions et font des découvertes qui engendrent de nouveaux savoirs.
Il y a accroissement de l'apprentissage et de l'estime de soi lorsqu'une personne entretient avec d'autres personnes des relations respectueuses et attentionnées et que ces personnes sont conscientes de ses capacités, apprécient vraiment ses talents propres et l'acceptent en tant que telle. |
Des relations interpersonnelles
satisfaisantes permettent à une personne d'accéder
à des niveaux supérieurs et plus féconds
de pensée, d'émotion et de comportement. L'état
d'esprit, la stabilité, la confiance et la capacité
d'empathie des enseignants (ou des autres adultes concernés)
constituent des conditions préalables au développement
d'un sens de l'appartenance, du respect de soi, de l'acceptation
de soi et d'un climat stimulant pour l'apprentissage. Les niveaux
les plus favorables à une pensée féconde
sont ceux où la personne est moins tournée sur elle-même,
moins anxieuse, moins irrationnelle et moins portée à
se déprécier. L'estime de soi et l'apprentissage
se renforcent mutuellement.
Même si les principes de
base concernant l'apprentissage, la motivation et un enseignement
efficace valent pour tous les apprenants et apprenantes (sans
égard à leur ethnie, à leur race, à
leur sexe, à leurs capacités physiques, à
leur religion ou à leur statut socio-économique),
il n'en reste pas moins que chacun et chacune possèdent,
face aux divers modes et stratégies d'apprentissage, des
potentialités et des préférences variables.
Ces différences dépendent de l'environnement (c'est-à-dire
de ce qui est appris et transmis dans différents groupes
culturels ou d'autres groupes sociaux) et de l'hérédité
(c'est-à-dire de ce qui se produit naturellement sous l'influence
des gènes).
Les mêmes principes de base concernant l'apprentissage,
la motivation et un enseignement efficace valent pour tous les
apprenants. Toutefois, les personnes naissent avec des potentialités
et des talents qui leur sont propres, se développent de
la même manière et, à travers leurs apprentissages
et leur socialisation, effectuent des choix variables sur la façon
dont ils aiment apprendre et le rythme auquel ils aiment le faire.
Aussi, les différences entre les élèves et
les conditions relatives au curriculum et à l'environnement
sont des facteurs-clefs qui affectent grandement les résultats
du processus d'apprentissage. La compréhension et la valorisation
des différences culturelles, ainsi que des contextes culturels
au sein desquels les apprenants se développent, accroissent
les chances que soient planifiés et implantés des
environnements éducatifs qui aient une portée optimale
pour chacun des élèves.
C'est à partir des croyances, de la pensée et de la compréhension des choses qui résultent de ses apprentissages et de ses interprétations antérieurs qu'une personne se fait une idée du réel et interprète ce qui arrive. |
Des constructions cognitives uniques
sont à la base des croyances que l'on possède sur
les autres et des attitudes que l'on adopte à leur égard.
Les personnes agissent, en conséquence, à partir
de ces " réalités distinctes "
comme si elles s'appliquaient également à tous,
ce qui conduit souvent à des incompréhensions et
à des conflits. La conscience et la compréhension
de ces phénomènes ouvrent la personne à un
plus grand choix de croyances et à plus de contrôle
sur l'influence que ses propres croyances exercent sur ses actions
et la rendent capable de voir et de prendre en considération
d'autres points de vue. Le développement cognitif, affectif
et social d'un enfant et la manière dont cet enfant interprète
les expériences de la vie sont un produit de l'influence
que les facteurs scolaires, familiaux, culturels et communautaires
ont exercée sur lui.
Les principes énoncés
précédemment ont des implications pour la pratique
éducative dans les domaines de l'enseignement, du curriculum,
de l'évaluation des apprentissages, de la gestion pédagogique,
de la formation des enseignants et des enseignantes, du rôle
des parents et de la collectivité et des politiques de
l'éducation. Les sections suivantes dégagent, à
titre d'exemples conséquents des principes centrés
sur l'apprenant ou l'apprenante déjà formulés,
quelques-unes de ces implications. Cette liste veut provoquer
une réflexion plus poussée, des discussions et l'élaboration
d'idées qui permettent d'envisager, en éducation,
des plans nouveaux de développement.
