Une visite virtuelle? Pourquoi pas!

 

Les visites virtuelles sur le Web sont de plus en plus populaires. Que ce soit pour donner un aperçu de son travail, de sa communauté ou d'un quelconque aspect de sa vie, cette façon de faire qui combine avec justesse toute la puissance de l'image, du mot et du son, gagne en popularité. J'ai moi-même fait une visite virtuelle1 à propos d'un logiciel de télécollaboration appelé Knowledge Forum; je considère que cela m'a permis d'acquérir un certain nombre d'habiletés et de compétences reliées au Knowledge Forum ou à ma pratique en tant qu'enseignant. Je me propose ici de faire un court texte qui se veut une objectivation, c'est-à-dire un recul par rapport à mon propre travail, pour mieux apprécier l'utilité des visites virtuelles pour un enseignant.

L'approche adoptée dans ce texte est un peu celle du jeu de rôles : les trois courts textes qui suivent désignent l'attitude de mon lecteur fictif. Ainsi, le premier texte, intitulé « L'enseignant enthousiaste », est un court texte dans lequel j'essaie de vous expliquer comment s'y prendre avec ce type d'enseignant pour faire des visites virtuelles. Bien sûr, pour chaque type d'enseignant que j'aborderai, mon argumentation ne pourra qu'être teintée de l'enthousiasme quasi naïf que j'ai envers la technologie, mais je tenterai de cerner avec lucidité les avantages des TIC et des visites virtuelles chez les autres enseignants.

Je vous convie donc à la lecture de trois courts textes correspondant à trois types d'enseignants. Vous vous reconnaîtrez sans doute dans l'un de ces textes; le cas échéant, j'espère que mes arguments en faveur des visites virtuelles sauront vous convaincre. Une fois que vous aurez lu ces textes, passez à la brève synthèse qui ce trouve ci-dessous.

L'enseignant enthousiaste : « Oui! Hourra! »
L'enseignant hésitant : « Ouais, intéressant, mais÷ »
L'enseignant réfractaire : « Non! Comme si je n'avais que ça à faire! »

Je n'ai fait qu'une seule visite virtuelle dans ma très jeune carrière. J'ai le sentiment que cela m'a permis de poser un regard complètement neuf sur mon travail et sur celui de mes élèves. Auparavant, je croyais que les élèves objectivaient assez peu leurs connaissances ou qu'ils le faisaient à la hâte; faire une visite virtuelle m'a permis de constater que la conscience de ses propres apprentissages et le recul que l'on prend par rapport à ceux-ci est primordial pour pouvoir les transférer dans un autre contexte. Apprendre est utile; comprendre pourquoi on apprend l'est encore davantage.

Dès la prochaine année scolaire, j'ai l'intention de faire des visites virtuelles avec les meilleurs projets des élèves. Or je projette de les inclure dans les tâches des élèves : pourquoi les élèves ne concevraient-ils pas eux-mêmes les visites virtuelles qui témoignent de leur propre travail? Voilà un excellent moyen d'intégrer une foule de compétences transversales comme l'intégration des TIC, l'exercice de la pensée critique et le travail en collaboration, pour n'en citer que quelques-unes. Je considère que les visites virtuelles constituent une excellente porte d'entrée vers la médiation théorie-pratique que je compte faire toute ma vie durant.

Je vous souhaite bonne chance dans vos visites virtuelles et vous prie de me contacter si vous avez des questions.

Martin Bélanger
quebecisme@hotmail.com

 

 


1 Vous pouvez consulter ma visite à l'adresse suivante : http://www.telelearning-pds.org/u/mbela/kf/intro.htm. --============_-1217925109==_============ Content-Id: Content-Type: text/html; name="enseign1.html"; charset="iso-8859-1" Content-Transfer-Encoding: 8bit Content-Disposition: attachment; filename="enseign1.html" ; modification-date="Tue, 3 Jul 2001 15:00:37 -0400" ; x-mac-type="54455854" ; x-mac-creator="4D534945" Une visite vurtuelle? Pourquoi pas!
Une visite virtuelle? Pourquoi pas!

 

L'enseignant enthousiaste : « Oui! Hourra! »

Personnellement, je suis un enseignant enthousiaste par rapport aux TIC en général et aux visites virtuelles en particulier. Partant avec une attitude positive, je crois fermement que les visites virtuelles sont un outil de plus dont disposent les praticiens réflexifs qui veulent sans cesse réfléchir sur leur action pour la polir et l'améliorer. Je suis de ceux qui croient que le temps investi dans la construction d'une visite virtuelle, qui est, à bien y penser, une forme d'évaluation formative, est récupéré par l'amélioration de sa pratique qui peut s'ensuivre. Comme il est inutile de convaincre quelqu'un qui est déjà convaincu, cette section qui s'adresse à l'enseignant enthousiaste tente d'identifier quelques-uns des bénéfices que j'ai tirés, en tant qu'enseignant moi-même convaincu, de ma visite virtuelle.

