L'enseignant
réfractaire : « Non! Comme si je n'avais que ça à
faire! »
L'enseignant réfractaire
ne voit pas l'informatique d'un bon ™il : à peine s'en sert-il pour aller
lire son courrier électronique une fois par mois, pour faire ses examens
et pour « rentrer ses notes », comme on dit dans le jargon
du métier. Ce qui complique singulièrement la tâche de quelqu'un
comme moi, qui tente de convaincre ce type d'enseignant que les visites virtuelles
sont bénéfiques, c'est que l'enseignant réfractaire est fermement
convaincu que cette pratique n'est qu'une perte de temps parmi tant d'autres.
Je vais tenter bien timidement de prouver le contraire.
Il
faut tout d'abord savoir que l'apport des TIC dans l'apprentissage n'est plus
à prouver. Bien sûr, il est très sécurisant d'emprunter
des sentiers déjà battus, mais qu'en est-il de la formation de nos
élèves? La société actuelle est un monde du savoir
: les entreprises cherchent des jeunes gens capable d'utiliser les technologies
de pointe et de travailler en équipe. Faire une visite virtuelle, c'est
une excellente manière « non douloureuse » pour l'enseignant
d'intégrer les TIC dans ses pratiques de formation continue; à plus
ou moins long terme, cela ne peut que lui donner le goût d'utiliser les
technologies dans son enseignement en classe.
De
plus, faire une visite virtuelle permet de bien comprendre les points forts et
les points faibles de son enseignement. Si l'on fait une visite et l'on constate,
à la fin d'un projet, que les élèves n'ont jamais fait le
travail attendu pour chaque étape, on peut se demander si la tâche
était beaucoup trop difficile ou si ce sont plutôt les explications
qui étaient confuses. Dans une pratique quotidienne où l'exposé
magistral et les exercices répétitifs occupent presque toute la
place, on a rarement l'occasion de remettre en question les fondements de ses
pratiques pédagogiques. Comment peut-on devenir un meilleur enseignant
si l'on ne se pose jamais de questions?
Peut-être
que vous partez de loin pour faire une visite virtuelle. Dites-vous que le temps
ne presse pas! À mon avis, il faut commencer d'abord par faire un projet
d'apprentissage assez complexe, surtout si l'on n'a pas encore expérimenté
l'apprentissage par projet. Une fois que vous serez à l'aise avec l'apprentissage
coopératif, tentez de faire un projet collaboratif, c'est-à-dire
où toute la classe travaille à la résolution d'un problème
global et complexe. Ce n'est que lorsque cela sera apprivoisé que vous
pourrez vous lancer dans la conception d'une visite virtuelle qui rend compte
des apprentissages de vos élèves. Si vous êtes toujours réticent
à l'idée de faire votre visite, contentez-vous de visiter celles
des autres pour débuter : cela pourrait vous trotter dans la tête
et vous donner des idées! .
J'espère
que l'objectivation que j'ai faite dans les deux sections précédentes
pourra vous convaincre de faire votre propre visite virtuelle. Prenez votre temps.
Dites-vous que la première visite virtuelle sera loin d'être parfaite
mais que la seconde sera meilleure...