· Il promeut la participation
des élèves à leur propre processus d'apprentissage,
tout en prévoyant, de la part d'enseignants et de pairs,
des interactions qui stimulent la curiosité naturelle des
élèves et leur fournissent des occasions de réflexion
personnelle et d'étude d'eux-mêmes.
· Il encourage les élèves à établir
des liens entre savoirs antérieurs et nouvelle information
en les initiant à plusieurs manières de représenter
une information (v.g. par des moyens sonores, visuels ou kinesthésiques).
· Il se préoccupe du contenu des divers
domaines du curriculum ainsi que des processus,
tant généraux que spécifiques à chacun
d'entre eux, qui facilitent l'acquisition et l'intégration
des connaissances reliées à ces domaines.
· Il inclut, pour l'apprenant, une rétroaction informative
et constructive en regard de l'approche qu'il a adoptée
dans son cheminement d'étude et des résultats auxquels
il est parvenu, de même qu'un nombre suffisant d'occasions
de mettre en pratique, à des degrés de maîtrise
appropriés à son développement, ses nouvelles
connaissances et habiletés.
· Il offre aux élèves des occasions d'acquérir
et d'appliquer des stratégies d'apprentissage variées
dans divers domaines du contenu du curriculum, de façon
à les aider à développer leur intelligence
et à l'utiliser avec efficacité pendant qu'ils effectuent
de nouveaux apprentissages.
· Il incite à la résolution de problèmes,
à la planification, à la prise de décision
exigeante, au débat, à la discussion en groupe ainsi
qu'à d'autres stratégies qui favorisent le développement
des stades supérieurs de la pensée et l'utilisation
de stratégies métacognitives.
· Il aide l'élève à comprendre et
à respecter les différences individuelles en lui
apprenant les principes du fonctionnement psychologique et intellectuel
et la manière dont ils opèrent dans l'édification
de systèmes de croyances et d'attitudes qui concernent
d'autres personnes.
· Il rend les apprenants capables de planifier des lignes
d'action orientées vers l'avenir et d'appliquer ce qu'ils
apprennent.
· Dans le respect des personnes, il maintient des politiques
justes, cohérentes et attentionnées et, à
cette fin, il met l'accent sur la maîtrise individuelle
des apprentissages requis et le travail coopératif en équipe
plutôt que sur des objectifs de performance dans un contexte
de compétition.
· Il veille à ce que tous les élèves
vivent leur expérience d'apprenant en bénéficiant
a) d'enseignants intéressés par leur champ d'enseignement,
b) d'enseignants qui les respectent et les valorisent en tant
que personnes, c) d'un contact avec des modèles de comportement
et d'accompagnement positifs, d) d'évaluations régulières
et constructives, e) d'enseignants qui ont des attentes optimistes
à leur égard et f) d'une approche où on fait
appel à leur capacité de se poser des questions
qui les amènent à participer activement à
leur processus d'apprentissage.
· Dans toutes les activités
et les expériences d'apprentissage, ils se préoccupent
des affects et des dispositions générales de la
personne aussi bien que de sa cognition et de sa capacité
de réflexion; en conséquence, ils engagent l'apprenant
dans sa totalité.
· Ils prévoient, par les élèves eux-mêmes
et de la part du personnel enseignant, diverses évaluations
des apprentissages, afin de vérifier la compréhension
que les élèves ont de la matière enseignée,
y compris de ses implications et applications.
· Dans les domaines affectif et cognitif, ils possèdent
une richesse qui aide à engendrer chez les élèves
des pensées fortes et des sentiments d'enthousiasme et
d'intérêt.
· Ils aident les élèves à atteindre
les stades supérieurs de la pensée et à appliquer
des stratégies métacognitives, y compris la prise
de conscience réfléchie de soi et l'établissement
de buts personnels.
· Ils amènent les élèves à
être plus attentifs à leur propre fonctionnement
psychologique et à la manière dont celui-ci influence
leurs processus d'apprentissage.
