Janvier 2002 : début du procès de 17 motards québécois, 
membres des Hells Angels, accusés de trafic de drogue, de complot pour 
meurtre et de gangstérisme. Le 7 août 2002, après la démission 
du juge Jean-Guy Boilard, le nouveau juge Pierre Béliveau ordonne la tenu 
d'un nouveau procès. Dans sa déclaration, le juge soutient que le 
procès en cours n'était plus en mesure de répondre au droit 
des accusés d'avoir un procès équitable (1). Le processus 
est à recommencer depuis le début : sélection d'un nouveau 
jury, nouveaux arguments de la Défense, nouvelles preuves de la Couronne, 
etc. 
L'avocat 
Jean-Claude Hébert a confié au Devoir (2) que " l'avortement 
du mégaprocès des motards criminels constitue "un il 
au beurre noir" pour la justice québécoise ". Il affirme 
que " les citoyens sont en droit d'être révoltés par 
ce gigantesque gâchis financier, administratif et judiciaire. Des millions 
de dollars de taxes ont été dépensés en pure perte 
depuis huit mois. [
] En bout de ligne, c'est la confiance des citoyens envers 
l'un des piliers de la démocratie qui est en jeu ". Néanmoins, 
il soutient que la décision du juge Béliveau a été 
" prudente ", car il y avait des risques que le procès avorte 
plus tard de toute façon. Il était donc préférable 
d'y mettre un terme immédiatement. 
Selon 
les recherches de l'avocat André Normandeau, à l'Université 
de Montréal, " les Québécois étaient déjà 
très méfiants envers le système judiciaire ". Il croit 
que ce qui s'est passé risque d'être " dévastateur ". 
Il espère d'ailleurs que l'avortement du procès permettra de remettre 
en question la façon de procéder qui est " excessivement complexe 
et coûteuse ". 
Au 
Québec, depuis quelques temps, les gens critiquent beaucoup le système 
judiciaire. Pour mieux comprendre, il est important de connaître les rudiments 
de son fonctionnement. Qui sont les acteurs d'un tribunal? Quelles sont les chartes 
de droits qu'ils défendent? Comment cela se déroule dans une salle 
d'audience?
 
 (1) 
Lire l'article de Jeanne Corriveau, " Le procès des Hells avorte ", 
publié dans Le Devoir du 8 août 2002.
 (2) Lire l'article de Karine 
Fortin, " Un "un il au beurre noir" pour la justice, dit 
Jean-Claude Hébert ", publié le 8 août 2002. 
 
 Par 
Martine Rioux