Les conflits entre les autochtones et les gouvernements ont été
nombreux dans le passé. Il suffit de penser à la Crise d'Oka de
1990 et aux différends à propos de la pêche dans l'océan
Atlantique. Encore aujourd'hui, les relations entre ces deux parties ne sont pas
toujours des plus harmonieuses.
D'ailleurs,
le dernier projet de loi, proposé par le ministre fédéral
des Affaires indiennes, Robert Nault, ne semble pas faire l'unanimité au
sein de la communauté autochtone. Avec sa Loi sur la gouvernance des Premières
nations, le ministre souhaite entre autres obliger les conseils de bande à
divulguer comment ils dépensent les sommes d'argent qu'ils reçoivent
chaque année. En 2001, les 604 communautés qui regroupent quelques
350 000 autochtones ont reçu 6,5 milliards $. En 1969, ils avaient reçu
210 millions $ (1). Or, il semble que les conditions socio-économiques
des autochtones ne se soient pas améliorées. Pauvreté, décrochage
scolaire, alcoolisme, toxicomanie et malnutrition sont encore le lot de plusieurs
d'entre eux. La loi pourrait être une façon de mieux redistribuer
l'argent afin d'améliorer leur qualité de vie.
Un
autre élément du projet de loi du ministre Nault : la Loi canadienne
sur les droits de la personne serait appliquée dans les communautés
autochtones. La présidente des femmes autochtones du Québec, Michèle
Audette, se plaignait d'ailleurs récemment de " la discrimination
à l'égard des femmes et des enfants, qui ont difficilement accès
aux soins de santé, à l'éducation, et d'autres droits tout
à fait essentiels " (2).
Il
ne s'agit pas de trouver des solutions à tous les problèmes sociaux
des autochtones, mais peut-être de chercher à savoir pourquoi il
en est ainsi en regardant dans leur passé. C'est aussi une occasion de
constater que les droits des personnes ne sont pas tous respecter de façon
intégrale dans certaines communautés. Quelles sont les principaux
droits que chaque personne devrait avoir?
(1)
Selon l'article " La gouvernance autochtone " de Paule des Rivières,
publié dans Le Devoir du 23 juillet 2002.
(2)
Selon le commentaire " Les autochtones pressent le citron " de Raynald
Boily, publié dans Le Quotidien du 24 juillet 2002.
Par
Martine Rioux