· Ils incluent des tâches et des évaluations
" authentiques " (i.e. pertinentes par rapport
au monde réel) qui aident les élèves à
intégrer, au-delà des matières d'enseignement
spécifiques, une information et une démonstration
concrète de sa maîtrise, tout en leur permettant
de choisir le niveau de difficulté qu'ils veulent relever
ou qu'ils souhaitent aborder.
· Ils sont adaptés au développement des caractéristiques
intellectuelles, affectives, physiques et sociales de la personne.
· Ils aident les élèves à élargir
leur prise de conscience et à accroître leur compréhension
concernant la manière dont les opérations de la
pensée conduisent à produire des réalités
distinctes, et qui se confirment par elles-mêmes, de sorte
qu'ils soient mieux en mesure de comprendre tant les différences
individuelles que les divers groupes sociaux et religieux.
· Ils stimulent les élèves à voir
ce qu'il y a de positif dans tous les groupes d'apprenants, quels
que soient leur race, leur sexe, leur culture, leurs capacités
physiques ou leurs autres différences individuelles.
· Ils comprennent des activités qui promeuvent l'empathie
et la compréhension, le respect pour les différences
individuelles et la mise en relief de divers points de vue, notamment
à travers des ressources didactiques qui présentent
une perspective multiculturelle.
· Elle s'intègre
dans l'enseignement au point de faire corps avec le processus
d'appren- tissage, et ses exigences, tant aux plans du contenu
que de la maîtrise à démontrer, sont en lien
avec le monde réel (elle est " authentique ").
· Elle évalue le progrès et la réussite
de chacun plutôt que de comparer la performance d'une personne
avec celle d'autres personnes et favorise la poursuite d'objectifs
propres d'apprentissage .
· Elle redéfinit ce que signifie la réussite;
les normes qui la déterminent ne devraient pas s'appuyer
sur la compétition, mais sur des objectifs d'apprentissage
choisis par chaque personne, ou par celle-ci en collaboration
avec d'autres, et encourager la recherche de solutions originant
des personnes elles-mêmes.
· Elle rend les élèves capables d'effectuer
des choix diversifiés, y compris sur le genre d'épreuves
qu'ils s'imposeront pour démontrer qu'ils ont atteint les
normes éducatives prévues.
· Elle évalue la croissance de l'élève
et prévoit, en s'appuyant sur des normes appropriées
à son développement, les plus hauts niveaux de maîtrise;
quant aux normes elles-mêmes, elles sont formulées
de manière telle que chaque élève a l'occasion
d'exceller dans quelque chose.
· Elle stimule la réflexion de l'élève
sur sa croissance en lui procurant des occasions d'autoévaluation
et de rétroaction réfléchie sur les progrès
de ses apprentissages.
· Elles facilitent le conseil
individualisé et allouent aux élèves du temps,
de l'espace et des équipements pour poursuivre leurs objectifs
d'apprentissage et leurs activités.
· Avec des élèves du même âge,
elles sont en mesure d'utiliser des ressources didactiques adaptées
à divers niveaux de développement.
· Elles encouragent la coopération et le respect
de la diversité et des différences individuelles
et découragent les pratiques qui n'intègrent pas
tous les apprenants.
· Elles sont réceptives à différentes
formes d'intelligence et aux talents particuliers dans les domaines
artistique, musical, spatial, physique et social.
· Elles disposent de technologies et de cheminements appropriés
pour développer l'apprentissage chez les élèves
en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (v.g. des
systèmes de " communication totale "
pour les handicapés auditifs, des systèmes en Braille
pour les handicapés visuels et des moyens de communication
multiples(1) pour les élèves
ayant plusieurs handicaps) et d'enseignants qualifiés en
conséquence.
· Elles prévoient un soutien systémique à
l'intention des élèves et des enseignants (par une
attention individualisée et des groupes de soutien, par
exemple), afin qu'ils puissent répondre avec esprit d'initiative
aux attentes qu'exigent la maîtrise de curricula exigeants
et la démonstration d'apprentissages ayant le même
niveau de qualité.