Plusieurs éléments de ma visite virtuelle me font croire que ce genre de pratique ne peut qu'être bénéfique. D'abord, quelques pages de ma visite décrivent les comportements que les élèves avaient lorsqu'ils utilisaient le Knowledge Forum. En analysant le travail que les élèves ont effectué avec ce logiciel, j'ai pu savoir s'ils faisaient de la cueillette d'information, de la résolution de problème, de la confrontation avec des collègues, etc. N'est-ce pas là l'occasion rêvée pour tenter de savoir clairement si les processus cognitifs des élèves sont effectivement ceux que l'enseignant visait au départ? Dans le cas présent, l'analyse du travail des élèves m'a permis de comprendre que ces derniers faisaient plus de description que de résolution de problème; aurais-je p! ris conscience de cela si je ne m'étais pas imposé le travail d'objectivation que requiert la construction d'une visite virtuelle? J'en doute fort.

L'objectivation que je viens de décrire est rendue possible par le fait que l'utilisation d'un logiciel de télécollaboration dans un mode d'apprentissage collaboratif rend la pensée des élèves visible. Habituellement, lorsqu'un élève arrive avec une solution, il est très difficile pour l'enseignant de mettre le doigt sur les étapes de sa pensée qui l'ont mené à la solution. Le Knowledge Forum, par les traces écrites qu'il laisse, fait émerger les étapes de la résolution de problème; si on y ajoute la visite virtuelle, l'enseignant prend conscience des traces laissées par ses élèves et les organise de façon à mieux comprendre leur apprentissage. Cela est très utile pour évaluer la progression des élèves et pour doser la difficulté des projets &ag! rave; venir.

La visite virtuelle m'a aussi permis de voir une panoplie de comportements socio-affectifs que les élèves adoptent dans une pédagogie par projet, comportements qui ont une incidence non négligeable sur la tâche à accomplir. Je me souviens, entre autres, d'une page de ma visite où je montre une note d'un élève qui dit sentir une progression dans la compréhension du problème et qui encourage les autres à ne pas lâcher. En voyant cela, je me suis demandé si cet encouragement avait eu quelque incidence sur le travail des autres et j'en ai conclu qu'un certain nombre d'élèves a effectivement redoublé d'ardeur en voyant les encouragements et la fin du projet qui approchait.

Je me bornerai à mentionner un dernier aspect positif des visites virtuelles, soit la collaboration entre enseignants. En faisant ma visite, j'ai dû faire une page d'introduction sur laquelle je mentionne ce qu'est le Knowledge Forum et quels étaient les présupposés théoriques sur lesquels je m'appuyais avant de commencer à utiliser cet outil. Comme les visites virtuelles sont, en principe, accessibles à tous les internautes, je trouve qu'il est intéressant de jeter un ™il sur les idées et les pratiques des autres enseignants pour enrichir les siennes. La visite virtuelle permet à n'importe qui de poser son regard sur la classe pour voir ce qui s'y fait; plus qu'une simple curiosité, cela peut être une autre forme de formation continue et de collaboration entre praticiens.

Comme l'enseignant enthousiaste à l'idée de faire une visite virtuelle est sans doute déjà « vendu » aux arguments susmentionnés, le besoin de le prendre par la main pour qu'il fasse lui-même une visite est très réduit. Je lui donnerai néanmoins quelques petits conseils pour faciliter son travail :

Les deux autres textes (revenez à la page d'accueil puis explorez les deux autres liens) s'adressent également aux enseignants enthousiastes car ils décrivent quelques étapes à suivre pour bien réussir, à mon avis, une visite virtuelle. Il ne serait peut-être pas superflu d'y jeter un coup d'™il même si vous êtes, en principe du moins, un fervent partisan des visites virtuelles.


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Martin Bélanger
quebecisme@hotmail.com
--============_-1217925109==_============ Content-Id: Content-Type: text/html; name="enseign2.html"; charset="iso-8859-1" Content-Transfer-Encoding: 8bit Content-Disposition: attachment; filename="enseign2.html" ; modification-date="Tue, 3 Jul 2001 15:00:37 -0400" ; x-mac-type="54455854" ; x-mac-creator="4D534945" Une visite vurtuelle? Pourquoi pas!
Une visite virtuelle? Pourquoi pas!

