La
Presse du 3 août 2002 consacrait un dossier complet (1) à la guerre
qui dure depuis 1999 en Tchétchénie, un territoire russe situé
dans la région du Caucase du Nord. Selon les estimations, 80 000 personnes
y auraient trouvé la mort depuis 1999. Plus de 70 000 autres y avaient
déjà perdu la vie lors d'un premier conflit (1994-1996).
Pourquoi
cette guerre? Le gouvernement russe cherche à se débarrasser des
séparatistes tchétchènes et des militants islamistes. Sa
particularité? Contrairement à bien d'autres guerres, elle se déroule
en secret. La police russe contrôle méthodiquement les entrées
des journalistes et des organisations humanitaires à l'intérieur
du territoire occupé.
Le
pire dans cette guerre? La répression des séparatistes tchétchènes
a contribué à la popularité du président russe, Vladimir
Poutine. Plusieurs Russes détestent les Tchétchènes sans
jamais en avoir rencontré un seul de leur vie. Ils les accusent d'avoir
vendu la Russie aux Nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale. De plus,
la majorité des soldats russes qui ont trouvé la mort en Tchétchénie
n'avaient pas encore 20 ans et ils étaient conscrits, donc obligés
de se battre.
Des
opposants au conflit commencent à se faire entendre. Ils demandent de réduire
le service militaire obligatoire de deux ans à six mois, dans l'espoir
d'épargner la vie des jeunes soldats. Pour l'instant, le président
Poutine fait la sourde oreille.
La
Russie est un pays qui a déjà des millions de morts dans les pages
de son histoire et qui semble se replier sur son passé après s'être
finalement sorti du communisme. En examinant la guerre en Tchétchénie,
on peut y voir ce qu'il manque pour ramener la paix. L'absence de dialogue et
d'ouverture à l'autre semblent être au cur du conflit. Avez-vous
un message de paix à transmettre au monde? Un mot d'encouragement pour
les victimes de la guerre?
(1)
Trois articles de Laura-Julie Perreault : " Tchétchénie, Défense
d'entrer ", " La déchirure russe, Le sentiment antitchétchène
est toujours aussi répandu " et " Histoire de guerres en Tchétchénie
".
Par
Martine Rioux