· Elles répondent à tous les besoins de l'enfant
(affectifs, intellectuels, sociaux et physiques), en leur fournissant,
en plus de l'enseignement, des services intégrés
de santé physique et mentale et sociaux.
(1) Dans ce passage, nous avons supposé que
le texte anglais devait se lire " augmentative communication "
et non, comme c'est le cas dans le texte dont nous disposons,
" argumentative communication ".
· Ils stimulent l'élève
à faire des choix en regard, entre autres, des thèmes
qu'il veut étudier, du genre de projets auquel il veut
travailler et de la poursuite de son apprentissage seul ou à
l'intérieur de groupes.
· Ils marient avec souplesse besoins individuels de l'élève
et modes et processus d'enseignement, notamment en ce qui concerne
les contenus, l'organisation, les stratégies et les contextes
sociaux de l'enseignement.
· Ils mettent en valeur le respect et l'acceptation des
différences et éliminent les pratiques discriminatoires
telles que l'étiquetage, le regroupement selon les capacités
ou le redoublement.
· Ils s'appuient sur une utilisation souple et imaginative
de modèles d'enseignement multi-âges et entre pairs.
Les curricula efficaces évitent les ressources didactiques
par degré qui sont trop faciles pour les élèves
qui apprennent rapidement et trop difficiles pour ceux qui apprennent
lentement.
· Ils promeuvent des relations valorisantes entre adultes
et élèves, basées sur la compréhension
et le respect mutuel; de telles relations réciproques réduisent
chez les uns et les autres le stress et l'insécurité.
· Ils conduisent naturellement, dans le calme, à
une pensée réfléchie et à des interactions
sociales de coopération.
· Ils aident les élèves à développer
leurs idées à travers des projets et des activités
qui contribuent à former leur capacité de choisir
et leur sens des responsabilités.
· Ils se rapprochent des milieux où la maîtrise
de la connaissance s'impose avec un relief tout particulier (tels,
par exemple, ceux où on accueille des apprentis) et où
les nouveaux savoirs peuvent s'ancrer dans une connaissance et
une expérience antérieures ayant déjà
une forte signification.
· Ils sont chaleureux, confortables et stimulants; ils
réduisent l'insécurité des élèves
et développent un sentiment d'appartenance.
· Ils incorporent des normes d'apprentissage élevées
et des attentes optimistes pour tous les élèves,
dans le respect, toutefois, de la culture, du stade de développement
et des autres différences propres à chacun d'entre
eux.
· Ils prévoient une diversité appropriée
de regroupements des élèves, compte tenu de leurs
capacités, de leur âge, de leur culture et de leurs
autres différences individuelles.
· Pour la sélection
de leurs professeurs et des autres membres de leur personnel,
ils contiennent des normes qui portent sur les attitudes et les
convictions qui reflètent leur orientation en tant qu'enseignant
placé en face de groupes différents d'élèves.
· Tant en formation initiale que continue, ils s'appuient
sur les principes déjà présentés relativement
à un enseignement centré sur l'apprenant.
· Ils proposent des stratégies visant à créer
un climat favorable à l'apprentissage, y compris des voies
qui permettent d'aborder et de réorienter les pensées
et les dispositions négatives qui, chez les enseignants
ou les élèves, interfèrent avec l'enseignement
et l'apprentissage.
· Ils aident les enseignants à voir comment leurs
propres attitudes et leur motivation pour l'enseignement et l'apprentissage
affectent la motivation et l'apprentissage de l'élève
en classe.
· Ils enseignent le corpus de connaissances relatif aux
processus cognitifs, affectifs et de la motivation qui influencent
l'apprentissage, de manière que, dans leur enseignement,
les enseignants soient préoccupés par le développement
des processus avancés de la pensée et de l'apprentissage.
· Ils fournissent de l'information sur les stratégies
métacognitives, générales et propres à
divers champs d'études, ainsi que sur la façon dont
ces stratégies peuvent être enseignées le
plus efficacement à des élèves ayant des
capacités et des antécédents différents.