 

L'enseignant hésitant : « Ouais, intéressant, mais÷ »

L'enseignant hésitant, c'est l'avocat du diable. C'est celui qui lira le texte sur l'enseignant enthousiaste en disant : « Oui, je suis d'accord avec ce point-là, mais÷ ». En fait, ce type d'enseignant n'est pas foncièrement contre le Web et les visites virtuelles, mais son scepticisme par rapport aux apports et à l'utilité de ceux-ci font qu'il ne fera pas de visite virtuelle en bout de ligne. Il jettera cependant un regard admiratif sur ceux qui ont le courage de s'y lancer.

Cher collègue qui vacille sans trop savoir quelle décision prendre, je vous servirai essentiellement les mêmes arguments qu'à l'enseignant enthousiaste : la visite virtuelle permet de cerner les processus de pensée et les comportements des élèves en situation de résolution de problème. Elle permet aussi de faire participer les élèves à leur propre objectivation, ce qui les entraîne vers des comportements de nature métacognitive. Ultimement, une visite virtuelle, avec tout le recul que cela impose, a avantage à être réinvestie dans ses projets futurs et peut inspirer d'autres enseignants. Je crois que ce qui effraie ceux qui hésitent, c'est davantage l'ampleur de la tâche à accomplir que le doute quant à son utilité. Comme j'ai fait une visite virtuelle, je crois être en mesure de vous donne! r quelques conseils qui pourraient vous aider à dissiper vos craintes.

D'abord, je crois qu'il ne faut pas se préoccuper de l'aspect technique dès le départ. Si l'on se demande comment faire une superbe page Web avant même d'avoir défini le contenu de la visite, on produira sans doute un squelette sans chair. Une fois que l'activité ciblée pour être « virtualisée » est clairement définie, il faut se poser des questions de base : quelles étaient les compétences visées par l'activité ou le projet? sur quelles théories de l'apprentissage repose ma pédagogie? à qui s'adresse la visite virtuelle? quels sont les moyens (textes, images, animations, séquences vidéo, etc.) que je veux prendre pour bien rendre le contenu de ma visite? quelles ressources humaines et matérielles pourraient m'aider à faire ma visite? etc. En fait, il faut simplement bâtir le ! plan de sa visite avant d'en commencer la conception. C'est du moins le chemin que j'ai emprunté.

Je crois qu'il serait ensuite bon de soumettre les idées trouvées aux élèves. Ceux-ci pourraient les nuancer, les corroborer ou les contester, ce qui vous forcera à vous questionner à nouveau sur vos « certitudes ». La deuxième version du « cadre » de la visite sera alors plus complète et beaucoup plus réaliste que la version préliminaire. Pourquoi ne pas demander à vos collègues leur avis? Dans votre entourage, il y a sans doute d'autres enseignants qui ont un quelconque intérêt envers les visites virtuelles; leur point de vue aurait avantage à être écouté.

Maintenant que l'organisation du contenu de la visite est assez clair dans votre tête, il faut recueillir toutes les images et, idéalement, les séquences vidéo qui l'enrichiront. À cette étape, il faut recourir à des collègues et des experts si vous n'êtes pas familier avec les captures d'écran (pour prendre des images du travail de vos élèves) et le montage vidéo (qui montreront vos élèves en train de travailler, par exemple). Il faut avoir les ressources technologiques appropriées pour pouvoir mettre cette étape à exécution : un bon logiciel de traitement d'images (Adobe PhotoShop et Paint Shop Pro sont les meilleurs), une caméra 8 mm ou digitale qui peut se brancher sur un ordinateur, et un logiciel de montage vidéo (iMovie est efficace et facile à utiliser). Avec un peu ! d'efforts, vous pourrez sans doute trouver ces ressources dans votre école ou votre commission scolaire; une fois que vous les aurez, vous ne pourrez plus vous en passer pour vos projets en classe!

Lorsque vous avez tout le matériel en main, il est temps de concevoir les pages Web qui composeront votre visite. Le troisième conseil que j'ai donné dans le texte L'enseignant enthousiaste vous sera utile à cet égard. Ce qu'il faut savoir ici, c'est que vous n'avez pas, du moins au début, à faire une page Web sophistiquée et complexe : des pages simples réalisées avec des logiciels tels que Microsoft FrontPage ou Adobe GoLive feront l'affaire. Cependant, je suis convaincu qu'un de vos collègues ou, encore mieux, un de vos élèves a déjà conçu un ou plusieurs sites Web. Ceux-ci sauront vous aider à passer progressivement d'un site de base à un site très beau et attrayant pour l'utilisateur (« user-friendly »). Ces mêmes collègu! es pourront aussi vous renseigner sur la procédure à suivre pour envoyer vos fichiers sur le Web en utilisant un programme FTP (pour File Transfer Protocol) et sur ce qu'il faut faire pour référencer votre site dans les moteurs de recherche du Web (comme Yahoo, AltaVista et La toile du Québec, par exemple).

