L'ALÉNA

Si l'accord de libre-échange est rentable pour le Canada et les États-Unis, il semble que les habitants du Mexique paient très cher leur place au sein de l'ALÉNA. Pour le peuple mexicain, cet accord constituait, selon ses promoteurs, une opportunité à ne pas manquer d'obtenir de meilleurs salaires et des conditions de travail davantage acceptables. Après huit année, les résultats semblent loin des promesses faites. Au Mexique, l'exploitation des ouvriers, des femmes et des enfants par le travail ne cesse de croître. Loin d'avoir fait disparaître l'écart entre les riches et les pauvres, l'accord de libre-échange a accentué les situations problématiques propres au Mexique et à bien d'autres pays du monde.

Si l'ALÉNA ne permettait pas de réaliser des gains de capitaux importants, que ce soit au niveau canadien, américain ou même par les importantes compagnies mexicaines, l'accord aurait été très vite mis de côté par l'un des trois pays. Reste maintenant à savoir qui s'enrichit en exploitant les autres. Certes, les compagnies occidentales ont un rôle majeur à jouer, puisque les dirigeants de ces multinationales offrent aux Mexicains un des salaires les plus bas au monde. Si bien que le taux de chômage a augmenté de façon considérable dans ce coin de l'Amérique latine. Malgré l'augmentation des échanges entre les trois pays signataires du traité, les conditions de vie au Mexique demeurent précaires et inacceptables. Comment faire pour mettre un terme aux inégalités lorsque la tendance actuelle est la mondialisation ? Pour les compagnies canadiennes et américaines, l'ouverture des marchés représente une occasion très intéressante de s'établir sur un territoire où les normes du travail avantagent le patron et non l'employé. Il est également important de mentionner que les règlements environnementaux sont beaucoup moins sévères dans ces pays qu'ici, au Canada. Les coûts de production sont moindres, mais les ventes demeurent au même prix.

S'il apparaît impossible, en tant que citoyen, d'influencer les décisions prisent par quelques personnes, mais qui ont pourtant des conséquences graves sur des pays entiers, il est impératif de sensibiliser toute la population sur les impacts possibles de nos gestes de consommation. Les économies sont souvent alléchantes entre un produit importé par rapport à l'artisanat local. Quoiqu'il en soit, l'achat d'un bien confectionné au Mexique n'équivaut-il pas à signifier notre accord avec l'exploitation des enfants ? C'est donc dire que nos choix de consommation peuvent avoir des impacts, qui sont souvent ignorés par la population. Certes, les décisions importantes appartiennent à quelques hommes d'affaires, mais il ne faut pas se laisser désabuser et croire qu'aucun moyen d'action n'est envisageable. Des choix éclairés en matière de consommation en sont un. L'accord de libre-échange démontre une fois de plus que l'enrichissement des uns n'est possible que par l'appauvrissement des autres.

Source: http://www.cstm.qc.ca/in-terre-actif/ASP2/showtext.asp?target=486

Par Geneviève Dionne