· Ils préparent les enseignants à " penser
tout haut " durant les explications qu'ils donnent,
ce qui constitue une stratégie qui rend explicite et transparente
la méthode utilisée pour résoudre un problème
et, ainsi, modélise des stratégies métacognitives
de pensée et d'enseignement valables pour leurs élèves.
· Ils informent sur les caractéristiques intellectuelles,
affectives, physiques et sociales des enfants à divers
stades de leur développement, aussi bien que sur les méthodes
appropriées pour procéder à une évaluation
diagnostique des différences développementales et
intellectuelles de leurs capacités d'apprentissage et s'y
adapter.
· Ils attirent l'attention sur des moyens de faire participer
activement les élèves dans le processus d'apprentissage
et de les amener à trouver eux-mêmes les ressources
ou les solutions, et ce d'une manière non menaçante
et qui stimule leur pensée créatrice.
· Ils mettent l'accent sur des stratégies de soutien
dans l'utilisation par les élèves de processus de
motivation et d'apprentissage autodirigés, ainsi que d'évaluation
diagnostique de cette utilisation.
· Ils aident les enseignants à comprendre comment
chaque élève apprend le mieux, ainsi que comment
établir une relation entre la matière enseignée
et ses centres d'intérêt d'une manière qui
provoque sa curiosité et son désir inné d'apprendre.
· Ils contiennent de l'information sur la manière
de susciter l'enthousiasme des élèves et leur intérêt
intrinsèque pour l'apprentissage selon une voie qui les
amène à oublier leur timidité, le souci de
leur image ou le besoin de se prouver quelque chose à eux-mêmes
et, par ailleurs, à ne pas s'en remettre à des récompenses
externes qui affaiblissent l'intérêt naturel pour
l'apprentissage.
· Ils aident les enseignants à comprendre comment
ils peuvent à la fois gérer leur classe avec autorité
(mais sans autoritarisme) et démontrer pour leurs élèves
un respect et une attention continus.
· Ils incluent une formation à la gestion du stress
qui met l'accent sur les relations entre la pensée, les
émotions et le comportement et sur le soutien socioaffectif
à d'autres personnes.
· Ils comprennent des stratégies pour la sélection
de curricula qui fournissent des niveaux de complexité
cognitive et d' " authenticité " correspondants
à la capacité et au développement des élèves.
· Ils aident les enseignants à devenir plus attentifs
a) au besoin d'établir une relation entre le contenu et
les processus de l'enseignement et les contextes culturels de
leurs élèves et b) à l'influence que ces
divers contextes ont sur des gestes publics tels que communiquer
spontanément de l'information, poser des questions, demander
de l'aide ou discuter devant d'autres de sujets personnels, de
même que sur une foule d'autres valeurs et données
culturelles qui sont de nature à enrichir la vie de la
classe si on en est conscient et à conduire au chaos et
à des malentendus si on les ignore.
· La définition
d'un système scolaire efficace est le fruit de la collaboration
d'élèves, d'enseignants, de conseillers, d'administrateurs
scolaires, de parents et de représentants de la collectivité.
Une vision nouvelle ayant été dégagée,
c'est par la formation du personnel qu'il faut commencer.
· C'est à travers une collaboration suivie avec
les familles et les sous-cultures du milieu d'origine des élèves
qu'un système scolaire efficace aide les élèves
à apprendre. L'école n'est que l'un des agents qui
influencent l'apprentissage des élèves. Parmi les
autres agents dont l'influence est démontrée, figurent
la famille, les groupes de pairs et les sous-cultures avec lesquelles
les personnes s'identifient.
· Une administration scolaire efficace partage avec les
élèves, les enseignants et les parents l'information
et la responsabilité concernant le curriculum, la discipline
et les autres politiques et pratiques qui procurent aux élèves
et aux enseignants un climat de sécurité et vivifiant.
Lorsqu'on en dérive des implications politiques, on ne peut pas isoler les principes déjà énoncés centrés sur l'apprenant. Considérés dans leur ensemble, ces principes décrivent une vue nouvelle de l'apprenant, du processus d'apprentissage et de l'enseignement. C'est cette vue élargie de la totalité de l'apprenant et des implications qu'elle a pour l'enseignement - soit sur l'acte d'enseigner comme tel, sur l'apprentissage et sur l'évaluation des apprentissages - qui, lorsqu'on s'applique à dégager des politiques, ouvre la voie à une perspective systémique centrée sur l'apprentissage.