La toute dernière étape est de tenir compte des remarques des visiteurs. N'oubliez pas de laisser votre adresse de courriel bien en vue tout au long de votre visite : les visiteurs pourront ainsi vous transmettre leurs questions, leurs remarques et leurs commentaires. Avec le temps, cela vous permettra d'enrichir votre visite pour la rendre plus complète et plus riche sur le plan pédagogique.

Allez, un petit effort! Il faut réussir à se convaincre de commencer, mais une fois que l'on a débuté la conception de notre visite virtuelle, on s'aperçoit que c'est une excellente façon d'élever sa réflexion pédagogique à un niveau métacognitif très intéressant. Relisez le texte consacré à l'enseignant enthousiaste pour vous en convaincre...


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Martin Bélanger
quebecisme@hotmail.com
--============_-1217925109==_============ Content-Id: Content-Type: text/html; name="enseign3.html"; charset="iso-8859-1" Content-Transfer-Encoding: 8bit Content-Disposition: attachment; filename="enseign3.html" ; modification-date="Tue, 3 Jul 2001 15:00:38 -0400" ; x-mac-type="54455854" ; x-mac-creator="4D534945" Une visite vurtuelle? Pourquoi pas!
Une visite virtuelle? Pourquoi pas!

 

L'enseignant réfractaire : « Non! Comme si je n'avais que ça à faire! »

L'enseignant réfractaire ne voit pas l'informatique d'un bon ™il : à peine s'en sert-il pour aller lire son courrier électronique une fois par mois, pour faire ses examens et pour « rentrer ses notes », comme on dit dans le jargon du métier. Ce qui complique singulièrement la tâche de quelqu'un comme moi, qui tente de convaincre ce type d'enseignant que les visites virtuelles sont bénéfiques, c'est que l'enseignant réfractaire est fermement convaincu que cette pratique n'est qu'une perte de temps parmi tant d'autres. Je vais tenter bien timidement de prouver le contraire.

Il faut tout d'abord savoir que l'apport des TIC dans l'apprentissage n'est plus à prouver. Bien sûr, il est très sécurisant d'emprunter des sentiers déjà battus, mais qu'en est-il de la formation de nos élèves? La société actuelle est un monde du savoir : les entreprises cherchent des jeunes gens capable d'utiliser les technologies de pointe et de travailler en équipe. Faire une visite virtuelle, c'est une excellente manière « non douloureuse » pour l'enseignant d'intégrer les TIC dans ses pratiques de formation continue; à plus ou moins long terme, cela ne peut que lui donner le goût d'utiliser les technologies dans son enseignement en classe.

De plus, faire une visite virtuelle permet de bien comprendre les points forts et les points faibles de son enseignement. Si l'on fait une visite et l'on constate, à la fin d'un projet, que les élèves n'ont jamais fait le travail attendu pour chaque étape, on peut se demander si la tâche était beaucoup trop difficile ou si ce sont plutôt les explications qui étaient confuses. Dans une pratique quotidienne où l'exposé magistral et les exercices répétitifs occupent presque toute la place, on a rarement l'occasion de remettre en question les fondements de ses pratiques pédagogiques. Comment peut-on devenir un meilleur enseignant si l'on ne se pose jamais de questions?

Peut-être que vous partez de loin pour faire une visite virtuelle. Dites-vous que le temps ne presse pas! À mon avis, il faut commencer d'abord par faire un projet d'apprentissage assez complexe, surtout si l'on n'a pas encore expérimenté l'apprentissage par projet. Une fois que vous serez à l'aise avec l'apprentissage coopératif, tentez de faire un projet collaboratif, c'est-à-dire où toute la classe travaille à la résolution d'un problème global et complexe. Ce n'est que lorsque cela sera apprivoisé que vous pourrez vous lancer dans la conception d'une visite virtuelle qui rend compte des apprentissages de vos élèves. Si vous êtes toujours réticent à l'idée de faire votre visite, contentez-vous de visiter celles des autres pour débuter : cela pourrait vous trotter dans la tête et vous donner des idées! .

J'espère que l'objectivation que j'ai faite dans les deux sections précédentes pourra vous convaincre de faire votre propre visite virtuelle. Prenez votre temps. Dites-vous que la première visite virtuelle sera loin d'être parfaite mais que la seconde sera meilleure÷


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Martin Bélanger
quebecisme@hotmail.com
--============_-1217925109==_============ Content-Type: text/plain; charset="us-ascii" Cordialement, Cordially, Therese Laferriere Faculte des sciences de l'education Universite Laval, Ste-Foy Quebec, Qc, G1K 7P4, Canada Tel. 1-418-656-2131 ext. 5480 Fax. 1-418-656-7347 E mail : tlaf@fse.ulaval.ca URL: http://www.tact.fse.ulaval.ca --============_-1217925109==_============--