· Elles tiennent compte
du fait qu'un apprentissage peut seulement être aussi substantiel
que la capacité d'un enseignant à le promouvoir
et la détermination d'un système d'enseignement
à rejoindre les besoins de l'apprenant. On ne peut pas
présumer que les enseignants sont automatiquement capables
de faciliter le processus d'apprentissage et de croissance d'une
personne si l'administration n'apporte pas un soutien continu
à leur développement intellectuel, affectif, social
et comportemental. En conséquence, les politiques établies
doivent prévoir des moyens qui assurent à la fois
aux enseignants et aux élèves une prise de responsabilité
des uns vis-à-vis des autres, et ce de telle manière
que les enseignants se sentent suffisamment soutenus et valorisés
et puissent, en retour, rendre leurs élèves plus
responsables.
· Elles permettent la construction d'un environnement d'apprentissage
sensible aux besoins de chaque apprenant, notamment en évitant
la délimitation de curricula, la spécification d'objectifs
et la détermination d'horaires et de lieux d'apprentissage
rigides et restreints. La définition de ce qui doit être
étudié, du moment où il doit l'être,
du temps pendant lequel cette étude doit se poursuivre
et des ressources auxquelles on fera appel en relation avec cette
étude, de même que la réglementation conséquente,
doivent être développées d'une manière
qui maximalise la souplesse et les choix dont les élèves
et les enseignants disposent pour structurer un environnement
d'apprentissage qui est de nature à répondre aux
besoins de chaque élève.
· Elles reflètent le besoin qu'ont les apprenants
d'intégrer et d'organiser leur savoir en le personnalisant.
Les processus envisagés concernant le curriculum et l'évaluation
des apprentissages incitent les apprenants à voir les connexions
entre ce qu'on leur demande d'apprendre et ce qu'ils savent déjà,
les liaisons entre l'information qu'ils sont en train d'assimiler
et d'autres matières et disciplines et, enfin, la façon
dont le savoir est utilisé dans le cadre de situations
du monde réel et est en interrelation avec ces situations
- i.e. des expériences et des phénomènes
naturels qui n'ont pas été formalisés à
des fins d'enseignement. Ces politiques facilitent aussi l'organisation
d'apprentissages autour de situations problématiques qui
permettent le développement d'habiletés de tout
niveau telles que la réflexion sur sa propre pensée,
la créativité et le sens critique.
· Elles soutiennent l'organisation de séquences
ou de hiérarchies d'apprentissages telles que l'évaluation
des progrès accomplis reflète l'accroissement des
habiletés et de la connaissance de l'apprenant, non la
mise en relation d'un contenu rigide avec une classe ou un âge
donnés.
· Elles sont attentives au rôle que l'opinion qu'une
personne a d'elle-même, ses propres attentes dans le domaine
de l'apprentissage et ses autres constructions intellectuelles
peuvent jouer dans ses apprentissages et son développement.
En outre, elles reconnaissent l'importance des développements
affectif et cognitif et fournissent aux élèves l'occasion
d'accroître leur compréhension de leur fonctionnement
psychologique (en faisant appel, par exemple, à du personnel
spécialisé pour aider les élèves dans
leur développement).
· Elles favorisent la création d'environnements
qui recouvrent toute l'étendue des contextes sociaux de
médiation que requiert l'apprentissage (v.g. le travail
seul, le travail avec d'autres et le travail en tant que membre
d'une équipe). Une réglementation souple et des
ressources adaptables favorisent cette diversité d'environnements;
les politiques qui promeuvent une perspective seulement, comme
l'isolement individuel des élèves ou la compétition
entre eux, sont à éviter.
· Elles prennent en compte la diversité des centres
d'intérêt, des antécédents culturels,
des motivations et des capacités que l'on trouve, aux États-Unis,
entre les élèves. L'école américaine
doit nécessairement être diversifiée quant
à son idiosyncrasie, à sa structure et à
sa disposition à répondre adéquatement aux
besoins de ce large éventail d'apprenants. Se limiter à
une orientation, à des normes et à des objectifs
d'apprentissage identiques pour tous les apprenants, c'est ignorer
la réalité et la valeur de la diversité.
· Afin que soient prises en considération les préoccupations
relatives à la santé psychologique et au fonctionnement
des apprenants, elles facilitent les interactions entre la psychologie
et d'autres disciplines. Les interactions entre les disciplines
et l'incorporation de leur contenu à l'intérieur
d'organismes disposant de fonds et offrant des services peuvent
améliorer à la fois le corpus des connaissances
et l'attention que l'on porte à l'ensemble des besoins
de la personne (affectifs, intellectuels, sociaux et physiques).
· Elles rendent les écoles capables de fournir des
services qui répondent à tous les besoins de tous
les enfants, en leur permettant de devenir un centre de services
interrelié avec d'autres pourvoyeurs de services. On doit
envisager et promouvoir des mécanismes qui facilitent les
liens entre l'école et la collectivité, de même
qu'entre l'école et la famille et l'école et l'entreprise.
Dans le cadre du débat
national en cours sur les méthodes que l'on devrait utiliser
pour évaluer le progrès des élèves
en regard des objectifs éducatifs nationaux, l'évaluation
des apprentissages des élèves constitue un important
domaine où il convient d'appliquer les principes, déjà
connus, centrés sur l'apprenant. Concernant cette évaluation,
l'un des points d'appui les plus déterminants est à
l'effet que, pour améliorer les apprentissages de tous
les apprenants, on doit créer un système centré
sur l'apprenant qui prévoie l'établissement, pour
chaque élève et pour chacun des objectifs visés,
de normes élevées et négociées
individuellement entre l'élève et l'enseignant.
Un programme d'enseignement propre à la classe et qui aide
les élèves à atteindre les normes convenues
est également nécessaire. La constatation de la
réussite des élèves peut avoir comme base
une diversité de types d'évaluation, dont des portfolios,
des projets et des démonstrations. La différence
capitale entre a) un système d'évaluation centré
sur l'apprenant et des objectifs à atteindre et b) des
normes déterminées par la collectivité locale
et appliquées par les enseignants, c'est que, parce qu'il
fait participer les apprenants au processus, le système
centré sur l'apprenant est le seul à prendre vraiment
en considération, dans la redéfinition de l'école,
la diversité des collectivités du pays et des élèves.
Dans un tel contexte, les évaluations sont des produits
- soit des chemins que les élèves ont choisis pour
démontrer leurs habiletés en voie de développement
et leur atteinte de normes d'apprentissage déterminées.
Évaluer la maîtrise d'un élève en relation
avec un apprentissage qui ne l'intéresse pas ou dont il
n'arrive pas à voir le but équivaut à évaluer
ce que cet élève tire d'un curriculum jugé
fastidieux; dans un tel cas, ce n'est pas un apprentissage que
l'on évalue. Le point de départ d'une évaluation
d'apprentissages, c'est une bonne pédagogie et une solide
théorie éducative. En adoptant une perspective centrée
sur l'apprenant, on accorde de l'attention aux pensées
et aux sentiments de l'élève sur le processus d'apprentissage
et la fréquentation scolaire. Une telle perspective met
en relief le fait que les élèves apprennent parce
que quelque chose a une signification pour eux, non parce qu'ils
doivent maîtriser telle ou telle tâche. Il ne faut
pas confondre l'apprentissage avec la démonstration de
la maîtrise d'un apprentissage; aussi, dans les nouveaux
systèmes d'évaluation, importe-t-il de distinguer
ces deux éléments. Dans ce domaine de l'évaluation
des apprentissages, l'exigence minimale est que les élèves
doivent être consultés et partie prenante dans la
définition de systèmes d'évaluation qui les
servent au mieux. Ils apprendront davantage et démontreront
une meilleure maîtrise de ce qu'ils ont appris s'ils voient
l'école comme un endroit où il vaut la peine de
passer du temps et s'ils peuvent choisir leurs objectifs d'apprentissage
et ce qu'ils produiront pour démontrer leur développement
personnel et leur degré de réussite par rapport
aux objectifs prévus.
1. En éducation, le but
fondamental de toute évaluation des élèves
doit être la promotion d'apprentissages significatifs.
2. La définition de normes d'excellence et de systèmes
d'évaluation doit être négociée par
tous ceux qui ont quelque chose à voir avec ces normes
et ces systèmes dans les districts scolaires et les États
- soit, entre autres, les parents, les enseignants, les administrateurs
et les élèves -, de façon à s'assurer
que les premiers partenaires concernés se les approprient
et se sentent engagés vis-à-vis eux.
3. L'évaluation doit orienter l'effort, la motivation et
l'engagement le plus profonds de l'élève vers les
objectifs appelés à être évalués
et soutenir l'autoévaluation et un processus d'apprentissage
autodirigé.
4. Les stratégies, les habiletés et les connaissances
dont la maîtrise est exigée lors des évaluations
formelles doivent être les mêmes que celles dont la
maîtrise est exigée au jour le jour en relation avec
le curriculum.
5. Les évaluations doivent avoir comme base des tâches
vraies et signifiantes qui se situent dans le prolongement du
curriculum courant et de l'enseignement donné en classe.
6. L'évaluation doit conférer une crédibilité
et une légitimité à un large domaine de talents
développés et d'acquis maîtrisés par
les élèves à travers l'ensemble du curriculum.
7. On doit éviter l'examen national unique, car, dans une
société hétérogène et multiculturelle,
il ne saurait rendre justice à la diversité des
acquis des élèves.
8. Les évaluations doivent être justes et équitables
pour tous les élèves, indépendamment de leur
réussite antérieure, de leur sexe, de leur race,
de leur langue ou de leurs antécédents culturels.
9. Toutes les évaluations doivent prévoir que, périodiquement,
elles seront reconsidérées, puis révisées
par ceux qui en sont responsables et par ceux qui en utilisent
les résultats.
10. L'évaluation en classe doit être continue, de
façon à ce que la constatation d'une croissance
individuelle provienne d'une évaluation faite durant une
assez longue période de temps.
11. Les évaluations doivent mesurer aussi bien la motivation,
les attitudes et les réactions affectives des élèves
en relation avec le curriculum que leurs habiletés cognitives,
leurs stratégies et leurs connaissances.
12. Les évaluations doivent comprendre, en plus des examens
écrits traditionnels, l'exhibition d'objets, la présentation
de portfolios et l'exécution d'actions qui démontrent
que les objectifs d'apprentissage prévus ont été
atteints.
13. Les résultats de l'évaluation doivent pourvoir
les responsables d'une rétroaction claire, compréhensible
et immédiate.
14. Les évaluations doivent prévoir de multiples
réponses plausibles et la possibilité pour l'élève
d'accroître sa compréhension de quelque chose à
travers ses erreurs.
15. L'évaluation doit demeurer ouverte à des élaborations
et à des expressions créatrices et personnelles
de la connaissance plutôt que de se concentrer sur des ensembles
prédéterminés de questions et de réponses.
Quatrième version, datée de janvier
1993, d'une proposition du Groupe de travail sur la psychologie
et l' éducation de l'Association américaine de psychologie
(American Psychological Association) et du Laboratoire régional
sur l'éducation du centre des États-Unis (Mid-continent
Regional Educational Laboratory ou McREL). Chaque version a bénéficié
de la contribution de nombreux psychologues, éducateurs
et éducatrices, à qui une proposition de texte avait
été transmise. Depuis que ce projet a commencé,
le travail d'Art Combs sur les principes d'apprentissage nous
a aussi appris quelque chose. Même si ce travail ne met
pas l'accent sur les mêmes points que celui-ci et diffère
sur des détails, il y a congruence entre l'un et l'autre
quant aux facteurs majeurs qui s'avèrent essentiels pour
qu'il y ait apprentissage.